137 ans après Lafargue, le droit à la fainéantise plus vital que jamais

Malgré les explications alambiquées qui ont suivi, la phrase d’Emmanuel Macron disant qu’« il ne cédera rien aux fainéants » alors qu’il s’exprime sur la loi travail est très claire : dans la plus pure tradition populiste de droite, il fustige tous ceux qui « profitent » d’un système de protection jugé trop généreux et qui seraient heureux d’être au chômage. C’est évidemment scandaleux et explique les tentatives de rétropédalage.

Mais ce que cela sous-tend sur le fond est peut-être encore plus grave : avec cette déclaration, il remet au pinacle la « valeur travail ». Or, comme l’a démontré Paul Lafargue dès 1880 en publiant Le Droit à la paresse, le travail n’a aucune valeur en lui-même. Ce n’est qu’une fable qui a été inventée par les capitalistes de l’époque pour mieux exploiter jusqu’au trognon les masses ouvrières.

Ce principe de gouvernement des classes dirigeantes n’a pas beaucoup évolué en un siècle et demi. En revanche, il y a un élément nouveau qui doit nous amener à combattre avec force ce dogme aberrant : ce sont les évolutions technologiques qui suppriment de nombreuses tâches peu épanouissantes et surtout la conscience de la finitude de la planète. Faire du travail une « valeur » conduit aujourd’hui forcément soit à créer des emplois totalement inutiles soit à exploiter de façon encore plus inconsidérée les ressources naturelles qui nous restent encore.

Alors que la seule question qui mérite d’être traitée, c’est comment faire pour que chaque être humain puisse avoir accès à ses droits fondamentaux en matière de nourriture, de logement, de santé, de culture et de loisirs. Tout le reste n’est que ruses pour permettre aux riches d’être toujours plus riches, ce que nous constatons depuis plusieurs décennies.

 

Suspense autour du retour à la semaine de 4 jours

Ce vendredi 30 juin se tenait le dernier conseil municipal de la saison. En plus des questions traditionnelles tournant autour du compte administratif et du budget supplémentaire qui sont communiquées cinq jours avant, les conseillers municipaux ont eu la surprise de trouver sur leur table un projet de motion pour que les écoles de Soisy reviennent à la semaine de quatre jours dès la rentrée de septembre.

Sans surprise, les socialistes se sont élevés, de façon extrêmement confuse, contre l’abandon d’une réforme mise en place par un gouvernement qu’ils soutenaient. Pour ma part, ayant toujours considéré que, telle qu’elle avait été mise en place, cette réforme des rythmes scolaires c’était du n’importe quoi, je ne vais pas me plaindre de son abandon. Toutefois, un retour à la semaine de quatre jours ne me paraît pas non plus souhaitable, l’idéal serait le rétablissement de la semaine de quatre jours et demi avec le samedi matin, tant pour l’efficacité des temps d’apprentissage de l’enfant que pour les relations parents-enseignants, point sur lequel j’ai eu le plaisir de constater l’accord du maire adjoint au scolaire, Christian Thévenot.

Par ailleurs, la motion faisait état d’une surprenante et douteuse unanimité de tous les membres de tous les conseils d’école pour ce retour à la semaine de quatre jours, ce qui resterait à vérifier. Une des raisons pour lesquelles — en accord sur ce point avec les socialistes — j’ai refusé de prendre part au vote, ajouté au fait que la procédure prévue pour traiter des questions en urgence n’avait même pas été respectée. Sentant la fragilité de la méthode, la motion n’a finalement pas été soumise au vote, et il a été annoncé qu’un nouveau conseil municipal serait bientôt convoqué pour traiter cette question.

Cela sera-t-il réellement le cas, la mairie va-t-elle renoncer au retour de la semaine de quatre jours pour cette rentrée ou va-t-elle se passer de l’avis du conseil municipal ? Réponse bientôt.

Non aux jeux Olympiques pour que vive le sport !

