Tout assassinat est horrible et condamnable et je condamne évidemment sans réserve celui du père Jacques Hamel le 26 juillet à Saint-Etienne-du-Rouvray. J’avais toutefois été surpris, dans les jours qui ont suivi, de constater que celui-ci faisait presque plus de bruit médiatique que celui quelques jours auparavant à Nice de 86 de nos concitoyens.
D’abord parce que 86 personnes ce n’est quand même pas la même chose que 1 personne. Ensuite parce que, au risque de paraître anormal, la mort injuste d’une personne âgée me traumatise quand même moins que celle d’un jeune adulte et a fortiori que celle d’un enfant comme cela a été le cas à Nice.
De plus, pour un catholique, la mort physique c’est quand même la promesse d’aller au Paradis (tout comme pour les musulmans pratiquant le djihad d’ailleurs), endroit qui semble un peu plus agréable et facile à vivre que notre terre de souffrances, alors que les athées tombés à Nice n’ont même pas cette « consolation ». Surtout, dès ce moment, je n’ai pu m’empêcher de penser que le père Jacques Hamel rejoignait la « glorieuse » lignée de tous les saints martyrs du christianisme tués à cause de leur foi, à la suite de sainte Blandine dévorée par les lions ou de saint Sébastien percé de flèches par exemple.
Craignant que cela ne soit jugé comme politiquement pas correct, j’avais alors gardé ces pensées pour moi. Mais quand j’apprends aujourd’hui que le Vatican entreprend une procédure de béatification accélérée du père Jacques Hamel, je ne peux m’empêcher de penser « Chapeau l’Église ! voilà une belle opération politique ! ». Tout en m’inclinant devant le bienheureux père Jacques Hamel.
(*) Homélie du pape François.