La conception politique du président du conseil général au ras du tiroir-caisse

A l’occasion de ces élections départementales, il est normal que chaque binôme de candidats expose sa vision des choses, et que ses documents de campagne soient le reflet d’opinions différentes quant à ce que sont les priorités pour notre département et ses habitants.

Mais le dernier tract distribué par l’ancien maire de Persan et actuel président du conseil général, Arnaud Bazin, est de nature à semer la consternation parmi tous les démocrates engagés dans la vie publique : il ne fait qu’énumérer les sommes qu’il a réussi à dégager, en tant que président du conseil général, en faveur de sa commune !

Ce qui laisse clairement sous-entendre que voter pour lui permettra à la commune d’avoir plus que ce qu’une juste répartition permettrait d’avoir ! Si besoin était, voilà encore une illustration de tous les méfaits du cumul des mandats (il est toujours conseiller municipal et « patron » de fait) et de l’enchevêtrement des compétences entre les différentes collectivités territoriales.

Voter EELV aujourd’hui, c’est bien sûr voter pour un projet qui n’insulte pas l’avenir, mais, dans le canton de L’Isle-Adam, c’est aussi voter contre une conception aussi lamentable de l’action politique !

tract Bazin

 

Les candidats aux élections départementales à l’affiche

Il est quelque chose d’assez frappant quand on regarde, même de loin, les panneaux des cinq candidats aux élections départementales du canton de Montmorency. A l’exception du binôme Europe Ecologie Les Verts, tous ont mis leur affiche en double exemplaire. Pas deux affiches dont l’une complèterait l’autre, non, deux identiques côte à côte. Comme quoi l’important n’est pas le message que l’on veut faire passer, l’important c’est d’occuper l’espace.

D’autant que le message potentiel est des plus réduits : « Expérience et proximité » pour les sortants, ce qui n’est pas faux mais qui n’indique en rien une direction à suivre, pas plus que « Ensemble bâtissons le Val-d’Oise de demain » pour leurs concurrents de droite. Reconnaissons que le FN a un message de nature politique quand il parle des « trahisons de l’UMPS », mais il n’a rien d’autre à proposer que « l’espérance bleue Marine » dont finalement on ne sait pas grand-chose hormis des positionnements idéologiquement inacceptables. Et la palme de l’insignifiance revient hélas au PS avec « le Val-d’Oise qui nous rassemble ».

Pas de grands discours sur l’affiche Europe Ecologie Les Verts mais le slogan « Solidarité avec les personnes, avec les territoires, avec la planète » indique au moins clairement les priorités auxquelles les responsables politiques ont à faire face. Et nous ne jugeons pas utile de le répéter sur les panneaux associatifs pour tenter de le faire rentrer dans le crâne de nos concitoyens, le message est suffisamment clair pour parler au cœur et à l’intelligence de chacune et chacun.

Le maire qui, tel M. Jourdain, fait de la politique sans le savoir

Depuis le début de l’année nous n’avons plus droit à la photo de notre maire en première page de la lettre mensuelle Soisy Infos. La raison en est qu’il craint que le juge administratif lui rappelle l’obligation de laisser un espace d’expression aux élus minoritaires dès lors que la commune édite des publications municipales. Pour se soustraire à cette obligation, il tente donc de faire croire que cette lettre mensuelle n’est qu’informative, complètement neutre politiquement, et que cette vision des choses aura plus de chances de passer s’il est en apparence moins omniprésent dans ces quatre pages.

Purement informative ? Mais le choix de ne parler que de choses non conflictuelles est déjà un choix politique. Et donc contestable comme tout choix politique. Mais ce n’est même pas le cas pour l’article « Voter est un droit, voter est un devoir » dans la rubrique « Repères » du numéro du mois de mars. Sans même remonter aux militants qui scandaient « élections piège à cons » avec une argumentation que je ne partage pas mais qui tenait la route, cette incitation à aller voter à ces élections départementales est de la propagande politique et donc à ce titre devrait ouvrir un espace à une argumentation contraire dans le journal municipal.

Car, même si EELV a décidé finalement de participer à ces élections, les raisons de les boycotter ne manqueraient pas, à commencer par le fait que, au moment où ils élaboraient leurs documents de campagne, les candidats ne connaissaient même pas l’étendue des compétences de la collectivité territoriale qu’ils auraient à gérer. Sans parler du fait que l’on vient juste de voter pour les municipales et les communautés d’agglomération qui vont changer de périmètre, que l’on vote dans des cantons entièrement redécoupés, qu’à la fin de l’année on va voter pour les régionales et que tout est fait pour embrouiller les citoyens qui à la fin ne savent plus qui est responsable de quoi.

Dans ces conditions, faire un article disant « voter est un droit, voter est un devoir » est un choix politique partisan qui devrait ouvrir un droit d’expression contraire dans cette même lettre mensuelle, et ce n’est qu’un exemple parmi bien d’autres.