Certains médias voudraient nous faire croire que tout le peuple de France est derrière Anne Hidalgo pour soutenir la candidature de Paris aux jeux Olympiques 2024. Or, aussi bien à la lumière des derniers Jeux organisés que pour des raisons de fond, de plus en plus de Franciliens sont opposés à cette candidature et il faut le faire savoir !

D’abord, comment continuer à croire aux valeurs prônées par Pierre de Coubertin alors que ces jeux depuis longtemps exacerbent tous les nationalismes avec toutes les dérives que cela entraîne en dopage de plus en plus sophistiqué et en affairisme débridé ?

Alors, pourquoi chez nous, alors que cela va obliger à construire une multitude d’équipements surdimensionnés qui ne seront jamais rentables et jamais adaptés à une pratique sportive de proximité par les citoyens ordinaires ? C’est pourtant bien ces citoyens qui, au final, vont payer la facture des sommes colossales engagées. Et même les générations suivantes, du fait de l’artificialisation de sols pour des équipements inutiles à la collectivité.

Est également posée l’intérêt de la pratique du sport de haut niveau. Y en a-t-il un, à part un intérêt financier pour quelques-uns ? La pratique sportive, que ce soit dans les sports individuels ou dans les sports collectifs, doit aider à se sentir bien dans son corps et dans la société. Pour cela, la pratique du sport en compétition a aussi à un rôle à jouer : cela aide à se surpasser, à voir où on est, à se motiver dans le désir de progresser. Mais il faut que cela reste à un échelon raisonnable, de rencontres régionales par exemple. Quel sens cela a-t-il de faire 10 heures d’entraînement par jour pendant plusieurs années pour gagner quelques centièmes de seconde sur quelqu’un qui habite à l’autre bout de la Terre ?

Si quelques individus y trouvent leur compte, grand bien leur fasse ! Mais ils sont surtout une nouvelle chair à canon d’intérêts financiers qui les dépassent et des gouvernements humanistes ne devraient pas chercher à nous imposer de tels spectacles. Pour que, enfin, vive réellement le sport dans toute sa noblesse et sa bienfaisance, il faut commencer par supprimer les jeux Olympiques, et que plus aucune ville ne soit candidate !

A propos du second tour dans la 6e circonscription

Je suis évidemment complètement d’accord avec le communiqué d’EELV95 que j’ai contribué à rédiger comme quoi, dans les 7 circonscriptions du Val-d’Oise où se trouvent opposés au second tour un candidat d’En Marche et un candidat des Républicains, nous n’avions aucune raison de préférer l’un à l’autre.

Toutefois, dans la 6e circonscription qui est la mienne, je ne peux renvoyer dos à dos les deux candidats. Cela fait plus de vingt ans que je suis dans l’opposition au conseil municipal de Soisy, et les sujets sur lesquels j’ai combattu la politique menée par Luc Strehaiano restent d’actualité. Toutefois, cela m’a permis aussi de constater que c’était un homme de conviction qui avait une vision de l’avenir de sa ville, même si ces convictions et cette vision étaient très différentes des miennes.

Je ne pourrais en dire autant de la candidate d’En Marche et de son suppléant, qui à mes yeux représentent tout ce qu’il y a de pire en matière d’opportunisme politique. Après avoir plusieurs fois changé de courant dans les eaux troubles de la droite et du centre, Nathalie Elimas a soutenu ardemment François Fillon à la présidentielle jusqu’à ce que les sondages l’annoncent battu… Puis, alors qu’elle avait largement montré son mépris pour Emmanuel Macron, elle est arrivée à se faufiler pour obtenir l’investiture d’En Marche parce que c’est l’étiquette qui va gagner.

Dans ces circonstances, il serait donc beaucoup plus juste et moral que ce soit Luc Strehaiano qui gagne dimanche.

 

Le sens de ma candidature aux élections législatives

Quand on est militant écologiste, les élections — du niveau local au niveau national — font partie des outils qui nous sont donnés, parmi d’autres, pour exposer nos idées et faire avancer nos combats. Après avoir soutenu à la présidentielle le candidat qui était porteur du projet le plus proche du nôtre, EELV a décidé, fort logiquement, de présenter partout dans le pays des candidats qui sont connus depuis longtemps pour leur engagement en faveur de l’écologie.

