Il est certain que les valeurs écologistes se retrouvent plus facilement dans celles de la gauche que dans celles de la droite. Encore faut-il que ceux qui devraient porter ces valeurs de gauche ne se soient pas laissé happer par les feux du capitalisme triomphant.
Et c’est hélas le cas du maire de Gonesse, Jean-Pierre Blazy, qui se réjouit ce matin dans le Parisien que sa réélection va lui permettre de réaliser son projet pour les six ans qui viennent, « en particulier l’aménagement du Triangle de Gonesse ». Qu’un socialiste soit indifférent à la disparition d’excellentes terres agricoles dont nous allons avoir tant besoin dans les décennies à venir pourrait peut-être encore se comprendre. En revanche, comment est-il possible que celui-ci reste aveugle devant la bulle spéculative commerciale qui risque bien d’éclater avant la fin de son mandat ?
Tous les ans, la surface commerciale augmente de plus de 3 % alors que la consommation évolue à moins de 1 % *. Donc, fatalement, la rentabilité de ces centres commerciaux ne peut que diminuer. Comment se fait-il alors qu’il continue de se lancer tant de nouveaux projets ? Parce que les développeurs de ces centres commerciaux sont soit des filiales de grands groupes de la distribution soit des sociétés d’investissement immobilier cotées (SIIC) qui bénéficient d’une exonération d’impôt sur les sociétés.
Ayant des actionnaires à plus de 90 % étrangers à rémunérer, celles-ci sont au cœur de la spéculation des marchés financiers et ne sont plus dans une logique commerciale mais financière en valorisant les murs à partir des loyers susceptibles de rentrer dans le futur, la valeur des murs servant ensuite à garantir de nouveaux appels de fonds pour la réalisation de nouvelles opérations… C’est-à-dire une fuite en avant infinie, du même type que celle des subprimes américains au début du siècle et qui a conduit à la crise financière internationale que l’on sait.
Il ne reste plus qu’à espérer que la bulle éclate avant que l’irréparable soit commis ou que Jean-Pierre Blazy entende enfin son opposition municipale et cesse de faire croire aux Gonessiens qu’Europacity pourrait créer des emplois alors qu’il y en aura au moins autant qui seront détruits dans les environs.