Les riverains de la rue de la Fosse-aux-Moines toujours en lutte contre le projet d’antenne

Tant bien que mal, les riverains de la rue de la Fosse-aux-Moines tentent de s’organiser pour que ne se concrétise pas le projet de Free Mobile d’installer une antenne de 30 mètres de haut au numéro 37 de la rue (cf. article du 13 février).

Répondant peut-être à mes interrogations, le maire est allé au-delà de l’accueil bienveillant à leur pétition, puisqu’il leur a conseillé d’attaquer en justice et s’est engagé à ce que ce soit la ville qui couvre les frais juridiques. Ce qui est regrettable, c’est qu’en fait la plainte va être déposée pour « dépréciation financière de biens immobiliers » et non pas pour atteinte à la santé publique. Cas emblématique de comment fonctionne, hélas, notre société : la nocivité d’une trop forte exposition aux ondes de téléphonie mobile n’est pas juridiquement démontrée donc on ne peut pas attaquer sur ce motif, en revanche la baisse de la valeur à la revente de la maison exposée aux ondes peut être démontrée et donc là on peut attaquer en justice, même si tout le monde sait bien que la dépréciation financière est due au danger sanitaire.

L’espoir est donc maintenant que Free Mobile, au vu des procédures judiciaires et de ce qu’elles coûtent, préfère renoncer. C’est donc toujours l’argent qui régit notre santé !

 

Pour la première fois, il y a un enjeu clair aux élections européennes !

Les élections européennes sont les élections qui connaissent le plus fort taux d’abstention et ce désintérêt peut facilement s’expliquer : les citoyens constatent déjà qu’ils n’ont aucun contrôle sur ce que fait leur député à l’Assemblée nationale, alors le Parlement européen…

Les commentateurs ont essayé de pimenter les élections de dimanche prochain en faisant valoir que, cette fois-ci, du résultat des élections dépendrait la nomination du président de la Commission européenne. La belle affaire ! On est encore là dans la personnalisation, qui fait tant de mal à notre vie publique. D’autant qu’on a du mal à percevoir quelles sont les différences entre ceux qui sont considérés comme étant les seuls à avoir une chance d’arriver en tête — le conservateur, le libéral, le socialiste — sur un point essentiel : la négociation du Trans Atlantic Free Trade Agreement (Tafta, connu aussi sous les noms de TTIP ou PTCI).

Le Tafta est un accord commercial de libre-échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis. Pourquoi pas mais, à travers cet accord, les Etats-Unis tentent d’imposer leurs normes de production, qui sont souvent beaucoup plus laxistes que les nôtres en matières sociale, environnementale et de santé publique. Au nom de la rentabilité, on risque donc d’avoir une détérioration de nos conditions de vie. Surtout, cet accord prévoit qu’un tribunal arbitral pourrait, sur la plainte d’une société, déclarer « illégale » une disposition réglementant le droit du travail ou imposant des normes en agriculture prise par un pays.

Autrement dit, de façon maintenant tout à fait affichée, le monde de la finance dicterait sa loi aux représentants démocratiquement élus des citoyens ! La seule façon pacifique d’arrêter maintenant ce désastre social et sociétal, c’est de voter massivement pour les partis qui ont pris clairement position contre ce projet de traité, et principalement pour EELV, qui a été le premier à alerter sur les dangers encourus. Avec une majorité d’opposants au Parlement européen, ce projet de traité tombera aux oubliettes. L’enjeu de ces élections européennes est donc rien de moins que de sauver la démocratie !