La vie Auchan nous rend chèvre

Ce vendredi après-midi j’avais quelques menues courses à faire dont deux boîtes de thon, et je juge — à tort ou à raison — que le plus simple est d’aller à Auchan.

Au rayon des conserves, je vois une boîte de thon qui correspond à ce que je cherche, à 1,80 euro. Très bien , je m’apprête à en prendre deux. Mais, en même temps, je vois qu’il y a une promo pour un lot de quatre boîtes. En général, par grosse quantité c’est moins cher, et c’est peut-être intéressant, même si je n’en ai besoin que de deux maintenant, d’en prendre quatre… J’hésite, tout en cherchant le prix. Pas de prix d’affiché. Ce genre de promo étant souvent en plus en tête de gondole, je vais voir en tête de gondole. Oui, elle y est bien, mais toujours sans prix, ni sur l’emballage ni en affichage… Je cherche alors une borne de prix. La même promo est également en tête de gondole de l’autre côté, mais toujours sans prix… Quand je trouve enfin une borne de prix, elle affiche 7,67 € !

C’est-à-dire que si j’achète 4 boîtes à 1,80 € je paye 7,20 €. Mais si je décide de « profiter » de la promotion Auchan, je les paye 6,5 % plus cher ! Cette pratique tarifaire se doublant d’un triple défaut d’affichage pourtant obligatoire, difficile de croire à une erreur de bonne foi. Combien de clients, n’ayant pas le temps de procéder à ces vérifications, se font ainsi arnaquer ?

 

Face au monde de la finance, la Grèce doit être aussi bien traitée que Soisy !

Il est particulièrement réjouissant que les « inventeurs » de la démocratie nous donnent aujourd’hui, en 2015, une salvatrice piqûre de rappel de ce que doit être la démocratie : le respect de la volonté exprimée par les citoyens et non pas la confiscation des leviers de décision par une poignée de froids technocrates. Certains disent, en particulier dans les milieux sociaux-démocrates, que, une fois au pouvoir, on ne peut plus gouverner en faveur de sa base électorale. Alexis Tsipras, son gouvernement et le peuple grec viennent de nous démontrer le contraire, chapeau !

Samedi, juste à la veille de cet éblouissant référendum, se tenait à Soisy un conseil municipal extraordinaire avec un seul point à l’ordre du jour : la restructuration d’un emprunt toxique qui avait été souscrit par la Ville en 2010. Ci-dessous l’intervention que j’y ai faite, avant de voter favorablement puisque cela permet de sauver relativement les meubles. Et, face à la folie de la finance internationale, il n’y a pas de raison que demain la Grèce ait un traitement plus dur que celui qu’ont réussi à obtenir la plupart des communes françaises !

« Pour parler un peu du fond, je voudrais savoir quelle leçon, Monsieur le Maire, vous tirez de cet épisode pour les emprunts que la Ville sera amenée à faire pour nos investissements futurs. Parce que vous avez dit ici il y a quelques mois que tous les experts financiers pensaient, à l’époque où la Ville a souscrit cet emprunt toxique, que c’était une excellente affaire. Or ce n’est pas vrai, déjà à l’époque il y avait des économistes comme Bernard Maris — auquel nous avons rendu hommage ici même au mois de février dernier — qui dénonçaient ces montages mortifères, et dont la situation en Grèce aujourd’hui est une autre illustration. De qui écouterez-vous les conseils à l’avenir ? »

Sa seule réponse a été que la Ville ne souscrirait plus que des emprunts à taux fixe ou à taux variable « capé ». Evidemment, je ne m’attendais pas à ce qu’il déclare la guerre au monde de la finance qui pourtant aurait pu sans vergogne dépouiller Soisy. Mais lui, au moins, n’a jamais caché qu’il soutenait l’économie libérale.

 

La base de la lutte contre Europacity s’élargit

Samedi 27 juin se tenait à Aulnay-sous-Bois un rassemblement pour signifier aux décideurs que la détermination des opposants au projet du centre commercial géant du groupe Immochan, Europacity, ne faiblissait pas.

Pourquoi à Aulnay-sous-Bois ? Parce que le maire de Gonesse, toujours dans son rôle d’agitateur de miroir aux alouettes, avait refusé au Collectif pour le triangle de Gonesse (CPTG) que la manifestation se déroule sur sa commune. Mais les élus de la plaine de France se rendent de plus en plus compte que ce projet démentiel va avoir des impacts négatifs sur les communes voisines, et même bien au-delà. C’est pourquoi le maire UMP d’Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza, n’a pas hésité à mettre un terrain à la disposition des manifestants et à expliquer pourquoi il le faisait.

A noter aussi la présence à ce rassemblement de Claude Tibi, conseiller municipal UDI de Gonesse. Alors que ce devrait être toute la gauche qui s’élève contre ce symbole du capitalisme mondialisé, des élus de droite prennent conscience que ce genre de projet ne sert ni leur territoire ni ses habitants. Il est vrai que, depuis que le Parti socialiste est un parti libéral comme les autres, ces notions de droite et de gauche ne signifient plus grand-chose. La prise en considération — ou non — par les élus de la finitude de la planète devient plus importante.

Non à Europacity
Le terrain sur lequel s’est constitué cette frise humaine était visible depuis la commune de Gonesse…       (Photo PCP/Aulnay Environnement)