Changement d’heure : pour qui pourquoi ?

Vouloir peser sur la nature au point de changer l’heure, voilà bien encore un exemple de la fatuité de l’homme. Après le choc pétrolier qui a mis fin aux trente glorieuses, des technocrates ont voulu nous faire croire que ce système permettrait de faire des économies d’énergie (et surtout diminuer le déficit de la balance commerciale) sans même penser que ce changement induirait des changements de comportement (qui ont été constatés depuis) et qu’en conséquence le bénéfice en économies d’énergie était nul.

Si l’on voulait vraiment économiser l’énergie, il y aurait bien d’autres choses à faire, à commencer par l’isolation des bâtiments et la modification des conditions de déplacement. Alors pourquoi continuer ainsi à violenter deux fois par an nos rythmes chronobiologiques ? Vivre à l’heure du soleil serait-il si déshonorant pour l’homme du XXIe siècle ? A qui profite le fait de nous imposer une contrainte inutile supplémentaire ?

 

Samedi 9 mars, chaîne humaine pour l’arrêt du nucléaire

Distribution jeudi matin à la gare d'Enghien

Deux ans après la catastrophe de Fukushima, aucun problème n’est réglé : des centaines de milliers d’êtres humains ont leurs vies bouleversées et des menaces majeures pour leur santé ; la centrale dégage toujours des rejets radioactifs et la piscine de stockage du combustible usé risque de s’effondrer en cas de nouveau séisme, ce qui pourrait entraîner une réaction en chaîne des matières radioactives et une nouvelle catastrophe.

Face à ces menaces démesurées vu le peu d’intérêt économique et énergétique du nucléaire (en France le nucléaire ne représente que 15 % de la consommation d’énergie), les gouvernements responsables ont entrepris des plans de sortie du nucléaire. Mais en France, le programme de réduction de la part du nucléaire est encore beaucoup trop timide.

C’est pourquoi, pour dire que nous refusons les mensonges et l’irresponsabilité de l’industrie nucléaire, pour accélérer la transition énergétique, pour ne pas oublier toutes les victimes passées et à venir de Tchnernobyl et de Fukushima, il faut participer le samedi 9 mars à la grande chaîne humaine qui encerclera les lieux de pouvoir. Pour le Val-d’Oise, il y a un rendez-vous à 13 heures à Gare du Nord, en tête de la voie 34.

Un des rassemblements samedi place du Palais-Royal
Démarrage de la chaîne devant le Louvre

Flyer Chaîne humaine


Le dossier Notre-Dame-des-Landes est maintenant européen

Aujourd’hui Sandrine Bélier, eurodéputée EELV, accompagnée de représentants d’associations de défense de l’environnement qui avaient saisi la commission des Pétitions du Parlement européen pour violations du droit européen par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, a rencontré la direction générale de l’Environnement de la Commission européenne.

Ils ont pu exposer les arguments relatifs au non-respect de la directive sur l’évaluation des incidences sur l’environnement, de la directive cadre sur l’eau, ainsi que des directives dites « oiseaux » et « habitats ». La Commission partageant l’analyse d’une potentielle violation du droit communautaire, elle a annoncé avoir lancé la procédure précontentieuse dite « EU Pilot ». La France dispose de dix semaines pour répondre aux interrogations de la Commission européenne.

Encore une voie de recours que le président PS des Pays de la Loire avait oubliée dans ses tonitruantes déclarations à la presse.

 

Notre-Dame-des-Landes : victoire du droit sur la force

Le président PS des Pays de la Loire, Jacques Auxiette, déclarait à la fin de l’année dernière que toutes les voies de recours juridiques avaient été épuisées pour justifier les  interventions policières visant à expulser les paysans et les militants qui défendent leurs terres contre l’aberrant projet de construction d’un nouvel aéroport dans l’agglomération nantaise, à Notre-Dame-des-Landes.

Il faut croire que ce monsieur ne connaissait pas très bien le dossier puisque, le 29 janvier, la Cour de cassassion a donné raison aux propriétaires qui lui demandaient de se prononcer contre les ordonnances d’expropriation prononcées le 18 janvier 2012. De ce fait, aucune expulsion ne pourra avoir lieu avant au moins deux ans.

