Archives du journal “Oxygène”

Oxygène de la Cité retrouvée est une association de Soisy qui a été créée en 2000 (Journal officiel du 5 août 2000 page 3720) ayant pour but de promouvoir un urbanisme à visage humain respectueux des équilibres naturels tout en incitant les citoyens à participer activement à l’élaboration des choix qui les concernent. Elle a publié jusqu’en 2008 un journal dont les PDF figurent ci-dessous.

Sommaire                                 index

n° 1 septembre 2000          n° 2 novembre 2000          n° 3 janvier 2001

n° 4 mars 2001          n° 5 mai 2001          n° 6 juillet 2001

n° 7 octobre 2001          n° 8 décembre 2001          n° 9 février 2002

n° 10 avril 2002          n° 11 juin 2002          n° 12 août 2002

n° 13 octobre 2002          n° 14 janvier 2003          n° 15 avril 2003

n° 16 juillet 2003          n° 17 octobre 2003          n° 18 janvier 2004

n° 19 avril 2004          n° 20 juillet 2004          n° 21 octobre 2004

n° 22 janvier 2005          n° 23 avril 2005          n° 24 juillet 2005

n° 25 octobre 2005          n° 26 janvier 2006          n° 27 avril 2006

n° 28 juillet 2006          n° 29 octobre 2006          n° 30 janvier 2007

n° 31 avril 2007          n° 32 juillet 2007          n° 33 novembre 2007

n° 34 février 2008          n° 35 mai 2008

 

Inquiétude et soulagement après le changement de gouvernement

Inquiétude, parce que le remplacement de Jean-Marc Ayrault par Manuel Valls montre que le président de la République n’a rien compris au message que viennent d’adresser les Français. La ligne politique est mauvaise et de plus elle va maintenant être menée par quelqu’un qui ne peut qu’aller plus loin dans la dérive à droite, avec pour seul effet visible que les riches seront de plus en plus riches et que les pauvres seront de plus en plus pauvres. Forcément, un tel délitement social ne peut que mal finir.

Soulagement, parce que mon parti, Europe Ecologie Les Verts, a décidé de ne pas apporter sa caution à cette dérive. La décision a été prise en quelques heures par le bureau exécutif, mais, en tranchant dans ce sens, ses membres ont, eux, écouté ce que disaient les militants depuis plusieurs semaines. Cela veut dire que, malgré les nombreux nuages noirs, le pire n’est pas inéluctable.

Le pire n’est pas inéluctable parce que cela va permettre que EELV retrouve de la crédibilité après ce passage au gouvernement qui malheureusement n’a montré aucune évolution écologique palpable — au cours de la campagne municipale j’ai pu constater à quel point cette participation gouvernementale nous desservait auprès des Soiséennes et des Soiséens sensibles à l’écologie. Alors, maintenant, nous allons pouvoir défendre  notre projet sur la place publique sans avoir de boulet au pied, jusqu’à devenir la colonne vertébrale d’une réelle alternative à proposer au pays.

Nous devons travailler à ce rassemblement, avec le Front de gauche bien sûr, mais aussi avec tous les socialistes sincères abasourdis par la déliquescence dans laquelle sombre leur parti et, surtout, avec tous les citoyens qui, indépendamment du clivage droite/gauche, se rendent compte que la prise en compte de la problématique écologique est aujourd’hui tout simplement… vitale.

Il n’est pas toujours réjouissant de voir élu un candidat de gauche

Il est certain que les valeurs écologistes se retrouvent plus facilement dans celles de la gauche que dans celles de la droite. Encore faut-il que ceux qui devraient porter ces valeurs de gauche ne se soient pas laissé happer par les feux du capitalisme triomphant.

Et c’est hélas le cas du maire de Gonesse, Jean-Pierre Blazy, qui se réjouit ce matin dans le Parisien que sa réélection va lui permettre de réaliser son projet pour les six ans qui viennent, « en particulier l’aménagement du Triangle de Gonesse ». Qu’un socialiste soit indifférent à la disparition d’excellentes terres agricoles dont nous allons avoir tant besoin dans les décennies à venir pourrait peut-être encore se comprendre. En revanche, comment est-il possible que celui-ci reste aveugle devant la bulle spéculative commerciale qui risque bien d’éclater avant la fin de son mandat ?

