Les panneaux lumineux de l’autoroute A15 nous indiquent aujourd’hui « alerte pollution, vitesse limitée à 90 km/h ». En effet, d’après Airparif, le seuil d’alerte de 80 µg de particules fines par mètre cube d’air a été dépassé hier, et il prévoit que cela sera encore pire demain…
Pendant longtemps, nous n’avons eu qu’une connaissance très empirique de ces pics de pollution. Mais, maintenant que nous avons les outils de mesure nécessaires, il est effrayant de constater à quel point nous nous accoutumons à ces menaces et nous contentons de semblants de parades qui ne résolvent en rien le fond du problème.
La Ville de Paris annonce quelques mesures qui paraissent de bon sens : stationnement résidentiel gratuit et déplacements motorisés des agents de la ville suspendus. Mais que penser de cette réduction de la vitesse de 20 km/h ? Ce n’est pas faute d’avoir posé la question, mais je n’ai jamais trouvé quelqu’un qui puisse me démontrer de façon scientifiquement convaincante que cette réduction de vitesse diminuait la pollution : d’une part parce que en roulant moins vite il y a toutes chances que l’on utilise un rapport inférieur et donc que le moteur tourne au même régime, et d’autre part parce que le moteur va donc tourner plus longtemps…
Cela donne de plus une image « punitive » de l’écologie qui est désastreuse, alors qu’en fait nos concitoyens ont un réel désir d’écologie. Pourtant de vraies solutions, simples, existent : tout comme on est capable de décréter un jour férié pour cause de deuil national, il serait de salubrité publique de décréter que toutes les activités (sauf les services liés à la santé et la sécurité bien sûr) sont suspendues dès que le seuil d’alerte à la pollution est dépassé. C’est le seul moyen de protéger réellement notre santé et d’inciter les activités polluantes à faire preuve d’imagination et de créativité !