C’est ainsi que mon groupe local a jugé que j’étais le plus à même de mener ce combat dans la 6e circonscription du Val-d’Oise (Andilly, Deuil, Enghien, Margency, Montmagny, Saint-Gratien, Sannois, Soisy). Les thèmes que nous défendons localement et nationalement sont connus et nous aurons encore l’occasion de les rappeler. Mais, après l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République et la nomination de son gouvernement, le vote EELV aura de plus un sens précis.

La nomination de Nicolas Hulot au poste de numéro 3 du gouvernement apporte évidemment une forte lueur d’espoir de voir aboutir les combats que nous menons. Le fait qu’il ait pris soin de mettre dans son titre « ministre de la transition écologique et solidaire » confirme sa conviction que les enjeux environnementaux et sociaux sont liés et montre qu’il entend agir. Mais nous constatons aussi qu’il va être bien seul dans ce gouvernement à la tendance libérale très marquée.

Alors, le meilleur moyen d’aider Nicolas Hulot à mener sa tâche et d’éviter sa marginalisation au sein du gouvernement, c’est qu’il y ait un vote massif en faveur des candidats écologistes lors des élections législatives. Et comme il est bien difficile parmi les candidats PS de connaître la poignée qui est réellement écologiste et que les candidats de la France insoumise veulent avant tout assurer leur hégémonie sur la gauche, le plus sûr moyen de donner à Nicolas Hulot les moyens d’agir est qu’il y ait un nombre significatif de députés EELV dans la nouvelle Assemblée.

Gouvernement droite-centre-gauche mon œil !

Le président Macron, largement relayé par une presse qui ne voit que la surface des choses, veut nous faire croire qu’il a constitué un gouvernement rassemblant des personnalités de droite, du centre et de gauche. Pour les personnalités de droite et du centre, aucun doute là-dessus. Mais qui, dans ce gouvernement, pourrait sans rire se réclamer de gauche ? Ce ne sont plus les étiquettes électorales qui définissent les orientations politiques, et il y a longtemps que les Collomb, Le Drian et Ferrand ont rompu avec les valeurs de la gauche. Leurs potentielles différences avec des Bayrou ou Le Maire ne tiennent qu’à un léger déplacement du curseur sur la dose de libéralisme admissible par des populations qui souffrent de plus en plus.

Quant à ceux qu’on nous présente comme issus de la société civile, ce sont tous des « managers » qui ont principal objectif de « libérer l’entreprise » pour améliorer la rentabilité, donc des personnes qui, sous une étiquette « apolitique », jouent en fait à fond le jeu du système capitaliste qui asservit les hommes et détruit la planète.

Le seul qui ne rentre pas dans ce moule est donc Nicolas Hulot… On peut se demander ce qu’il vient faire dans cette galère qui risque rapidement de se transformer en radeau de la Méduse.  Pour se rassurer, on notera que dans son titre il a pris le soin de faire mettre transition écologique et solidaire, montrant qu’il a bien compris que les problématiques environnementales et sociales sont intimement liées. Mais combien parmi ses collègues sont à même d’accepter cette évidence et d’agir en conséquence ? Si on peut penser que, en homme avisé, il a pris quelques garanties auprès du chef de l’Etat, le meilleur moyen de l’aider sera quand même qu’il y ait le maximum de voix sur les candidats EELV le 11 juin.

Jeune président, vieille politique

Si la cérémonie d’investiture d’Emmanuel Macron avait incontestablement plus d’allure que les précédentes, il est cependant à craindre qu’elle soit bien symptomatique de tous les faux-semblants qui ont émaillé la campagne du candidat d’En Marche.

