« S’ils n’ont pas de pain qu’ils mangent de la brioche », j’ai cité cette phrase prêtée à Marie-Antoinette au conseil municipal de ce 15 décembre au moment d’une délibération portant sur un plan d’actions sur la prévention de la radicalisation. C’était pour montrer le complet décalage qu’il y avait — comme en 1789 — entre la classe dirigeante et la réalité du pays.
En effet, ce « plan d’actions » fait plusieurs fois référence aux valeurs de la République. Mais quel crédit accorder à ce discours alors que les valeurs de la République sont bafouées par ceux-là mêmes qui s’en gargarisent ? La République dit que les hommes naissent libres et égaux en droits, mais depuis plusieurs décennies nous vivons dans un monde où les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Les jeunes les plus défavorisés n’ont souvent plus aucun espoir d’améliorer leur situation et, dans ce contexte, n’ayant plus aucun horizon, il n’est pas étonnant qu’ils se tournent vers la radicalité religieuse.
Et ce n’est certainement pas avec un discours moralisateur qui, forcément, est perçu comme un tissu de mensonges, que l’on va arranger les choses, bien au contraire. J’ai donc voté contre ce plan d’actions concocté par une classe politique impuissante devant le monde de la finance, en appelant à une révolution citoyenne de la même ampleur que celle de 1789.