Coronaquoi ?

Quelle aubaine pour le gouvernement Macron que ce coronavirus ! Dans tous les médias on ne parle plus que de ça, sous tous les angles possibles et imaginables, pendant ce temps-là on est sûrs qu’ils ne parleront pas du réchauffement climatique (de plus en plus sensible) ou du 49-3. On interdit les manifestations sportives, les manifestations culturelles et, bien sûr, les manifestations politiques, mais il ne faut surtout pas empêcher les gens de travailler. Et aucun problème non plus qu’ils continuent à être serrés comme des sardines dans le métro, lieu confiné par excellence.

C’est bien la preuve que ce gouvernement se moque comme d’une guigne de notre santé parce que, si c’était le cas, il interdirait évidemment d’abord le métro. Mais si les gens ne vont plus travailler, ça mettrait à mal l’économie, et ça serait bien plus grave pour les gouvernants que quelques dizaines de morts dans un pays qui en connaît de toutes façons 1.600 par jour — 587.000 par an — en temps ordinaire.

Le principal mal de la planète ne serait-il pas finalement l’économie, qui détruit aussi bien la nature que les hommes ?

Le B.A. BA de la démocratie par-dessus bord

Le principe de fonctionnement de la démocratie c’est que des individus égaux entre eux choisissent un certain nombre d’entre eux pour administrer les affaires de la communauté. Mais, avec les dernières révélations d’associations comme Anticor, on voit bien que M. Jean-Paul Delevoye n’est pas l’égal des personnes dont il prétend déterminer leurs droits à la retraite.

Indépendamment de l’illégalité de sa situation et de ses divers cumuls emploi-retraite tranquille-Mimile, en quoi ce monsieur qui touche 5.300 euros nets par mois pour la présidence d’honneur d’une association de réflexion — boulot qui, s’il n’est pas fictif, ne doit pas être très éreintant — est-il qualifié pour juger de la pénibilité de tous ceux qui n’ont qu’un salaire de 2.000 euros pour vivre ? Il n’est assurément pas des nôtres. Et donc, si c’est ce monsieur et ses copains qui décident de notre sort, on n’est plus en démocratie.

La seule solution digne maintenant c’est que ce monsieur soit renvoyé à sa niche dorée, que son plan soit retiré et que le gouvernement se mette vraiment à discuter avec les partenaires sociaux.

C’est au gouvernement de faire demi-tour, pas à la manif !

Cette manif pour le climat promettait d’être au moins aussi belle que les précédentes, avec de plus en plus de jeunes qui savent trouver de nouveaux slogans inventifs, humoristiques ou poétiques. Mais, à peine une heure après le départ, j’ai assisté à quelque chose que je n’avais jamais vu : le cortège de la manifestation faisait demi-tour !

La raison en était que les forces de police tiraient des grenades lacrymogènes sur des casseurs qui étaient devant la tête du cortège, mais qui ont surtout atteint les manifestants pacifiques ! Comment se fait-il que, avec toutes les forces déployées — gendarmes mobiles, CRS, policiers en civil, motards matraqueurs —, la police ne soit pas en mesure de contrôler quelques dizaines de casseurs autrement qu’en lançant des lacrymos sur des manifestants bon-enfants ? Quel cynisme, quelle incompétence !

Nous avons donc jugé que le plus sage était de faire demi-tour pour revenir vers la place Edmond-Rostand. Mais, là, surprise, alors qu’ils n’étaient pas là au départ, d’importantes forces de police étaient présentes. Et, sous la pression du cortège qui fuyait les affrontements, tout naturellement nous avons voulu redescendre le boulevard Saint-Michel ou s’échapper par la rue de Médicis.

Mais, tout à coup, un ordre est donné aux gendarmes, qui n’étaient pas encore casqués, d’empêcher les manifestants de passer, déclenchant un début de mouvement de panique. Heureusement, la plupart des gendarmes — à part quelques gros bras qui devaient vouloir faire du zèle — n’ont pu se résoudre à obéir à un ordre aussi imbécile et, tout en faisant quelques mouvements de bras, de fait laissaient passer les gens. Je salue ces gendarmes mobiles qui ont le bon sens et le courage de ne pas obéir à un ordre aussi débile que criminel. Mais quel est le gradé qui est responsable de telles fautes ?

