Après les européennes

Ces élections européennes marquent un changement que plusieurs observateurs ont relevé mais qui m’a sauté aux yeux dès dimanche soir : en faisant une politique ouvertement libérale, En Marche occupe maintenant la place que tenait traditionnellement la droite, et donc il n’y a plus aucune place pour le parti des Républicains. Ce parti est amené à disparaître, ce qui est un non-événement au regard de l’histoire sur le long terme.

On peut juste noter le parallèle avec le « coup » qu’avait réussi le général de Gaulle quelques décennies plus tôt : en rassemblant des personnalités issues tant de la droite que de la gauche il avait vampirisé les partis traditionnels mais, hormis la paix en Algérie, il avait tout de suite mené une politique conservatrice dont la droite d’alors s’était très vite accommodée, et il fallut un certain temps à la gauche pour s’en relever.

Espérons que cette fois la gauche mettra moins de temps : sans doute quelques socialistes se retrouveront avec des républicains pour rejoindre En Marche. Tant mieux, ça sera plus clair, car il est évident qu’il n’y a plus de place non plus pour le PS qui a été incapable de domestiquer le capitalisme financier et qui a abandonné son électoral traditionnel à son triste sort. Droite et gauche existent toujours, mais le marqueur le plus fort n’est plus le social : le marqueur qui différencie droite et gauche c’est l’écologie, étant entendu qu’une écologie bien comprise englobe naturellement le social.

Les 13 % faits par EELV sont une bonne nouvelle, mais il faut quand même avouer que ce n’est pas beaucoup pour arriver à changer le cours de la planète. Beaucoup plus encourageant est le fait que ce vote a été largement majoritaire chez les moins de 34 ans, ceux qui devront gérer les conséquences des actes iniques des « responsables » d’aujourd’hui.

Il y a encore moyen de les aider : avec tous les militants sincères du PS, de Générations, de la France Insoumise, des environnementalistes, EELV a les moyens de mettre fin aux politiques destructrices menées tant au niveau local qu’au niveau national, sachant que le résultat que nous venons d’obtenir ne doit pas nous amener à avoir la « grosse tête ». Nous avons trop souffert des comportements hégémoniques de certains pour reproduire la même chose aujourd’hui. Pour ma part, je souhaite parler à égalité avec tous ceux qui pensent que le marqueur droite/gauche c’est aujourd’hui l’écologie.

 

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