Blanc !

Après des quinquennats effectués par des camps opposés même s’ils ne remettaient pas en cause le libéralisme triomphant, le fait qu’un candidat dont les discours n’ont aucun contenu arrive en tête de l’élection présidentielle est un marqueur inquiétant de l’état de déliquescence de la démocratie française.

Mais pas seulement : cet alignement de mots à la mode vide de sens n’est pas neutre. François Fillon éliminé du fait de son amoralité, Emmanuel Macron  est à l’évidence le candidat qui convient le mieux au monde de la finance. Et ce n’est pas ce candidat, complètement soumis au pouvoir des lobbies, qui sera en mesure d’enclencher les urgentes mesures sociales et écologiques dont le pays a besoin.

Le candidat dont j’ai soutenu le programme de futur désirable, Benoît Hamon, appelle à voter Macron. Mais c’est Philippe Poutou qui a raison en disant qu’un vote Macron ne protège guère de Le Pen et que c’est maintenant dans les luttes sur le terrain que les choses vont se jouer. Je ne me referai pas avoir comme en 2002 avec le vote Chirac. Pour construire aujourd’hui quelque chose de nouveau il faut montrer que la Ve République et ses loteries électorales sont à bout de souffle. Seul un vote blanc massif montrera au vainqueur qu’il ne pas pourra continuer les politiques libérales destructrices, et ce sera mon vote.

L’élection importante c’est les législatives

La loterie de l’élection présidentielle, où les citoyens vont plus voter contre un candidat (en fonction de sondages incontrôlables) qu’en faveur d’un projet, va vraisemblablement déboucher sur un résultat calamiteux. La seule chose un peu réconfortante est que celui qui sera finalement élu n’aura vraisemblablement pas de majorité législative, ce qui permettra à l’Assemblée nationale d’enfin jouer son rôle d’assemblée, du jamais-vu sous la Ve République.

Il faudra tout faire à ce moment-là pour que soit défendu un programme de transformation sociale et de transition écologique tel que Benoît Hamon en a tracé les grandes lignes, de concert avec tous les militants de gauche sincères. En tant que candidat EELV sur la 6e circonscription du Val-d’Oise (Andilly, Deuil, Enghien, Margency, Montmagny, Saint-Gratien, Sannois, Soisy) j’y prendrai toute ma part, avec comme suppléante Nadine Lebreuilly, qui habite le quartier des Noëls à Soisy et qui est une militante associative de la cause animale.

Benoît Hamon est dans la vraie tradition de gauche en développant des idées nouvelles

Dimanche 26 mars au marché de Soisy
Dimanche 26 mars au marché de Soisy

En ces temps où de nombreux citoyens sont plus que perplexes face à la configuration que prend cette élection présidentielle, il est normal que je fasse part publiquement de mon choix. Réservé sur le fait que les écologistes présentent cette fois encore un candidat à l’élection présidentielle, je me suis évidemment réjoui de l’accord entre Yannick Jadot et Benoît Hamon.

En effet, l’heure n’est plus pour les écologistes de témoigner comme nous le faisons depuis 40 ans, mais de changer radicalement la société. Pour cela, le meilleur levier est bien sûr d’avoir un candidat porteur de nos idées qui soit en mesure de remporter le second tour, et pour la première fois nous en avons un en la personne de Benoît Hamon.

Porteur de nos idées, Benoît Hamon l’est indiscutablement comme le montrent la campagne qu’il a faite lors de la primaire socialiste ainsi que le texte de l’accord signé avec Yannick Jadot. Et si l’accord conclu en 2012 avec François Hollande n’était qu’un tiède compromis fait au nom de la raison, il en va tout autrement aujourd’hui : le rôle de la gauche a toujours été d’être porteuse d’idées nouvelles profitant à l’intérêt général comme la réduction du temps de travail, les congés payés ou le principe même de la protection sociale. Benoît Hamon s’inscrit pleinement dans cette tradition en proposant le revenu universel, proposition qui répond pleinement aux problématiques de notre temps et qui est dans la logique exactement contraire de celle que le monde capitaliste veut nous imposer.

Les pays européens ont largement les moyens de mettre en œuvre une telle mesure. Sa mise en place aura des effets secondaires bénéfiques dont nous soupçonnons à peine l’ampleur. Et nous serons fiers si c’est la France, avec Benoît Hamon, qui aura été la première à montrer la voie.