A Gonesse, les militants toujours présents sur la zone à défendre

Ce matin 25 juillet, journée où la France bat des records de chaleur, des citoyens se sont mobilisés pour la troisième fois afin de stopper les travaux qui ont débuté sur le Triangle de Gonesse et préserver ces hectares de fraîcheur.

Il s’agit de travaux préparatoires pour l’adduction d’eau de la future gare qu’espère le groupe Auchan pour desservir son monstre Europacity. Ils ont pu commencer à cause d’un arrêté pris par le préfet du Val-d’oise, préfet qui ne doit pas bien connaître la loi puisque les terrains prévus pour cette gare sont toujours à cette heure classés zone naturelle en vertu du jugement du tribunal administratif annulant le PLU décidé par le maire de Gonesse Jean-Pierre Blazy.

C’est sans doute pour cette raison que, pas très à l’aise dans ses baskets, le préfet fait tout pour qu’il n’y ait pas d’incidents entre les citoyens bloquant les travaux illégaux, les ouvriers du chantier et la police nationale. Les 2 et 5 juillet la police avait évacué en douceur les manifestants par principe pacifiques et non-violents, ce matin, elle s’est même contentée de faire un barrage symbolique pour empêcher les militants présents chemin de la Justice de rejoindre ceux qui bloquaient les engins de chantier.

Plus que jamais, le réchauffement climatique nous dit que les terres agricoles du Triangle de Gonesse sont une zone à défendre !

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Les limites du débat public sur Europacity

La loi de 1995 instituant la Commission nationale du débat public (CNDP) a été incontestablement un progrès démocratique puisqu’elle a permis que les grands projets d’aménagement ne se négocient plus discrètement entre élus déconnectés et promoteurs intéressés mais soient débattus au grand jour. De plus, la loi de 2002 relative à la démocratie de proximité garantissant l’indépendance de la Commission est appliquée et il n’y a pas lieu de mettre en cause la neutralité des membres qui animent, du 15 mars au 30 juin, le débat public sur le projet Europacity porté par le groupe Auchan.

Toutefois, on ne peut pas dire que tous les participants soient à égalité dans ce débat : si, effectivement, n’importe quel citoyen lambda peut s’exprimer lors des réunions publiques et lors des ateliers thématiques, tout le monde ne bénéficie pas des mêmes conditions. Exemple avec l’atelier sur « l’offre culturelle et de loisirs et l’attractivité touristique » qui s’est tenu le 11 mai à Villiers-le-Bel : il y a les « experts » qui sont face à la salle, qui utilisent l’écran pour passer leurs diapositives et qui disposent jusqu’à 20 minutes, et il y a le public dans la la salle qui a droit à 1 minute pour poser une question ou 3 minutes pour faire une intervention.

Cette inégalité entre « experts » et public ne serait pas gênante si la parole des experts était réellement neutre. Or, si l’on peut considérer que c’était le cas de l’intervention du directeur de l’Observatoire des politiques culturelles, ce ne fut plus vrai pour les suivants. Après la présentation, logiquement sous son meilleur jour, par le maître d’ouvrage de son projet, les interventions du représentant de la Réunion des musées nationaux et de celle d’Universciences — qui ont noué des « partenariats » avec le maître d’ouvrage mais ne seront pas forcément opérateurs — visaient à montrer tout l’intérêt du projet. Encore plus avec les interventions d’un membre du conseil scientifique de l’Atelier international du Grand Paris et d’un de ses partenaires qui avançaient des données et des chiffres complètement invérifiables pour arriver à la conclusion que le projet d’Immochan était vraiment une bonne chose pour le  tourisme.

La vraie égalité de traitement, ce serait que les opposants à Europacity puissent disposer des mêmes conditions d’exposé de leurs arguments avec appel à des experts et projection de documents audiovisuels. Tout en sachant que, si cela pourrait avoir un effet sur les citoyens venus de bonne foi s’informer, cela n’aurait guère d’influence sur le maître d’ouvrage qui reste libre de sa décision…

 

La vie Auchan nous rend chèvre

Ce vendredi après-midi j’avais quelques menues courses à faire dont deux boîtes de thon, et je juge — à tort ou à raison — que le plus simple est d’aller à Auchan.

