« Bref essai de thérapie économique de groupe »

Exceptionnellement, petite note de lecture, tant cela fait du bien d’avoir entre les mains un livre qui démonte le moteur qui fait fonctionner la finance internationale, finance internationale qui pille les ressources de la planète et appauvrit 99 % de ses habitants.

Cela s’appelle Bref essai de thérapie économique de groupe mais ça se lit comme un roman. L’auteur y rappelle ce que tout le monde sait mais que chacun veut continuer à ignorer, à savoir que l’ingénierie financière fabrique un arsenal d’armes de destruction massive contre l’économie réelle, celle dont nous avons besoin pour produire les biens et les services que nous consommons.

Cette ingénierie financière nous a fabriqué des produits dérivés (moyens pour les prêteurs de se garantir des risques encourus) de plus en plus sophistiqués qui se livrent entre eux à une espèce de course à l’échalote. Résultat, en quelques années cette « industrie » a produit l’équivalent de 40 années du PIB de l’ensemble de la planète ! C’est évidemment du virtuel, mais ce virtuel a le pouvoir de détruire le réel.

L’auteur trace quelques pistes pour essayer de désamorcer cette bombe à retardement, comme l’introduction d’une TVA sur marge frappant les échanges de produits dérivés et de réassurance, TVA qui aurait la vertu de rééquilibrer les finances publiques sans impacter ni le pouvoir d’achat ni le comportement des producteurs et des consommateurs.

Là où j’ai un peu plus de mal à suivre l’auteur, c’est quand il semble considérer que la somme de nos comportements individuels pourrait être un début de solution, comme de sortir de nos contrats d’assurance-vie. Pour ma part, j’aurais plutôt tendance à miser sur une réelle alternance politique dans un grand pays européen comme la France. Il est vrai que, après le retournement de veste du parti qui fut socialiste, il faut vraiment avoir la foi du charbonnier pour espérer que nous viendrons à bout de ce système mortifère autrement que par une crise comme celle de 1929.

En tout cas, lecture indispensable avant d’aller voter !

Denis Consigny, Bref essai de thérapie économique de groupe, Le Pré du Plain, 2014.  http://www.lepreduplain.com/

 

Une nouvelle communauté d’agglomération porteuse de tous les dangers

Suite à une loi imbécile (loi « Maptam » du 27 janvier 2014), la Communauté d’agglomération de la vallée de Montmorency (Cavam) à laquelle appartient Soisy va être obligée d’agrandir son territoire pour atteindre une population de 200.000 habitants, alors que nous sommes pour l’instant environ 125.000. Pour rendre cette contrainte la moins nocive possible, la logique aurait été de fusionner avec notre voisine Val-et-Forêt (comprenant entre autres Eaubonne et Ermont) puisque nous nous ressemblons et partageons déjà beaucoup de choses.

Le maire de Soisy — qui est également président de l’actuelle Cavam — a fait un tout autre choix, celui de la « complémentarité », en annexant des communes se trouvant de l’autre côté de la forêt de Montmorency (Bouffémont, Domont, Attainville…) ainsi que Montlignon et Saint-Prix. Etant donné qu’il est un fervent partisan du « développement économique » censé résoudre les problèmes d’emploi bien que ce soit de moins en moins vrai, il est à craindre qu’il ait des projets d’urbanisation sur les terres agricoles encore nombreuses dans ces communes au nord de la forêt. Les écologistes devront donc être vigilants, ce qui ne sera pas facile puisque nous n’aurons aucun représentant dans cette nouvelle structure politique à cause de la conception très particulière de la démocratie tant du PS que de l’UMP.

Cette nouvelle configuration a été adoptée par la majorité municipale de Soisy jeudi dernier, nul doute qu’elle sera adoptée par les autres communes dans les semaines qui viennent puis validée par le préfet, pour entrer en vigueur le 1er janvier 2016.

 

Joli succès pour le Méli-Mélo des mots

Il n’est pas dans mes habitudes de vanter les actions de la Mairie, la presse municipale suffit largement à cette tâche ! Mais je voulais quand même dire un mot du « Méli-Mélo des mots » qui s’est tenu samedi à l’Orangerie, parce que c’est un événement exceptionnel. Exceptionnel parce que, contrairement à la plupart des actions organisées par le conseil municipal de jeunes (CMJ), c’est une idée qui a été réellement émise par un de ses membres, et ceci dès son installation le 30 janvier 2013.

