Le président Macron, largement relayé par une presse qui ne voit que la surface des choses, veut nous faire croire qu’il a constitué un gouvernement rassemblant des personnalités de droite, du centre et de gauche. Pour les personnalités de droite et du centre, aucun doute là-dessus. Mais qui, dans ce gouvernement, pourrait sans rire se réclamer de gauche ? Ce ne sont plus les étiquettes électorales qui définissent les orientations politiques, et il y a longtemps que les Collomb, Le Drian et Ferrand ont rompu avec les valeurs de la gauche. Leurs potentielles différences avec des Bayrou ou Le Maire ne tiennent qu’à un léger déplacement du curseur sur la dose de libéralisme admissible par des populations qui souffrent de plus en plus.
Quant à ceux qu’on nous présente comme issus de la société civile, ce sont tous des « managers » qui ont principal objectif de « libérer l’entreprise » pour améliorer la rentabilité, donc des personnes qui, sous une étiquette « apolitique », jouent en fait à fond le jeu du système capitaliste qui asservit les hommes et détruit la planète.
Le seul qui ne rentre pas dans ce moule est donc Nicolas Hulot… On peut se demander ce qu’il vient faire dans cette galère qui risque rapidement de se transformer en radeau de la Méduse. Pour se rassurer, on notera que dans son titre il a pris le soin de faire mettre transition écologique et solidaire, montrant qu’il a bien compris que les problématiques environnementales et sociales sont intimement liées. Mais combien parmi ses collègues sont à même d’accepter cette évidence et d’agir en conséquence ? Si on peut penser que, en homme avisé, il a pris quelques garanties auprès du chef de l’Etat, le meilleur moyen de l’aider sera quand même qu’il y ait le maximum de voix sur les candidats EELV le 11 juin.