Pour continuer ensemble le combat de Samuel Paty

Plutôt que les déclarations ineptes d’un ministre de l’Intérieur ne sachant pas où il habite, il y aurait un moyen fort de lutter contre le fanatisme religieux menant au terrorisme : que chaque commune de France baptise de son nom une école, un collège, une rue, un jardin, montrant ainsi que les valeurs que défendait Samuel Paty avec son enseignement sont celles du pays tout entier. Quelle place pourrait trouver un apprenti jihadiste ainsi encerclé de ce fort symbole ?

Mais ce n’est évidemment pas suffisant : comme l’a souligné le représentant de la FCPE lors de l’hommage rendu le 19 octobre sur le parvis de la préfecture de Cergy, l’assassin avait 18 ans et les autres qui sont passés à l’acte meurtrier étaient également très jeunes. « Mais comment a-t-on pu en arriver là ? Comment des jeunes peuvent-ils aujourd’hui commettre de tels actes ? La jeunesse n’a pas besoin qu’on lui explique que la société actuelle est dure, injuste, en particulier contre elle. Elle le sent, elle le voit, elle le vit. Mais depuis des décennies, la société transmet aux jeunes les valeurs de l’individualisme, de la démerde pour s’en sortir, quitte à écraser les autres. Le fanatisme religieux n’est qu’une expression de cet individualisme. »

Notre responsabilité de citoyen est aujourd’hui est de remettre en avant les valeurs collectives, de redonner espoir à la jeunesse. Cela doit commencer par cesser de diminuer les moyens octroyés à l’Éducation nationale et remettre dans les établissements les moyens humains qui font cruellement défaut aujourd’hui : enseignants, surveillants, infirmières, personnel technique, et que ceux-ci soient réellement soutenus par l’institution qui a trop souvent tendance à laisser faire.

Et, avec nos jeunes, ouvrons nos livres d’histoire, pour comprendre notre monde et voir comment certains jeunes se sont mobilisés, de tout temps et en tous lieux, pour rendre ce monde meilleur et plus juste. Ensemble, nous verrons tout de suite que ce n’était pas lors des croisades…

Un 8 mai pas tout à fait ordinaire à Soisy

Les cérémonies marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale ont été ordinaires dans la mesure où, comme d’habitude, le maire a prononcé une allocution à tonalité plutôt nationaliste devant un parterre quelque peu clairsemé. Heureusement, le texte du ministre des Anciens Combattants qui a été lu ensuite, après le naturel hommage aux combattants, évoquait le traité de l’Elysée qui a marqué le début de l’amitié franco-allemande, traité d’autant plus admirable que c’est l’auteur de l’appel du 18 juin qui en avait pris l’initiative.

Comme d’habitude aussi, la fanfare municipale a tenu dignement sa place. Comme d’habitude encore, le maire, les officiers présents, le président de l’Association des anciens combattants, ont serré la main des porte-drapeaux. Et, de façon beaucoup plus étonnante, s’était joint à eux M. le curé de la paroisse Saint-Germain de Soisy. Un prêtre serrant la main aux porte-drapeaux ? On se demande bien à quel titre… Voilà encore un petit dérapage qui a de quoi inquiéter les défenseurs de la laïcité républicaine, mais aussi les pratiquants des autres religions, voire même la hiérarchie catholique.

Alors que cela fait partie des domaines où le premier magistrat de la commune devrait être exemplaire, de telles faiblesses sont dangereuses pour la cohésion sociale et il serait du devoir du maire d’y être beaucoup plus attentif.