Tous les ans, la surface commerciale augmente de plus de 3 % alors que la consommation évolue à moins de 1 % *. Donc, fatalement, la rentabilité de ces centres commerciaux ne peut que diminuer. Comment se fait-il alors qu’il continue de se lancer tant de nouveaux projets ? Parce que les développeurs de ces centres commerciaux sont soit des filiales de grands groupes de la distribution soit des sociétés d’investissement immobilier cotées (SIIC) qui bénéficient d’une exonération d’impôt sur les sociétés.

Ayant des actionnaires à plus de 90 % étrangers à rémunérer, celles-ci sont au cœur de la spéculation des marchés financiers et ne sont plus dans une logique commerciale mais financière en valorisant les murs à partir des loyers susceptibles de rentrer dans le futur, la valeur des murs servant ensuite à garantir de nouveaux appels de fonds pour la réalisation de nouvelles opérations… C’est-à-dire une fuite en avant infinie, du même type que celle des subprimes américains au début du siècle et qui a conduit à la crise financière internationale que l’on sait.

Il ne reste plus qu’à espérer que la bulle éclate avant que l’irréparable soit commis ou que Jean-Pierre Blazy entende enfin son opposition municipale et cesse de faire croire aux Gonessiens qu’Europacity pourrait créer des emplois alors qu’il y en aura au moins autant qui seront détruits dans les environs.

(*) Source Assemblée des communautés de France.

Inquiétante dérive

La Ve République, avec la personnalité du général de Gaulle et les réformes institutionnelles qu’il a menées, a beaucoup fait pour la personnalisation de la vie politique française. Mais, au moins à gauche, restait l’idée qu’on se rassemblait pour défendre un projet collectif et que, ensuite, on décidait de la personne qui était la mieux placée à l’intérieur du groupe pour porter ces idées devant le reste de la population. Mais c’était toujours le projet collectif qui était mis en avant.

L’évolution, à l’américaine, des mœurs politiques a fait que c’était de plus en plus le porteur du projet que le projet-lui-même qui était sous le feu des projecteurs. Mais, quand il s’agissait de personnalités comme Michel Rocard ou Lionel Jospin, dont les importantes contributions au débat politique étaient largement connues, ce n’était pas trop gênant. Il en est de même à l’échelle locale, où par exemple l’action du maire François Balagéas est suffisamment connue des Eaubonnais pour qu’il n’y ait rien de choquant à ce qu’il mette son nom et sa photo en gros sur des affiches, et il en est évidemment de même pour nous à Soisy avec Luc Strehaiano.

Mais qu’une inconnue qui n’a jamais rien fait dans sa vie politique, qui n’a jamais rien produit ni mené aucune action comme Laura Bérot fasse le même type de campagne est proprement hallucinant. Juste un nom sur une photo sans aucun message de fond. Si encore figurait le logo d’un parti politique, on pourrait admettre que cette personne ne soit rien en elle-même parce qu’elle serait la représentante d’un parti dont les orientations sont connues. Mais là, rien, le néant complet.

Ces pratiques de communication tendent à ramener le débat politique à un jeu de téléréalité où on tape 1, 2 ou 3 selon le look du candidat. C’est une inquiétante dérive, et ce n’est pas pour arriver à un tel résultat que des générations et des générations de militants de gauche se sont battus.

 

 

Jeudi 13 mars, c’était le dernier conseil municipal de la mandature

A l’heure d’Internet, c’est un exercice auquel devrait s’astreindre chaque élu après la tenue d’un conseil municipal : dire quelques mots sur ce qui a été voté et sur la part qu’il a prise au débat. Avec le jeu des commentaires possibles, ce serait un vrai dialogue entre élus et citoyens, de nature à intéresser de nouveau chacun à la vie collective.