Qu’un jeune (une jeune fille en l’occurrence) propose l’organisation d’un concours d’orthographe avait de quoi surprendre et méritait donc notre attention. L’idée a été retenue par les autres membres et le service jeunesse a accepté d’aider le CMJ à organiser cet événement, qu’il en soit remercié parce que le succès de ce type de manifestation était loin d’être assuré.

Eh bien on peut dire que le succès a été au rendez-vous. Vingt candidats se sont présentés, répartis en quatre catégories d’âge, qui ont été encouragés par un public aussi nombreux que la salle de l’Orangerie pouvait en contenir. Ils ont testé leurs connaissances au cours de quatre épreuves, dans une ambiance à la fois studieuse et festive : la dictée traditionnelle, l’épellation de mots, la transcription d’un texto et la construction du mot le plus long possible à partir de lettres imposées. Le gagnant de chaque catégorie s’est vu remettre une tablette, et tous les participants ont reçu un cadeau de consolation bien mérité.

Compte tenu de mon passé professionnel et de l’importance que j’accorde à l’orthographe — non pas par respect de l’Académie mais à cause de la nécessité vitale de la bonne communication entre les êtres (que le lecteur comprenne vraiment ce que l’auteur a voulu exprimer et non pas autre chose) —, j’ai été heureux de participer au jury qui a procédé à la correction des épreuves.

 

Ce gouvernement libéral a maintenant besoin de la violence meurtrière pour imposer ses projets nocifs

Après les ministres de l’Intérieur Marcellin, Poniatowski et Bonnet, tristement célèbres pour leur conception musclée du maintien de l’ordre, j’avais noté, en 1981 avec l’arrivée de la gauche au pouvoir et Gaston Defferre au ministère de l’Intérieur, une nette baisse de tension lors des manifestations.

Mais aujourd’hui la mort tragique de Rémi Fraisse, tombé alors qu’il manifestait pacifiquement contre le projet de barrage de Sivens destiné à accroître les profits de l’industrie agro-alimentaire et menaçant 94 espèces protégées, apporte une preuve supplémentaire que ce gouvernement n’est pas de gauche.

Cela fait maintenant des années que tous les démocrates dénoncent l’utilisation par les forces de police d’armes prétendument non létales (flash-balls, tasers) mais qui ont quand même des morts à leur actif. Ce gouvernement ne les a pas supprimées, il les utilise et, après le drame, s’essaie à des manipulations politiciennes. Manuel Valls avait déjà montré ce dont il était capable le 22 février lors de la manifestation à Nantes contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, on frémit en pensant au prochain degré que sa logique libérale ne manquera pas de lui faire franchir. Le libéralisme est un système intrinsèquement violent, et encore plus quand de plus en plus de monde s’aperçoit que ces gens nous mentent et nous envoient dans le mur.

 

La « résidentialisation » des Noëls perturbe la vie du quartier

Mises en place depuis déjà de longs mois, les grilles qui enserrent désormais les bâtiments du quartier des Noëls se sont refermées avant les vacances d’été. Assez logiquement, un certain nombre de locataires de France Habitation n’ont pas voulu payer pour les places de parking qu’ils avaient jusqu’alors gratuitement. De ce fait, de nombreuses places à l’intérieur de l’espace grillagé restent désespérément inoccupées, de jour comme de nuit.

Avec bien sûr la conséquence immédiate qu’on ne trouve plus aucune place de stationnement dans les rues alentour restées en accès libre, ce qui a un effet fortement négatif sur l’activité des commerçants de l’avenue Voltaire, alors que le maintien de ces commerces est une condition essentielle pour que ce quartier reste vivant.

C’est pourquoi, lors du conseil municipal du 13 octobre, j’ai officiellement demandé au maire ce qu’il pensait faire pour remédier à cette situation. Il m’a fait une réponse qui se voulait rassurante, comme quoi de nouveaux locataires allaient prendre les places de parking qui leur étaient attribuées et donc libérer les places extérieures ; qu’il allait créer 10 places avec parcmètre au début de l’avenue Voltaire ; et que — surprenante affirmation qui se révèle être fausse — les stationnements en épi de l’avenue Voltaire sont en zone bleue.

Si je ne doute pas du désir du maire de maintenir une activité commerciale dans ce quartier, je suis plus réservé sur ses moyens pour y parvenir. Et je trouve que nous avons là une nouvelle preuve que la privatisation d’espaces collectifs qui jusque-là étaient de fait publics apporte beaucoup plus d’inconvénients que ses supposés avantages.