De nombreux manifestants sont restés bloqués pendant longtemps sans qu’on comprenne pourquoi, jusqu’à ce qu’un énarque quelconque se rende compte que cela n’avait aucun sens et que toutes les unités fichent le camp toutes sirènes hurlantes. Mais qui n’a permis qu’une bien triste fin de manif.

Les manifestants ont su faire demi-tour quand la situation l’exigeait. Aujourd’hui la situation est telle qu’elle exige que le gouvernement fasse prendre immédiatement un demi-tour à sa politique. En aura-t-il le courage ?

Après les européennes

Ces élections européennes marquent un changement que plusieurs observateurs ont relevé mais qui m’a sauté aux yeux dès dimanche soir : en faisant une politique ouvertement libérale, En Marche occupe maintenant la place que tenait traditionnellement la droite, et donc il n’y a plus aucune place pour le parti des Républicains. Ce parti est amené à disparaître, ce qui est un non-événement au regard de l’histoire sur le long terme.

On peut juste noter le parallèle avec le « coup » qu’avait réussi le général de Gaulle quelques décennies plus tôt : en rassemblant des personnalités issues tant de la droite que de la gauche il avait vampirisé les partis traditionnels mais, hormis la paix en Algérie, il avait tout de suite mené une politique conservatrice dont la droite d’alors s’était très vite accommodée, et il fallut un certain temps à la gauche pour s’en relever.

Espérons que cette fois la gauche mettra moins de temps : sans doute quelques socialistes se retrouveront avec des républicains pour rejoindre En Marche. Tant mieux, ça sera plus clair, car il est évident qu’il n’y a plus de place non plus pour le PS qui a été incapable de domestiquer le capitalisme financier et qui a abandonné son électoral traditionnel à son triste sort. Droite et gauche existent toujours, mais le marqueur le plus fort n’est plus le social : le marqueur qui différencie droite et gauche c’est l’écologie, étant entendu qu’une écologie bien comprise englobe naturellement le social.

Les 13 % faits par EELV sont une bonne nouvelle, mais il faut quand même avouer que ce n’est pas beaucoup pour arriver à changer le cours de la planète. Beaucoup plus encourageant est le fait que ce vote a été largement majoritaire chez les moins de 34 ans, ceux qui devront gérer les conséquences des actes iniques des « responsables » d’aujourd’hui.

Il y a encore moyen de les aider : avec tous les militants sincères du PS, de Générations, de la France Insoumise, des environnementalistes, EELV a les moyens de mettre fin aux politiques destructrices menées tant au niveau local qu’au niveau national, sachant que le résultat que nous venons d’obtenir ne doit pas nous amener à avoir la « grosse tête ». Nous avons trop souffert des comportements hégémoniques de certains pour reproduire la même chose aujourd’hui. Pour ma part, je souhaite parler à égalité avec tous ceux qui pensent que le marqueur droite/gauche c’est aujourd’hui l’écologie.

 

L’écologie encore et toujours détournée

La préfecture de police a-t-elle le sens de l’humour ou pratique-t-elle le cynisme ? En tous cas, à l’occasion de cette belle manifestation pour le climat du 16 mars, on a encore pu constater que des fonds publics qui étaient normalement destinés pour l’écologie ont été utilisés à d’autres fins : ci-dessous une photo montrant qu’une camionnette devant lutter contre la pollution a en fait été utilisée pour une opération de maintien de l’ordre, deux domaines qui ont peu de choses à voir…

contrôles antipollution

 

Une manif sans CO2, ça fait du bien

Il s’est passé quelque chose ce samedi 8 septembre à Paris entre Hôtel-de-Ville et République : non seulement la manifestation pour le climat a mobilisé beaucoup plus de monde que ce que l’on pouvait raisonnablement espérer, mais celle-ci était bien différente des précédentes démonstrations auxquelles on a pu assister ces dernières années.