Ainsi, ce jeudi 13 mars, je suis intervenu pour dire que, après le report un peu hypocrite du vote du budget au mois de décembre, c’était complètement surréaliste de faire un débat d’orientations budgétaires à dix jours du renouvellement de l’équipe municipale ! Surtout, alors que cela devrait être un débat politique — dans le sens le plus noble du terme —, la conception qu’en a M. Strehaiano le conduit à ne faire qu’un exposé financier qui ennuie profondément tout le monde, même si personne n’ose le dire.

Il a ensuite été évoqué le projet d’aménagement d’une supérette dans le quartier des Noëls. Ardent défenseur du commerce de proximité, j’ai évidemment voté pour la demande de subvention proposée par le projet de délibération. En revanche, j’ai demandé qu’il y ait un vote séparé pour le projet qui avait été initialement joint, la création d’une signalétique commerciale. En effet, je trouvais le montant annoncé fort élevé — 73.500 € — et, s’agissant de publicité lumineuse, je suis un peu méfiant quant au résultat final aussi je me suis abstenu.

Les 16 autres questions étaient souvent très techniques ou ne faisaient guère débat. Toutefois, le groupe socialiste a trouvé le moyen de se distinguer en ne votant pas la motion demandant le retrait du transfert de la taxe sur l’électricité. C’était son droit mais ce qui est triste c’est que Laura Bérot n’a eu aucun argument sur le fond, elle voulait simplement défendre une disposition prise par le gouvernement et montrer au passage qu’elle était une « pro » en disant au maire que, en échange du retrait de sa motion, elle pouvait le faire inviter au Sénat pour qu’il défende son point de vue.

C’est lamentable et c’est justement à cause de ces pratiques entre professionnels de la politique que les habitants ne parviennent plus à s’intéresser au débat citoyen.

 

Penser la ville autrement pour que cesse l’hécatombe des victimes de l’automobile

Le tragique accident mortel qui a eu lieu la semaine dernière rue du Jardin-Renard à Soisy nous interpelle, une fois de plus, sur la façon dont est conçu l’espace public.

Parce que, entre le 1er janvier et le 5 mars de cette année, il y a eu 11 tués sur les chaussées val-d’oisiennes, chiffre en nette augmentation par rapport aux années précédentes. Et, surtout, parmi ces 11, si il y a 3 automobilistes, il y a aussi 5 deux-roues et 3 piétons. C’est-à-dire que ce sont les plus vulnérables qui font surtout les frais de cette hécatombe.

Ce qui, d’une certaine façon, n’est guère étonnant. Mais, là où cela devient révoltant, c’est que, en ville, tout continue à être pensé en fonction de l’automobile. Cela est particulièrement vrai à Soisy où la loi sur l’air permettant de développer les circulations douces continue d’être superbement ignorée par le maire. Le 23 mars, c’est l’occasion de dire stop à cette vision aussi mortelle que dépassée, et de dire que nous voulons une autre façon de vivre notre ville.

 

La vidéosurveillance de la Cavam révèle son vrai visage

Le 25 février, le militant du Front de gauche Boualem Snaoui a passé 8 heures en garde à vue pour « dégradations commises en raison d’une appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ». Cette arrestation amène à se poser plusieurs questions inquiétantes sur l’état des libertés publiques dans notre pays.

Personnellement, tout en étant également très critique sur la politique menée par l’Etat d’Israël vis-à-vis des populations peuplant son territoire, je n’approuve pas  l’action de Boualem Snaoui qui a consisté à coller des affichettes dénonçant cette politique sur les affiches du candidat PS aux élections municipales à Montmagny. Mais comment les services officiels ont-ils pu enregistrer une plainte pour « dégradations » s’agissant du recollage d’une affiche sur une autre affiche, pratique on ne peut plus courante pendant les périodes électorales ? Et comment les services de police peuvent-ils justifier 8 heures de garde à vue d’un militant politique qui n’a absolument pas cherché à nier les faits ?