 

Faits et gestes au conseil municipal du 18 septembre

Comme il en a pris maintenant l’habitude, le PS a voulu se montrer très offensif lors du conseil municipal du 18 septembre. Mais il est surtout intervenu sur des questions de procédure, étant de fait plutôt absent sur les problèmes de fond. Il est vrai que les problèmes de fond sont rarement abordés au conseil municipal mais, à travers les sujets inscrits officiellement à l’ordre du jour, il y a quand même souvent moyen de les évoquer.

Comme par exemple sur le point qui consistait à approuver le cahier des charges pour la démolition des pavillons aux 8 et 10 avenue du Général-de-Gaulle et la construction d’un immeuble dans la continuité du n° 12. Si cette opération d’urbanisme relève du bon sens, il est cependant regrettable que la volonté municipale soit de faire encore un immeuble « de standing » et qu’il n’y ait aucune réflexion sur la mixité sociale. Pour ma part, je suis intervenu pour rappeler les contraintes énergétiques et demander que celles-ci soient rajoutées au cahier des charges imposées aux constructeurs. Le maire a accepté d’intégrer que le bâtiment devrait être « basse consommation » (BBC) mais a jugé que c’était trop compliqué de réaliser un bâtiment à énergie positive.

Autre sujet dont on parle peu mais qui va pourtant avoir un impact important sur les années à venir : le changement de périmètre de la communauté d’agglomération à laquelle doit appartenir Soisy. Il a fallu que je pose une question orale (à présenter par écrit au moins 48 heures à l’avance !) demandant au maire comment il pensait organiser ce débat pour que le sujet soit abordé. En réponse, celui-ci a annoncé qu’il convoquerait un conseil municipal extraordinaire le 13 octobre consacré à l’information et à la réflexion, avec un vote lors du conseil municipal du 6 novembre. Même si l’on peut craindre que les choses aient déjà été largement ficelées entre le préfet et les grands barons locaux, ce sera une opportunité pour que nos concitoyens s’intéressent à cette question qui les concerne au premier chef : « A quelle communauté de vie avez-vous le sentiment d’appartenir ? »

 

 

 

Les 20 et 21 septembre, village Alternatiba contre Europacity

L’apparition de nouveaux centres commerciaux géants dans le Val-d’Oise (Aéroville, MySpace) ayant déjà fait ressentir ses effets négatifs à Soisy, je ne peux évidemment que soutenir l’initiative de EELV Vallée de Montmorency qui appelle à participer les 20 et 21 septembre au village Alternatiba à Gonesse afin de marquer notre opposition au projet de centre commercial géant Europacity porté par le groupe Auchan.

La glissade sans fin du PS vers la droite pose la question des alliances pour les écologistes

La constitution du deuxième gouvernement de Manuel Valls ne fait que confirmer ce que pour ma part je sais depuis fort longtemps, à savoir que ce monsieur n’a rien d’un homme de gauche. Il fait la politique que lui réclame la finance mondiale et ce n’est assurément pas pour cela que le peuple de gauche a voté pour Hollande en 2012.

Les quelques courageux militants du PS qui essayaient de redresser la barre à gauche ont donc perdu la bataille. Que cela conduise à leur neutralisation ou à l’éclatement de ce parti, le constat est que plus rien ne différencie la politique menée par le PS de la politique menée par les partis de droite.

Le fait que le PS soit désormais à classer parmi les partis de droite pose immédiatement la question des alliances pour EELV. J’ai pleinement souscrit à la sortie du « ni-ni » initiée en son temps par Dominique Voynet puisque la démarche écologiste est intrinsèquement de gauche : c’est en effet la même désastreuse recherche de profit qui conduit à exploiter les hommes et à piller la planète, et il était logique que les écologistes qui ont fait la synthèse des deux problématiques recherchent prioritairement des alliances électorales avec ceux qui en portaient au moins une.

Trahis par notre partenaire privilégié, le risque de marginalisation nous guette. Bien sûr, il faut continuer à mener des luttes avec des associatifs et nos amis du Front de Gauche et du NPA qui ont des analyses proches des nôtres. Mais cela ne sera pas suffisant pour que l’écologie soit réellement prise en compte dans les politiques publiques. Totalement indépendants, nous devons aujourd’hui être en capacité de passer des accords électoraux, sur des engagements précis, avec tous les partis de l’arc républicain. Il serait criminel de refuser de voir que c’est par exemple Angela Merkel qui a arrêté le nucléaire en Allemagne et que certains élus locaux de droite mènent, de façon sincère, des politiques réellement innovantes.