En effet, lors des dernières manifestations politiques ou syndicales — qui pour la plupart étaient amplement justifiées dans leurs objectifs —, on a surtout assisté à un défilé de camionnettes sur lesquelles étaient branchées de tonitruantes sono dans lesquelles s’égosillaient des permanents pour galvaniser les maigres troupes de militants qui traînaient la patte derrière.

Rien de tel hier : à part une camionnette égarée en tête de  cortège, aucun engin susceptible d’émettre du CO2 parmi les manifestants, c’était une foule bon enfant parmi laquelle on se sentait bien. Là on se dit que la révolution écologique et sociale indispensable à notre survie est en bonne voie : elle est portée par de belles personnes qui mettent leurs actes en harmonie avec leur pensée.

 

Plus qu’une seule solution : Hulot président !

Nous étions nombreux à être sceptiques, mais il a essayé et il a eu raison de le faire. Nous avons maintenant la preuve que le poids des lobbys et du monde de la finance est tellement fort qu’il est impossible de mener la révolution écologique indispensable à la survie de la planète dans les conditions politiques actuelles.

Les promesses d’Emmanuel Macron en matière d’avancées écologiques étaient déjà très timides mais il ne les a même pas respectées et il n’a eu de cesse de rendre des arbitrages favorables aux lobbys de l’énergie, de l’agroalimentaire et à tout ce que le pays comporte de forces rétrogrades.

La seule solution maintenant pour que cesse cette descente aux enfers, c’est que ce soit un écologiste qui rende les arbitrages. Nicolas Hulot est le mieux placé pour le faire. Non, il ne doit pas arrêter la politique. Fort de son expérience gouvernementale, il doit se mettre en position de gagner la prochaine élection présidentielle et nous devons tous l’y aider.

 

137 ans après Lafargue, le droit à la fainéantise plus vital que jamais

Malgré les explications alambiquées qui ont suivi, la phrase d’Emmanuel Macron disant qu’« il ne cédera rien aux fainéants » alors qu’il s’exprime sur la loi travail est très claire : dans la plus pure tradition populiste de droite, il fustige tous ceux qui « profitent » d’un système de protection jugé trop généreux et qui seraient heureux d’être au chômage. C’est évidemment scandaleux et explique les tentatives de rétropédalage.

Mais ce que cela sous-tend sur le fond est peut-être encore plus grave : avec cette déclaration, il remet au pinacle la « valeur travail ». Or, comme l’a démontré Paul Lafargue dès 1880 en publiant Le Droit à la paresse, le travail n’a aucune valeur en lui-même. Ce n’est qu’une fable qui a été inventée par les capitalistes de l’époque pour mieux exploiter jusqu’au trognon les masses ouvrières.

Ce principe de gouvernement des classes dirigeantes n’a pas beaucoup évolué en un siècle et demi. En revanche, il y a un élément nouveau qui doit nous amener à combattre avec force ce dogme aberrant : ce sont les évolutions technologiques qui suppriment de nombreuses tâches peu épanouissantes et surtout la conscience de la finitude de la planète. Faire du travail une « valeur » conduit aujourd’hui forcément soit à créer des emplois totalement inutiles soit à exploiter de façon encore plus inconsidérée les ressources naturelles qui nous restent encore.

Alors que la seule question qui mérite d’être traitée, c’est comment faire pour que chaque être humain puisse avoir accès à ses droits fondamentaux en matière de nourriture, de logement, de santé, de culture et de loisirs. Tout le reste n’est que ruses pour permettre aux riches d’être toujours plus riches, ce que nous constatons depuis plusieurs décennies.

 

Non aux jeux Olympiques pour que vive le sport !

Certains médias voudraient nous faire croire que tout le peuple de France est derrière Anne Hidalgo pour soutenir la candidature de Paris aux jeux Olympiques 2024. Or, aussi bien à la lumière des derniers Jeux organisés que pour des raisons de fond, de plus en plus de Franciliens sont opposés à cette candidature et il faut le faire savoir !