Mais, au-delà de ce que l’on peut éventuellement considérer comme un dérapage ponctuel (sur lequel les responsabilités doivent être recherchées), je suis encore plus inquiet sur la procédure qui a permis le visionnage des vidéos du centre de vidéosurveillance pour des faits qui n’ont rien de répréhensible. Qui a donné le feu vert ? Au nom de quoi ? On s’aperçoit à cette occasion que ceux qui dénonçaient les dangers des dérives de la vidéosurveillance n’étaient pas dans le fantasme.

 

 

Des questions qu’on aurait préféré de pas avoir à se poser après la manifestation contre l’aéroport Notre-Dame-des-Landes

J’étais, comme des dizaines de milliers d’autres, présent samedi à Nantes pour marquer mon opposition à ce projet nuisible de construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Sur le moment, j’ai été plutôt surpris de la façon dont les choses se déroulaient et fort étonné ensuite de la façon dont la communication était orchestrée. Nous sommes un certain nombre à avoir ensuite échangé nos impressions, et la lettre ouverte que vient d’adresser Françoise Verchère, conseillère générale de Loire-Atlantique, au ministre de l’Intérieur traduit bien les questions que nous sommes hélas amenés à nous poser. C’est pourquoi je la reproduis ci-dessous :

Monsieur le Ministre de l’Intérieur, 

Je vous ai entendu commenter dès samedi soir les événements en marge de la manifestation contre l’aéroport de Notre Dame des Landes et vos propos appellent de ma part quelques réactions et aussi plusieurs questions. 

Sur les chiffres d’abord : vous avez parlé de 1000 casseurs et de 20 000 manifestants dont vous avez dit qu’il fallait les différencier des premiers. Je crois décidément que vos services ont un problème avec le calcul car nous étions beaucoup plus de manifestants et il y avait beaucoup moins de casseurs : disons qu’on pourrait diviser le premier chiffre et multiplier le second par deux au moins pour approcher de la vérité. Mais dans cette affaire d’aéroport, la vérité est décidément malmenée depuis longtemps… 

Sur les fameux casseurs : je vous avoue que j’ai été très surprise de comprendre que vos services les connaissaient visiblement bien (vous avez donné des précisions sur leur origine, leur positionnement politique) et même qu’ils savaient ce qui allait se passer. Depuis deux jours, les bruits couraient sur des incidents à venir ; les avocats savaient qu’ils risquaient d’être réquisitionnés pour de nombreuses gardes à vue. Samedi matin, au moment où nous étions avec les tracteurs à l’aéroport de Nantes-Atlantique, les policiers présents nous ont spontanément parlé des « blacks blocs », en nous disant « qu’ils allaient gâcher notre manifestation ». 

Je m’étonne donc que « les forces de l’ordre » n’aient pas été au fond plus efficaces puisque cela aurait dû être leur mission, n’est-ce pas ? Puisque l’on sait désormais interdire un spectacle avant même qu’il n’ait lieu, et puisque nous n’avons pas sur la ZAD 1000 casseurs ni blacks blocs, pourquoi ne les avez-vous pas fait arrêter avant leur arrivée ? J’imagine que s’ils sont si dangereux, vous avez certainement des preuves et même des faits graves à leur reprocher ? 

Mais peut-être préfériez-vous les arrêter en flagrant délit ? Est-ce pour cela que vous n’avez pas fait protéger l’agence Vinci, située au tout début du parcours de la manifestation, pas plus que des engins de chantier Vinci aussi (car Vinci est partout vous le savez, immobilier, parkings, aéroports…) dont vous saviez qu’ils seraient forcément des cibles ? Est-ce pour cela que la Préfecture n’a autorisé qu’un parcours ridiculement petit, jamais vu jusque là ? Est-ce pour cela que les échauffourées localisées dans un périmètre pourtant restreint ont duré plusieurs heures ? Et au bout du compte combien y a-t-il eu d’interpellations ? Une douzaine seulement…C’est assez curieux et à vrai dire difficilement compréhensible alors que les moyens déployés étaient impressionnants, en hommes et en matériel anti-émeute, alors que la fermeture du centre ville était inédite, alors qu’il y avait vraisemblablement des hommes à vous des deux côtés. 