Le simple fait d’annoncer ce changement tactique amènera, j’en suis sûr, au PS à réfléchir à deux fois avant de trahir les accords passés et devrait permettre de remettre l’écologie au cœur du débat politique.

 

 

 

La politique spectacle fait flop au conseil municipal

Je ne tenais pas à parler du conseil municipal du 26 juin, tant le spectacle offert par les socialistes fut pitoyable, mais le fait que leur prestation ait trouvé quelque écho dans le Parisien du 8 juillet m’oblige à apporter quelques précisions.

Le groupe Soisy pour Tous avait déposé non pas 16 amendements au projet de règlement intérieur du conseil municipal comme l’indique le Parisien, mais 30, pour un texte comprenant 35 articles, c’est-à-dire quasiment un amendement par article… Si quelques-uns avaient leur pertinence, la plupart étaient surréalistes et n’avaient vraisemblablement comme objectif que de vouloir montrer qu’ils étaient combatifs en faisant de la politique spectacle, mais avec comme seul effet réel de faire perdre leur temps aux 33 membres du conseil municipal, ce que le maire a refusé.

S’ils n’ont pu défendre un par un leurs amendements, les socialistes ont quand même pu largement s’exprimer sur ce projet de règlement intérieur, comme je l’ai fait moi-même. Pour tenter d’être efficace il faut cibler ses buts, et j’ai simplement évoqué le problème de la confidentialité des travaux des commissions et le problème de l’expression des élus minoritaires dans les publications municipales, sujet sur lequel les socialistes sont revenus à la charge en disant qu’ils étaient d’accord avec moi ! Effectivement, n’avoir droit qu’à quelques lignes tous les six mois quand le maire a droit à quatre pages tous les mois est un réel souci, et il aurait mieux valu que tous les groupes minoritaires unissent leurs efforts sur ce seul point plutôt que de faire cavalier seul sur tout et n’importe quoi.

Il était par ailleurs particulièrement déplacé de faire remarquer que j’avais été autorisé à défendre un amendement sur l’environnement sans l’avoir déposé dans les délais réglementaires alors que, quoi qu’en dise le règlement intérieur, depuis qu’il est en poste le maire ne s’est jamais opposé à la présentation d’un amendement, ce qui est logique à partir du moment où celui-ci fait sens. Le mien était un ajout à la délibération mettant en révision le plan local d’urbanisme (PLU) afin de renforcer l’obligation à aménager des circulations douces (voies piétonnes et cyclables), et cet amendement a été rejeté aussi bien par la droite que par les socialistes…

Enfin, Laura Bérot ferait bien d’éviter d’évoquer les pratiques staliniennes en parlant des autres, alors que le site de Soisy pour Tous a abondamment usé de la technique consistant à effacer des photos les personnes disgraciées lorsque j’ai quitté ce groupe, pratique stalinienne par excellence.

 

 

Conséquences à Soisy de la Fête de la musique

A la veille de la Saint-Jean, Soisy, comme beaucoup de villes de France et du monde, fait les préparatifs pour la Fête de la musique. Mais, ce qui est étonnant chez nous, c’est que cette préparation consiste d’abord à mettre des barrières supplémentaires…

En effet, sur le parvis de la mairie, outre la scène sur laquelle doivent se produire les groupes, les services ont installé des barrières métalliques tout autour de chaque carré de pelouse. C’est parce qu’il ne fallait surtout pas que les Soiséennes et les Soiséens risquent de mettre un orteil sur le gazon entourant les massifs de fleurs.

Pourtant, ces dernières décennies, de nombreuses collectivités ont ouvert l’accès des pelouses aux habitants. Avec des restrictions bien sûr, pour laisser au gazon le temps de se régénérer. Mais, alors que la Fête de la musique est normalement plutôt symbole de fête, de liberté, le moment où on se « lâche » un peu, à Soisy c’est tout le contraire… Il faut que la fête reste encadrée, ce n’est plus l’esprit « faites de la musique » des années 80, c’est le monde où il y a des producteurs et des consommateurs dont les comportements sont bien encadrés.

Cette analyse paraîtra exagérée à certains parce que la soirée, avec The Charmrocks, The Originals et la participation des commerçants de Soisy, était malgré tout bien sympathique. Mais c’est quand même bien cet esprit de « barrières » qui, même insconsciemment, régit l’état d’esprit de nos dirigeants municipaux.