Ils n’ont donc pas perdu de temps : après le jugement du tribunal judiciaire de Pontoise vendredi ordonnant l’expulsion des occupant-es qui défendaient les terres agricoles de Gonesse, les « forces de l’ordre » ont procédé à cette expulsion mardi matin à l’aube. Cela s’est fait sans violences physiques et c’est tant mieux, mais il n’empêche que la violence d’État qui s’exerce ainsi est insupportable.
Car si d’un point de vue purement juridique cette ordonnance d’expulsion avait une certaine logique, il n’y avait aucune urgence à la faire appliquer parce que d’un point de vue politique elle est complètement absurde. Après l’abandon d’Europacity et du terminal 4 de Roissy la ligne 17 a encore moins de raisons d’être qu’avant, et il est effrayant de constater qu’il peut encore se trouver des « responsables » politiques réclamant la construction d’une gare ne desservant aucun habitant sur des terres parmi les plus fertiles d’Europe.
Cette ZAD qui a tenu 17 jours sur le terrain en provoquant un immense élan de solidarité a magnifiquement joué son rôle de lanceur d’alerte et elle reste maintenant complètement vivante dans les esprits, ce qui peut permettre qu’enfin des projets responsables répondant vraiment aux enjeux d’aujourd’hui et de demain soient développés sur ces terres plutôt que les chimères de quelques élus locaux empêtrés dans leur vision passéiste aggravant les problèmes auxquels nous devons faire face.