Tchernobyl, Fukushima… Zaporijia ?

Inutile de revenir sur l’aberration économique et le désastre écologique que représente l’utilisation des centrales nucléaire pour fournir de l’énergie, les gens de bonne foi n’ont pas besoin que l’on ressasse les arguments imparables exposés depuis plusieurs décennies. Mais il y a également une autre raison pour refuser le nucléaire qui, bien que pas nouvelle, prend une acuité supplémentaire ces derniers jours.

Depuis le début, les laudateurs de l’énergie nucléaire tentent de nous persuader que le nucléaire civil et le nucléaire militaire ce n’est pas la même chose. Or, on a bien la preuve, avec ce qui se passe aujourd’hui à Zaporijia, qu’une centrale nucléaire civile peut très facilement devenir une puissante arme de guerre. Objet de menace dont on peut juste espérer qu’il ne soit pas mis à exécution, il est surtout à la merci de n’importe quel obus à la trajectoire pas très bien ajustée… La seule garantie de sécurité est de démanteler tous ces engins de mort.

La facture du nucléaire s’alourdit chaque jour

Sans même parler de la sécurité qui reste aléatoire et du stockage des déchets qui reste insoluble — problèmes qui pourtant devraient être suffisants pour sortir de l’énergie nucléaire dans les meilleurs délais —, la fable qui consistait à nous faire croire que l’énergie nucléaire était une énergie bon marché perd un peu plus de crédibilité chaque jour.

En effet, outre le fait que le coût faramineux du démantèlement des centrales obsolètes n’a jamais été pris en compte (une des raisons pour lesquelles François Hollande ne tient pas sa promesse de fermeture de Fessenheim ?), les problèmes techniques rencontrés par l’EPR de Flamanville font que celui-ci est en passe de devenir le fiasco industriel du siècle ! L’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN) vient d’émettre de sérieux doutes sur la fiabilité de la cuve principale devant accueillir le cœur du réacteur et se demande s’il n’est pas opportun d’arrêter le chantier en attendant d’y voir plus clair.

Quand on pense qu’on nous avait vendu cet EPR comme le nec plus ultra de la nouvelle génération de réacteurs nucléaires mais qu’il a déjà trois ans de retard et que son budget a triplé pour avoisiner aujourd’hui 10 milliards d’euros… Qui au final paiera la facture ?

 

Samedi 9 mars, chaîne humaine pour l’arrêt du nucléaire

Distribution jeudi matin à la gare d'Enghien

Deux ans après la catastrophe de Fukushima, aucun problème n’est réglé : des centaines de milliers d’êtres humains ont leurs vies bouleversées et des menaces majeures pour leur santé ; la centrale dégage toujours des rejets radioactifs et la piscine de stockage du combustible usé risque de s’effondrer en cas de nouveau séisme, ce qui pourrait entraîner une réaction en chaîne des matières radioactives et une nouvelle catastrophe.

Face à ces menaces démesurées vu le peu d’intérêt économique et énergétique du nucléaire (en France le nucléaire ne représente que 15 % de la consommation d’énergie), les gouvernements responsables ont entrepris des plans de sortie du nucléaire. Mais en France, le programme de réduction de la part du nucléaire est encore beaucoup trop timide.

C’est pourquoi, pour dire que nous refusons les mensonges et l’irresponsabilité de l’industrie nucléaire, pour accélérer la transition énergétique, pour ne pas oublier toutes les victimes passées et à venir de Tchnernobyl et de Fukushima, il faut participer le samedi 9 mars à la grande chaîne humaine qui encerclera les lieux de pouvoir. Pour le Val-d’Oise, il y a un rendez-vous à 13 heures à Gare du Nord, en tête de la voie 34.

Un des rassemblements samedi place du Palais-Royal

Démarrage de la chaîne devant le Louvre

Flyer Chaîne humaine