D’abord, comment continuer à croire aux valeurs prônées par Pierre de Coubertin alors que ces jeux depuis longtemps exacerbent tous les nationalismes avec toutes les dérives que cela entraîne en dopage de plus en plus sophistiqué et en affairisme débridé ?

Alors, pourquoi chez nous, alors que cela va obliger à construire une multitude d’équipements surdimensionnés qui ne seront jamais rentables et jamais adaptés à une pratique sportive de proximité par les citoyens ordinaires ? C’est pourtant bien ces citoyens qui, au final, vont payer la facture des sommes colossales engagées. Et même les générations suivantes, du fait de l’artificialisation de sols pour des équipements inutiles à la collectivité.

Est également posée l’intérêt de la pratique du sport de haut niveau. Y en a-t-il un, à part un intérêt financier pour quelques-uns ? La pratique sportive, que ce soit dans les sports individuels ou dans les sports collectifs, doit aider à se sentir bien dans son corps et dans la société. Pour cela, la pratique du sport en compétition a aussi à un rôle à jouer : cela aide à se surpasser, à voir où on est, à se motiver dans le désir de progresser. Mais il faut que cela reste à un échelon raisonnable, de rencontres régionales par exemple. Quel sens cela a-t-il de faire 10 heures d’entraînement par jour pendant plusieurs années pour gagner quelques centièmes de seconde sur quelqu’un qui habite à l’autre bout de la Terre ?

Si quelques individus y trouvent leur compte, grand bien leur fasse ! Mais ils sont surtout une nouvelle chair à canon d’intérêts financiers qui les dépassent et des gouvernements humanistes ne devraient pas chercher à nous imposer de tels spectacles. Pour que, enfin, vive réellement le sport dans toute sa noblesse et sa bienfaisance, il faut commencer par supprimer les jeux Olympiques, et que plus aucune ville ne soit candidate !

Le sens de ma candidature aux élections législatives

Quand on est militant écologiste, les élections — du niveau local au niveau national — font partie des outils qui nous sont donnés, parmi d’autres, pour exposer nos idées et faire avancer nos combats. Après avoir soutenu à la présidentielle le candidat qui était porteur du projet le plus proche du nôtre, EELV a décidé, fort logiquement, de présenter partout dans le pays des candidats qui sont connus depuis longtemps pour leur engagement en faveur de l’écologie.

C’est ainsi que mon groupe local a jugé que j’étais le plus à même de mener ce combat dans la 6e circonscription du Val-d’Oise (Andilly, Deuil, Enghien, Margency, Montmagny, Saint-Gratien, Sannois, Soisy). Les thèmes que nous défendons localement et nationalement sont connus et nous aurons encore l’occasion de les rappeler. Mais, après l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République et la nomination de son gouvernement, le vote EELV aura de plus un sens précis.

La nomination de Nicolas Hulot au poste de numéro 3 du gouvernement apporte évidemment une forte lueur d’espoir de voir aboutir les combats que nous menons. Le fait qu’il ait pris soin de mettre dans son titre « ministre de la transition écologique et solidaire » confirme sa conviction que les enjeux environnementaux et sociaux sont liés et montre qu’il entend agir. Mais nous constatons aussi qu’il va être bien seul dans ce gouvernement à la tendance libérale très marquée.

Alors, le meilleur moyen d’aider Nicolas Hulot à mener sa tâche et d’éviter sa marginalisation au sein du gouvernement, c’est qu’il y ait un vote massif en faveur des candidats écologistes lors des élections législatives. Et comme il est bien difficile parmi les candidats PS de connaître la poignée qui est réellement écologiste et que les candidats de la France insoumise veulent avant tout assurer leur hégémonie sur la gauche, le plus sûr moyen de donner à Nicolas Hulot les moyens d’agir est qu’il y ait un nombre significatif de députés EELV dans la nouvelle Assemblée.