Évidemment les images de « la guérilla urbaine » dont vous avez parlé seront reprises à l’envi plus que celles du char-triton, des 520 tracteurs présents ou des nombreuses familles manifestant paisiblement. Évidemment, cela permettra d’occulter une fois encore le fond du dossier, évidemment le choeur des partisans de l’aéroport poussera des cris horrifiés en rejetant la responsabilité sur les organisateurs de la manifestation. 

Organisateurs qui ont pourtant tenté d’éviter l’affrontement en interposant des tracteurs entre l’imposant mur de fer érigé et ceux qui voulaient effectivement en découdre. 

Organisateurs dont le métier n’est pas d’assurer l’ordre, vous en conviendrez et à qui il serait malvenu de demander de faire mieux que vous… Organisateurs particulièrement choqués, en tout cas, par les propos du Préfet de Loire-Atlantique qui n’a pas hésité à affirmer que nous « opposants historiques » devions cesser « d’être la vitrine légale d’un mouvement armé ». Je me suis pincée pour y croire…encore un peu de temps et nous finirons nous-mêmes par être tenus pour de dangereux terroristes alors que nous avons participé loyalement au débat public, et à toutes les commissions mises en place. Débat déloyal puisqu’il y a une « vérité officielle » intangible même quand elle est contraire aux faits, aux chiffres et à la réalité. Le Premier Ministre ne reconnaît la validité que de la commission du dialogue à qui il avait donné mission de valider à nouveau le projet, mais refuse de regarder les conclusions accablantes de la commission des experts scientifiques au regard de la loi sur l’eau. Comment croire encore à la parole de l’État ? 

En réalité, Monsieur le Ministre, tout cela est très lisible et vieux comme le pouvoir. 

Pour discréditer notre combat, et tenter de retourner l’opinion publique qui nous est aujourd’hui favorable, on fera appel à la peur du désordre, on utilisera l’image, déplorable je vous l’accorde, des dégradations commises par les méchants casseurs et on justifiera ainsi une nouvelle opération policière pour aller enfin nettoyer la ZAD de ses « délinquants dangereux », en même temps que de ses tritons et de ses paysans. Il faudra mettre les moyens (ils sont mille, ne l’oublions pas, et les tritons innombrables…) mais vous y êtes peut-être prêts pour que « force reste à la loi »? Permettez-moi de vous le déconseiller car pour que nous, citoyens, acceptions désormais cette clef de voûte théorique de la société, (« la seule violence légitime est celle de l’État »), il faudrait que l’État soit irréprochable, que la loi soit juste et que ses représentants soient dignes du mandat que nous leur avons confié. Vous avez compris, je pense, que ce n’est pas le cas depuis longtemps. 

Depuis deux jours, j’ai lu et entendu que le centre ville de Nantes était « saccagé », qu’un commissariat avait été « dévasté », qu’il faudrait du temps pour « panser les plaies de la ville », que les dégâts ne pouvaient pas encore être chiffrés, autant dire que c’était l’apocalypse. Les mots eux-mêmes sont visiblement sens dessus dessous… Puis-je vous suggérer de venir à Nantes pour juger de la situation ? Aujourd’hui dimanche, flottait certes une petite odeur de gaz lacrymogène, mais le tramway roulait et les nantais flânaient. Je ne nie pas les poubelles brûlées, les pavés arrachés, les vitrines brisées et les murs maculés dans le secteur des affrontements. Je déplore ce vandalisme d’autant plus que nous dénonçons par ailleurs le gaspillage d’argent public qu’induirait le transfert de l’aéroport ! 

