Les petits pas contre le développement du trafic aérien

Ce mardi 9 mai se tenait un rassemblement devant le ministère de la Transition écologique réunissant des élus, des associations et des citoyens pour souligner toutes les nuisances causées par le trafic aérien sur la santé des riverains et sur l’environnement.

Mais ça fait plus de vingt ans que ce genre de manifestation existe… A l’époque tous ces élus et des associations comme l’Advocnar demandaient surtout la modification des trajectoires d’approche et la création d’un troisième aéroport desservant l’Ile-de-France pour réduire les nuisances subies par les Val-d’Oisiens, mesures complètement illusoires. Aujourd’hui, ils réclament un plafonnement du nombre de vols à Roissy et l’établissement d’un couvre-feu comme dans de nombreux aéroports européens, ce qui est déjà plus responsable et plus efficace.

Mais aucun n’a réclamé la taxation du kérosène des avions à l’égal du carburant des voitures, pourtant première mesure, simple à mettre en œuvre, pour mettre un coup d’arrêt au développement du trafic aérien. Et ne parlons du maire de Gonesse, Jean-Pierre Blazy, qui, en toute innocence, a évoqué le fait que le trafic aérien participait au réchauffement climatique, alors que son projet Europacity qu’il a défendu bec et ongles y participait directement par la bétonisation des terres agricoles et par le supplément de trafic aérien qu’il engendrait !

Pourquoi avons-nous des élus toujours en retard de vingt ans sur les diagnostics et les solutions à mettre en œuvre ?

La cécité de l’Acnusa nous casse les oreilles

L’Autorité de contrôle des nuisances aériennes (Acnusa) vient paraît-il d’émettre des préconisations dans le rapport annuel qu’elle a remis au ministre des Transports. C’est ce qu’annonce la presse alors que, le rapport a beau être épais (116 pages), on n’y trouve aucune préconisation destinée à améliorer le quotidien des riverains de Roissy, juste une vague demande d’étude d’instauration d’un quota de bruit par plate-forme et compagnie, histoire sans doute de justifier les salaires des personnes qui siègent dans ces instances.

La seule chose précise qui y est dite c’est qu’il est irréaliste d’interdire les vols de nuit pour des raisons « juridiques et économiques ». On se demande bien quelles raisons juridiques ont pu trouver ces messieurs pour rendre impossible à Roissy ce qui est possible à Orly et dans d’autres aéroports européens ! Quant aux raisons économiques, c’est pour que Roissy ne soit pas condamné à renoncer au leadership et à des parts de marché !

Sauf que la perte (hypothétique) de quelques parts de marché ne chagrinerait que quelques actionnaires, alors que l’arrêt des vols de nuit permettrait que des centaines de milliers d’êtres humains retrouvent un sommeil réparateur. Tant que l’intérêt financier primera sur l’intérêt humain, cela ne tournera pas rond sur notre planète.

 

 

Europe Ecologie Les Verts défend les avancées du SDRIF

Le Schéma directeur de la région Ile-de-France (SDRIF), qui a été élaboré et voté par la majorité de gauche du conseil régional, est soumis à enquête publique jusqu’à fin avril. Ce projet de schéma ayant été violemment attaqué par la droite et mollement défendu par l’opposition PS-PC lors de la séance du conseil général du Val-d’Oise du 18 janvier, le groupe Vallée de Montmorency d’Europe Ecologie Les Verts distribue un tract pour inviter les citoyens à se mobiliser pour défendre les avancées contenues dans le SDRIF.

Avenue du Parisis (BIP), nuisances aériennes, terres agricoles, plaine de Pierrelaye, logement, travail et place des associations sont les principaux sujets évoqués dans ce tract que l’on trouve également ici : cavamécologie sdrif.

Précision : contrairement à ce qui est écrit, Michel Montaldo n’est pas vice-président à l’environnement du conseil général, mais vice-président chargé du Grand Paris. La confusion vient du fait que c’est lui qui anime le Conseil val-d’oisien du développement durable, mélange des genres qui en dit long sur les conceptions du département en matière de développement durable…

 

Il faut réduire le trafic aérien, pas déplacer les nuisances qu’il occasionne !

A l’occasion d’une discussion sur le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, le conseil politique d’Europe Ecologie Les Verts du Val-d’Oise réuni le 11 mars a adopté à l’unanimité une motion rappelant entre autres les points suivants :

« — pour les écologistes il ne s’agit pas de déplacer les nuisances aériennes mais de les réduire ;
— qu’au nom de notre vision globale des problématiques écologiques, nous avons la même position quel que soit l’endroit où l’on se trouve contrairement au PS ou à l’UMP qui défendent leur petit territoire et les électeurs potentiels qui s’y trouvent ;
— que, même dans le cadre de la croissance irresponsable que nous subissons présentement, l’actuel aéroport de Nantes peut accueillir deux ou trois fois plus de passagers qu’actuellement , nul besoin de charger encore plus l’aéroport de Roissy comme certains le proposent ;
— qu’il faut lutter contre le développement du transport aérien, en commençant par le faire payer à son juste prix en supprimant les exonérations dont il bénéficie (TVA sur les billets et TIPP sur le carburant). »

Il y aurait évidemment bien d’autres choses à dire sur le sujet, comme par exemple qu’il faut cesser de faire venir par avion de l’autre bout du monde des produits qui pourraient être cultivés ou fabriqués sur place, ou qu’il y a une urgence de santé publique à arrêter les vols de nuit, mais je suis bien sûr en total accord avec le contenu de cette motion.

 

 

Les nouvelles procédures d’approche ne diminuent pas les nuisances aériennes

En novembre 2011, Nathalie Kosciusko-Morizet avait décidé d’un relèvement de 300 mètres des trajectoires d’approche des avions atterrissant à Roissy, dans le but annoncé de réduire les nuisances sonores subies par les habitants des communes proches de l’aéroport.

Or, selon le rapport de synthèse rédigé par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) publié le 15 janvier par le ministère de l’Ecologie, les nouvelles procédures exposent surtout plus souvent des villes éloignées (Cergy, Conflans) à des niveaux supérieurs à 65 dB, sans que pour autant les villes les plus proches aient été significativement soulagées. Encore faut-il savoir que sont considérées comme « communes proches » les villes de Beauchamp et Saint-Leu ! L’étude ne parle pas de Soisy, et encore moins de nos amis de Goussainville ou Gonesse ! D’ailleurs, avait-on vraiment besoin d’une étude pour constater qu’on en a toujours autant plein les oreilles ?

Il n’y a pas de mystère : tant que les avions n’atterriront pas comme des hélicoptères, la solution ne sera jamais de déplacer les nuisances aériennes, mais de les réduire à la source. Comme le réclame depuis toujours EELV, il faut arrêter de subventionner le transport aérien qui bénéficie, contre toute raison, de l’exonération de la TIPP sur le carburant et de la TVA sur les billets. Et, bien sûr, interdire les vols de nuit.