Au rayon des conserves, je vois une boîte de thon qui correspond à ce que je cherche, à 1,80 euro. Très bien , je m’apprête à en prendre deux. Mais, en même temps, je vois qu’il y a une promo pour un lot de quatre boîtes. En général, par grosse quantité c’est moins cher, et c’est peut-être intéressant, même si je n’en ai besoin que de deux maintenant, d’en prendre quatre… J’hésite, tout en cherchant le prix. Pas de prix d’affiché. Ce genre de promo étant souvent en plus en tête de gondole, je vais voir en tête de gondole. Oui, elle y est bien, mais toujours sans prix, ni sur l’emballage ni en affichage… Je cherche alors une borne de prix. La même promo est également en tête de gondole de l’autre côté, mais toujours sans prix… Quand je trouve enfin une borne de prix, elle affiche 7,67 € !

C’est-à-dire que si j’achète 4 boîtes à 1,80 € je paye 7,20 €. Mais si je décide de « profiter » de la promotion Auchan, je les paye 6,5 % plus cher ! Cette pratique tarifaire se doublant d’un triple défaut d’affichage pourtant obligatoire, difficile de croire à une erreur de bonne foi. Combien de clients, n’ayant pas le temps de procéder à ces vérifications, se font ainsi arnaquer ?

 

La base de la lutte contre Europacity s’élargit

Samedi 27 juin se tenait à Aulnay-sous-Bois un rassemblement pour signifier aux décideurs que la détermination des opposants au projet du centre commercial géant du groupe Immochan, Europacity, ne faiblissait pas.

Pourquoi à Aulnay-sous-Bois ? Parce que le maire de Gonesse, toujours dans son rôle d’agitateur de miroir aux alouettes, avait refusé au Collectif pour le triangle de Gonesse (CPTG) que la manifestation se déroule sur sa commune. Mais les élus de la plaine de France se rendent de plus en plus compte que ce projet démentiel va avoir des impacts négatifs sur les communes voisines, et même bien au-delà. C’est pourquoi le maire UMP d’Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza, n’a pas hésité à mettre un terrain à la disposition des manifestants et à expliquer pourquoi il le faisait.

A noter aussi la présence à ce rassemblement de Claude Tibi, conseiller municipal UDI de Gonesse. Alors que ce devrait être toute la gauche qui s’élève contre ce symbole du capitalisme mondialisé, des élus de droite prennent conscience que ce genre de projet ne sert ni leur territoire ni ses habitants. Il est vrai que, depuis que le Parti socialiste est un parti libéral comme les autres, ces notions de droite et de gauche ne signifient plus grand-chose. La prise en considération — ou non — par les élus de la finitude de la planète devient plus importante.

Non à Europacity
Le terrain sur lequel s’est constitué cette frise humaine était visible depuis la commune de Gonesse…       (Photo PCP/Aulnay Environnement)

 

 

Tout est bon pour piéger les clients des grandes surfaces

S’il est bien un principe que tous les consommateurs de tous âges et de toutes conditions ont intégré dans leur for intérieur, c’est que « plus on achète en grande quantité moins cela revient cher ». Avec ce principe en tête, quand on va faire les courses pour la semaine dans la grande surface voisine, on a naturellement tendance à prendre l’article de notre choix dans le conditionnement le plus important, surtout pour les produits non périssables.

Eh bien quelle erreur, au moins à notre Auchan de Soisy ! Par exemple, une grande marque de lessive en doses, avec exactement le même adoucissant intégré à chaque fois : — 8, 10 € la boîte de 21 doses, soit 0,38 € la dose ;
— 12,99 € la boîte de 32 doses, soit 0,4059 € la dose ;
— 18,30 € la boîte de 40 doses, soit 0,4575 € la dose !
Comble de l’ironie, en prenant deux boîtes de 21 doses vous paierez moins cher qu’en prenant une boîte de 40 doses tout en ayant plus de produit !

Bien sûr, Auchan pourra toujours argumenter que l’information est donnée, et que les prix unitaires sont indiqués sur les étiquettes. Mais en tellement plus petit que le prix de l’article ! Et en admettant que l’étiquette soit bien en face de l’article — ce qui est loin d’être toujours le cas — car on a vite fait de confondre avec un article presque similaire mais avec un parfum différent qui s’est un peu décalé dans le rayon…

Nous sommes nombreux à faire l’essentiel de nos courses en grande surface parce que nous pensons que c’est plus simple et que cela revient moins cher. Mais souvent, avec en plus les dates de péremption pour les produits frais à surveiller de près, c’est un vrai parcours du combattant avec des pièges potentiels à chaque détour de gondole !