Il ne reste plus qu’à espérer que Jacques Auxiette se pose toujours en défenseur de l’Etat de droit comme il le faisait imprudemment l’année dernière.

Ondes électromagnétiques : le gouvernement refuse le débat

Profitant de la première niche parlementaire du groupe Europe Ecologie Les Verts à l’Assemblée nationale, la députée Laurence Abeille avait déposé une proposition de loi        « visant à appliquer le principe de précaution pour les ondes électromagnétiques ». Le projet avait déjà été bien édulcoré en commission, mais comportait malgré tout des avancées comme l’interdiction du wi-fi dans les maternités et les crèches, la préférence donnée aux connexions filaires dans les écoles et surtout l’application du principe Alara (As Low As Reasonably Achievable, « aussi bas que possible ») disposant que toute nouvelle antenne devait être implantée de manière à émettre le moins possible.

La proposition de loi devait être débattue jeudi soir mais, quelques heures avant, la ministre de l’Economie numérique, Fleur Pellerin, a décidé que non et a fait voter au groupe socialiste une motion de renvoi en commission, ce qui remet son examen aux calendes grecques. Surtout, l’argumentation de la ministre laisse pantois, celle-ci déclarant que « la dangerosité n’est pas scientifiquement étayée ». Sauf que, en application du principe de précaution, ce sont les opérateurs qui devraient prouver que leurs technologies ne sont pas dangereuses, et non pas le contraire, d’autant que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu en 2011 que les champs électromagnétiques pouvaient être cancérigènes pour l’homme.

C’est triste de voir le gouvernement céder encore ainsi devant les lobbies.

 

Patronat/syndicats : un accord à côté de la plaque

Il est particulièrement désolant que certains à gauche se félicitent de l’accord national interprofessionnel intervenu vendredi entre le patronat et trois syndicats sur l’organisation du travail. Le simple fait que patronat et syndicats discutent ensemble plutôt que de s’invectiver n’est pas un motif de réjouissance quand, de fait, les syndicats négocient dos au mur.

Le rapport de forces, tant idéologique que sur le terrain, leur étant de plus en plus défavorable, les syndicats essayent d’obtenir de maigres compensations en échange de l’acceptation d’une flexibilité et d’une fragilisation de plus en plus grande des travailleurs. Les modalités techniques pour y arriver sont de plus en plus nombreuses et sophistiquées mais toutes vont dans le même sens, et leur complexité même est un élément qui dessert le salarié lambda face aux services RH des patrons. Les compensations (chômage, formation) sont illusoires, voire scandaleuses s’agissant des complémentaires santé qui vont surtout enrichir les sociétés d’assurance.

Il est des droits imprescriptibles, comme celui d’avoir accès à des soins de qualité sans condition de ressources, qui ne devraient pas faire l’objet de marchandages mais devraient être garantis par l’Etat. Pour cela, il faut mettre un coup d’arrêt à la marchandisation du monde, et entre autres du monde du travail. Le simple terme de « marché du travail » devrait être banni. Si le travail servait à produire les choses utiles aux hommes et non pas à enrichir les uns en exploitant les autres, les bonnes questions seraient posées et les bonnes réponses viendraient alors naturellement.

 

 

Disparition d’Alain Fleig

Par son fils Gaëtan, je viens d’apprendre le décès d’Alain Fleig. Si je fais part de cette triste nouvelle sur mon blog, c’est parce qu’Alain était le symbole de toute une génération de combats militants : fondateur du Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR), créateur de la revue le Fléau social, auteur de l’essai au titre délicieux de « Lutte de con et piège à classe ». Avec l’âge, Alain s’était surtout consacré à la photographie et à l’enseignement universitaire, mais sans rien perdre de sa vivacité originelle. Il m’avait fait l’amitié d’être témoin à mon mariage.

 

Manifestation en faveur du mariage pour tous

Même si je fais partie de la génération qui a soutenu les associations LGBT réclamant le droit à la différence, l’attaque en règle des milieux religieux et conservateurs contre le projet de loi sur le mariage pour tous me conduit aujourd’hui à défendre le droit à l’indifférence. Dimanche 16 décembre, j’étais présent à la manif pour défendre le droit au mariage pour tous. Ici en train de discuter avec le vice-président aux transports de la région, Pierre Serne, du… BIP !