En ce moment où le temps est comme suspendu, il n’est pas inutile de regarder de plus près le chemin qui a été suivi par celui qui est en train d’entraîner le pays dans le précipice. Déjà, quand il était ministre dans un gouvernement de gauche, toute son action était en fonction de ce qu’il croyait sans aucune considération pour le résultat de la délibération collective, plusieurs de ses anciens collègues peuvent en témoigner.
Sa démission du gouvernement Valls, alors qu’ils sont sur les mêmes positionnements politiques, n’est encore dictée que par son intérêt personnel. Bénéficiant de la division de la gauche, des casseroles qui plombent la candidature de François Fillon et du rejet du Front national, il sera élu président de la République alors que, contrairement à tous ses prédécesseurs, il n’avait montré aucune des qualités qui permettaient d’y prétendre.
Alors que les circonstances de son élection auraient dû l’obliger à mener une politique au centre, cet ancien employé de la banque d’affaires Rothschild a, de façon de plus en plus ouverte, mené une politique servant les intérêts de ses amis du monde de la finance. Normal, c’est un monde dont, malgré ses fonctions, il fait toujours intégralement partie.
C’est toujours en fonction de son intérêt personnel et de celui de ses amis que, aujourd’hui, il refuse de s’incliner devant les résultats du suffrage universel avec des arguties qui ne résistent à aucune analyse sérieuse. En agissant ainsi il se déshonore — tout le monde s’en fout — mais surtout il salit la fonction de président de République et donc abîme la République qui n’avait pourtant pas besoin de cela.
Où cette attitude irresponsable va-t-elle nous mener ? Qu’a-t-il maintenant comme issue, à part nommer quelqu’un comme Gérald Darmanin ? Darmanin qui fait partie du « bloc central » mais qui est un ancien des Républicains et dont l’attitude guerrière envers l’immigration et les écologistes peut lui valoir une certaine indulgence de la part de ses anciens amis et du Rassemblement national et ainsi échapper aux motions de censure.
Bien au-delà des partis, le peuple de gauche ne pourra accepter pareille forfaiture. Le locataire de l’Élysée est un dangereux pyromane.