En effet, ce mouvement n’a cessé de nous répéter qu’on entrait dans une nouvelle ère, qu’ils ne feraient pas de la « tambouille politique ». Mais, pourquoi donc la nomination du nouveau Premier ministre qu’on a attendue toute la matinée n’a finalement été annoncée que dans l’après-midi ? Évidemment parce qu’il y avait d’intenses négociations qui n’arrivaient pas à aboutir sur la place que pourraient avoir les élus de droite dans le gouvernement. Ces négociations n’ont d’ailleurs rien de honteux en elles-mêmes, c’est naturel, tous les groupes humains fonctionnent ainsi. Ce qui est grave c’est de vouloir faire croire qu’on fait différemment alors qu’on fait exactement comme avant.

Plus inquiétante encore a été la désignation des 400 premiers candidats d’En Marche, dont beaucoup ont été présentés sans expérience politique, mais ce qui en fait importe peu. Ce qui est important c’est leur mode de désignation. Dans toutes les structures démocratiques, il y a un vote d’un certain nombre d’individus qui choisissent l’un des leurs pour les représenter. Même si c’est souvent hélas théorique, ils doivent des comptes à cette base qui les a désignés. Là, à qui les candidats d’En Marche devront-ils des comptes ? A celui qui leur a fait le bonheur de les choisir, c’est-à-dire leur chef Emmanuel Macron. C’est dire à quel point on aura une armée de petits soldats incapables de penser par eux-mêmes, juste dévoués à leur chef. Et donc, sous les habits de la modernité, c’est un grand recul démocratique.

 

Blanc !

Après des quinquennats effectués par des camps opposés même s’ils ne remettaient pas en cause le libéralisme triomphant, le fait qu’un candidat dont les discours n’ont aucun contenu arrive en tête de l’élection présidentielle est un marqueur inquiétant de l’état de déliquescence de la démocratie française.

Mais pas seulement : cet alignement de mots à la mode vide de sens n’est pas neutre. François Fillon éliminé du fait de son amoralité, Emmanuel Macron  est à l’évidence le candidat qui convient le mieux au monde de la finance. Et ce n’est pas ce candidat, complètement soumis au pouvoir des lobbies, qui sera en mesure d’enclencher les urgentes mesures sociales et écologiques dont le pays a besoin.

Le candidat dont j’ai soutenu le programme de futur désirable, Benoît Hamon, appelle à voter Macron. Mais c’est Philippe Poutou qui a raison en disant qu’un vote Macron ne protège guère de Le Pen et que c’est maintenant dans les luttes sur le terrain que les choses vont se jouer. Je ne me referai pas avoir comme en 2002 avec le vote Chirac. Pour construire aujourd’hui quelque chose de nouveau il faut montrer que la Ve République et ses loteries électorales sont à bout de souffle. Seul un vote blanc massif montrera au vainqueur qu’il ne pas pourra continuer les politiques libérales destructrices, et ce sera mon vote.

La résidence du Parc sera bientôt « bâtiment basse consommation »

20170418_154233 - CopieCe mardi s’est déroulée une petite cérémonie pour célébrer le début des travaux qui doit permettre à la résidence du Parc — située chemin du Parc à Soisy — de devenir « bâtiment basse consommation » (BBC). Cette opération est pilotée par la société d’économie mixte Energies Posit’if mais a été rendue possible par le volontarisme du conseil syndical de la copropriété, qu’il convient de saluer.

En effet, si ces travaux permettront à terme de réaliser 53 % d’économies d’énergie, ils se montent quand même à plus de 1.200.000 euros et, même après les aides de la Région, de l’Ademe et les crédits d’impôts, cela laisse une somme conséquente à régler aux copropriétaires.

Et si Luc Strehaiano s’est fendu d’un petit discours pour saluer cette réalisation, il a répondu négativement à la demande des copropriétaires d’exonération temporaire de la taxe foncière qui est rendue possible par les textes en vigueur. Alors que, sur sa volonté, la Ville accorde des subventions aux copropriétés qui font des travaux dits de « sécurisation », il ne fait rien pour les copropriétés qui font des investissements porteurs d’avenir, rien d’autre que couper le ruban d’inauguration…