Mais je voudrais aussi vous rappeler que samedi des personnes âgées, des enfants ont été noyées sous les lacrymogènes. Et qu’un jeune manifestant a perdu un oeil à cause d’un éclat de grenade assourdissante. Ce n’était pas un casseur. Et cela nous rappelle le même malheur survenu déjà à Nantes, à cause d’un tir tendu de flash ball lors d’une manifestation sans violence devant le Rectorat. Les aubettes seront reconstruites, cela fera même monter le P.I.B mais ce jeune restera, lui, marqué à jamais. Cela m’interroge sur la manière dont les forces de l’ordre utilisent leurs armes et me scandalise davantage que la casse matérielle. Et demain, si le gouvernement persistait dans son projet d’aéroport, la destruction du bocage de Notre Dame des Landes et de la vie qu’il abrite serait elle aussi irréversible. 

Il faut arrêter un projet désormais dans l’impasse et régler le problème en prenant la seule décision raisonnable : respecter la loi sur l’eau, améliorer l’aéroport de Nantes-Atlantique et rendre sa sérénité à Notre Dame des Landes pour que la ZAD redevienne une campagne où vivre et travailler. Vous pourrez ainsi, Monsieur le Ministre, vous consacrer aux blacks blocs si vous le jugez indispensable. 

Dans l’espoir de votre réponse, je vous assure de mes salutations les plus distinguées, 

Françoise Verchère, 
Conseillère générale de Loire-Atlantique

La France ne doit pas freiner l’initiative européenne de taxation des transactions financières

Le 19 février, la France et l’Allemagne doivent rendre publique leur position commune au sujet de la Taxe sur les transactions financières (TFF, plus connue sous le nom de « taxe Tobin »). C’est la concrétisation de l’initiative qu’avait prise la France, par la voix de François Hollande, lors du conseil européen de juin 2012.

Or, depuis quelques mois, le lobby financier a lancé une offensive contre ce projet. Si cette offensive n’a pour l’instant pas ébranlé la Commission européenne, il semble que le ministre des Finances Pierre Moscovici et le gouverneur de la Banque de France soient très sensibles à ces pressions.

Il n’est pourtant plus à démontrer la nocivicité des opérations purement financières sur la santé de l’économie réelle. Cette taxe contribuerait à les réduire et son produit (34 milliards d’euros selon la Commission) pourrait servir à protéger l’emploi et les services publics, ainsi qu’à tenir les engagements européens de lutte contre la pauvreté et le réchauffement climatique.

Aussi j’ai signé la lettre ouverte initiée par plusieurs associations comme Attac, Greenpeace ou les Amis de la Terre demandant à François Hollande de ne pas céder aux pressions du lobby financier et j’invite chacun à faire de même : https://france.attac.org/se-mobiliser/taxer-les-transactions-financieres/article/envoyez-la-lettre-ouverte.

 

 

Une antenne de 30 mètres de haut rue de la Fosse-aux-Moines ?

Depuis quelques jours circule une pétition parmi les habitants du quartier de la Fosse-aux-Moines, protestant contre le projet d’installation, par Free Mobile, d’une antenne de 30 mètres de haut au numéro 37 de la rue.

Trente mètres de haut, outre son caractère inesthétique, on peut imaginer que la puissance d’émission de cette antenne sera en conséquence, de quoi nourrir légitimement les inquiétudes des riverains. Mais le maire de Soisy, à qui sera porté cette pétition, aura-t-il la volonté de trouver les moyens de s’opposer à cette installation ? Rien n’est moins sûr.

Puisqu’il semble que notre société d’aujourd’hui ne peut se passer de téléphonie mobile et que nous sommes à un mois des élections municipales, il n’est peut-être pas inutile de rappeler que EELV est le seul grand parti à suivre les préconisations de l’association Robin des Toits d’une intensité maximale d’exposition à 0,6 V/m et donc l’installation de micro-antennes. Il n’y a aucun obstacle technique, c’est juste que ça revient plus cher aux sociétés de téléphonie mobile.

Les pétitions ponctuelles c’est bien et j’ai signé celle-ci. Mais, au moment où l’on va engager l’avenir pour plusieurs années, cela peut être utile de dire avec son bulletin de vote que l’on préfère la santé des humains aux profits des sociétés…