Nupes ? Oups !

Je ne regrette rien du soutien que j’ai apporté à la constitution de la Nupes pour les élections législatives. Compte tenu de la situation à la fois tragique et baroque à l’issue de l’élection présidentielle, c’est ce qu’il y avait de plus intelligent à faire et cela a permis que les différents courants de la gauche soient représentés a minima à l’Assemblée nationale.

Mais maintenant il convient d’en rester là ! L’ADN politique hégémonique, centralisateur et autoritaire de LFI est pénible au niveau national mais ne prête pas vraiment à conséquence. En revanche, il est intolérable quand il vient en soutien aux régimes qui sont une menace de plus en plus évidente pour les démocraties. Après avoir voulu faire croire que l’Ukraine pouvait être une menace pour la Russie, voilà que Jean-Luc Mélenchon trouve légitime la prétention chinoise de remettre Taïwan sous sa coupe. Pour y démanteler les institutions démocratiques comme elle le fait à Hong Kong ?

Historiquement, culturellement et économiquement, la Russie et la Chine sont de grandes nations. A quoi peut leur servir d’étendre encore leur pouvoir sur de nouveaux territoires ? Qui peut oser dire que les 23 millions de Taïwanais et les 44 millions d’Ukrainiens n’ont pas le droit de vivre en paix avec les institutions démocratiques qu’ils ont choisies ?

La dignité retrouvée

Peut-être après avoir lu mon blog, le maire a réagi à l’indécence qu’il y avait à ce que, cette année, le drapeau russe pavoise à côté des autres drapeaux alliés comme tous les 8 mai et, au dernier moment, il a fait baisser celui-ci de quelques centimètres. Peu de chose, diront certains, mais ce geste symbolique montre que nous ne sommes pas indifférents à ce qui se passe en Ukraine et c’est bien de l’avoir fait.

Le drapeau qui fait honte à Soisy

Depuis plus de soixante-dix ans, à l’occasion du 8 mai toutes les communes de France font des cérémonies où pavoisent les drapeaux des nations qui ont contribué à vaincre le nazisme. Aux côtés du drapeau français pavoisent ceux des États-Unis, du Royaume Uni, de la Belgique et de l’Union soviétique. Après l’éclatement de l’empire soviétique, en fonction des accords internationaux, c’est le drapeau russe qui a remplacé celui de l’URSS.

Rien à redire jusqu’à l’année dernière. Mais comment peut-on aujourd’hui, en pleine agression sauvage de l’Ukraine par la Russie, oser hisser le drapeau russe devant la mairie d’une commune française ? C’est pourtant ce que fait sans états d’âme le maire de Soisy-sous-Montmorency. Peut-être va-t-il dire que la loi l’y oblige. Mais il y a des cas où l’honneur commande de ne pas respecter la loi à la lettre, le peuple ukrainien mérite bien cette marque infime de notre soutien.

Le vote Macron pour défendre l’Ukraine

Comme Yannick Jadot l’a demandé hier soir, le 24 avril je voterai Emmanuel Macron sans hésiter alors qu’il représente à peu près tout ce que je combats depuis des années. Mais , si Marine Le Pen arrivait à la présidence de la République :
— ses premières mesures xénophobes ne feraient qu’aggraver le climat de violence qui est déjà bien préoccupant ;
— quand l’extrême droite prend le pouvoir, même légalement, elle ne le rend jamais ;
— ses accointances avec les autocrates russe et hongrois affaibliraient l’Europe dans son soutien à l’Ukraine face à la guerre sauvage menée par Vladimir Poutine. En défendant son territoire et son peuple martyr, l’Ukraine défend toute l’Europe et notre conception de la démocratie.

Ce vote sera donc juste un vote de protection immédiate, et en aucun cas une autorisation à poursuivre l’agrandissement de la fracture sociale et à tolérer son inaction sur le dérèglement climatique. Mais, après cette farce lugubre de l’élection présidentielle qui s’apparente de plus en plus à un jeu de télé-réalité avec cette notion de « vote utile », nous devons faire en sorte que les élections législatives qui vont suivre soient l’occasion de faire un vote de conviction. Ainsi, les candidats écologistes, socialistes, communistes et d’extrême gauche feront des scores bien plus en phase avec les aspirations du pays. Et le total des voix de gauche — voix de gauche indispensables à Emmanuel Macron pour être réélu — est supérieur à celui qu’il a fait sur son nom.

Il faut que demain toutes les forces de la gauche sachent se parler et proposer des candidatures uniques dans toutes les circonscriptions dans le respect de la représentativité de chacun. Alors la gauche pourra gagner les législatives, installer l’un des siens à Matignon et imposer à Emmanuel Macron une cohabitation. Au point où nous en sommes aujourd’hui, c’est la meilleure chose qui puisse arriver au pays, à l’Europe et aux habitants de la planète !

Les communistes français toujours aussi aveugles face à la Russie

Comme aux plus beaux jours de l’URSS, le Parti communiste français est toujours aussi fort pour manier la dialectique et tordre la vérité afin de justifier l’injustifiable.

Hier au rassemblement place de la République en soutien au peuple ukrainien, le PCF distribuait un tract où, après avoir condamné pour la forme la décision de Poutine d’une opération militaire russe en Ukraine, détourne complètement les problèmes et, de facto, fait le jeu de Poutine.

On lit entre autres : « La responsabilité collective revient aussi à tous ceux qui ont nourri le feu de la confrontation aux portes de la Russie en laissant entendre que l’Ukraine pouvait intégrer l’Otan ». Comme s’il était imaginable que l’Ukraine attaque la Russie ! (dans le passé ça a toujours été le contraire, et l’Ukraine a rétrocédé sa force de frappe nucléaire à la Russie).

Et sur le même tract : « Ce désastre pouvait être évité. L’histoire jugera ; dans l’immédiat, il est indispensable de protéger les populations civiles des deux côtés de la ligne de front. » Comme s’il y avait une ligne de front, alors qu’il y a juste des agresseurs et des agressés ! Et si ligne de front il y avait ce serait toujours des populations civiles ukrainiennes puisque l’Ukraine n’a pas mis un pied en Russie.

Une fois de plus les extrêmes se rejoignent, puisque l’on retrouve les mêmes complaisances de l’autre côté de l’échiquier politique. Contrairement à ce que certains disent, il y a des divergences à gauche qui sont insurmontables.