137 ans après Lafargue, le droit à la fainéantise plus vital que jamais

Malgré les explications alambiquées qui ont suivi, la phrase d’Emmanuel Macron disant qu’« il ne cédera rien aux fainéants » alors qu’il s’exprime sur la loi travail est très claire : dans la plus pure tradition populiste de droite, il fustige tous ceux qui « profitent » d’un système de protection jugé trop généreux et qui seraient heureux d’être au chômage. C’est évidemment scandaleux et explique les tentatives de rétropédalage.

Mais ce que cela sous-tend sur le fond est peut-être encore plus grave : avec cette déclaration, il remet au pinacle la « valeur travail ». Or, comme l’a démontré Paul Lafargue dès 1880 en publiant Le Droit à la paresse, le travail n’a aucune valeur en lui-même. Ce n’est qu’une fable qui a été inventée par les capitalistes de l’époque pour mieux exploiter jusqu’au trognon les masses ouvrières.

Ce principe de gouvernement des classes dirigeantes n’a pas beaucoup évolué en un siècle et demi. En revanche, il y a un élément nouveau qui doit nous amener à combattre avec force ce dogme aberrant : ce sont les évolutions technologiques qui suppriment de nombreuses tâches peu épanouissantes et surtout la conscience de la finitude de la planète. Faire du travail une « valeur » conduit aujourd’hui forcément soit à créer des emplois totalement inutiles soit à exploiter de façon encore plus inconsidérée les ressources naturelles qui nous restent encore.

Alors que la seule question qui mérite d’être traitée, c’est comment faire pour que chaque être humain puisse avoir accès à ses droits fondamentaux en matière de nourriture, de logement, de santé, de culture et de loisirs. Tout le reste n’est que ruses pour permettre aux riches d’être toujours plus riches, ce que nous constatons depuis plusieurs décennies.

 

Non aux jeux Olympiques pour que vive le sport !

Certains médias voudraient nous faire croire que tout le peuple de France est derrière Anne Hidalgo pour soutenir la candidature de Paris aux jeux Olympiques 2024. Or, aussi bien à la lumière des derniers Jeux organisés que pour des raisons de fond, de plus en plus de Franciliens sont opposés à cette candidature et il faut le faire savoir !

D’abord, comment continuer à croire aux valeurs prônées par Pierre de Coubertin alors que ces jeux depuis longtemps exacerbent tous les nationalismes avec toutes les dérives que cela entraîne en dopage de plus en plus sophistiqué et en affairisme débridé ?

Alors, pourquoi chez nous, alors que cela va obliger à construire une multitude d’équipements surdimensionnés qui ne seront jamais rentables et jamais adaptés à une pratique sportive de proximité par les citoyens ordinaires ? C’est pourtant bien ces citoyens qui, au final, vont payer la facture des sommes colossales engagées. Et même les générations suivantes, du fait de l’artificialisation de sols pour des équipements inutiles à la collectivité.

Est également posée l’intérêt de la pratique du sport de haut niveau. Y en a-t-il un, à part un intérêt financier pour quelques-uns ? La pratique sportive, que ce soit dans les sports individuels ou dans les sports collectifs, doit aider à se sentir bien dans son corps et dans la société. Pour cela, la pratique du sport en compétition a aussi à un rôle à jouer : cela aide à se surpasser, à voir où on est, à se motiver dans le désir de progresser. Mais il faut que cela reste à un échelon raisonnable, de rencontres régionales par exemple. Quel sens cela a-t-il de faire 10 heures d’entraînement par jour pendant plusieurs années pour gagner quelques centièmes de seconde sur quelqu’un qui habite à l’autre bout de la Terre ?

Si quelques individus y trouvent leur compte, grand bien leur fasse ! Mais ils sont surtout une nouvelle chair à canon d’intérêts financiers qui les dépassent et des gouvernements humanistes ne devraient pas chercher à nous imposer de tels spectacles. Pour que, enfin, vive réellement le sport dans toute sa noblesse et sa bienfaisance, il faut commencer par supprimer les jeux Olympiques, et que plus aucune ville ne soit candidate !

Le sens de ma candidature aux élections législatives

Quand on est militant écologiste, les élections — du niveau local au niveau national — font partie des outils qui nous sont donnés, parmi d’autres, pour exposer nos idées et faire avancer nos combats. Après avoir soutenu à la présidentielle le candidat qui était porteur du projet le plus proche du nôtre, EELV a décidé, fort logiquement, de présenter partout dans le pays des candidats qui sont connus depuis longtemps pour leur engagement en faveur de l’écologie.

C’est ainsi que mon groupe local a jugé que j’étais le plus à même de mener ce combat dans la 6e circonscription du Val-d’Oise (Andilly, Deuil, Enghien, Margency, Montmagny, Saint-Gratien, Sannois, Soisy). Les thèmes que nous défendons localement et nationalement sont connus et nous aurons encore l’occasion de les rappeler. Mais, après l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République et la nomination de son gouvernement, le vote EELV aura de plus un sens précis.

La nomination de Nicolas Hulot au poste de numéro 3 du gouvernement apporte évidemment une forte lueur d’espoir de voir aboutir les combats que nous menons. Le fait qu’il ait pris soin de mettre dans son titre « ministre de la transition écologique et solidaire » confirme sa conviction que les enjeux environnementaux et sociaux sont liés et montre qu’il entend agir. Mais nous constatons aussi qu’il va être bien seul dans ce gouvernement à la tendance libérale très marquée.

Alors, le meilleur moyen d’aider Nicolas Hulot à mener sa tâche et d’éviter sa marginalisation au sein du gouvernement, c’est qu’il y ait un vote massif en faveur des candidats écologistes lors des élections législatives. Et comme il est bien difficile parmi les candidats PS de connaître la poignée qui est réellement écologiste et que les candidats de la France insoumise veulent avant tout assurer leur hégémonie sur la gauche, le plus sûr moyen de donner à Nicolas Hulot les moyens d’agir est qu’il y ait un nombre significatif de députés EELV dans la nouvelle Assemblée.

Gouvernement droite-centre-gauche mon œil !

Le président Macron, largement relayé par une presse qui ne voit que la surface des choses, veut nous faire croire qu’il a constitué un gouvernement rassemblant des personnalités de droite, du centre et de gauche. Pour les personnalités de droite et du centre, aucun doute là-dessus. Mais qui, dans ce gouvernement, pourrait sans rire se réclamer de gauche ? Ce ne sont plus les étiquettes électorales qui définissent les orientations politiques, et il y a longtemps que les Collomb, Le Drian et Ferrand ont rompu avec les valeurs de la gauche. Leurs potentielles différences avec des Bayrou ou Le Maire ne tiennent qu’à un léger déplacement du curseur sur la dose de libéralisme admissible par des populations qui souffrent de plus en plus.

Quant à ceux qu’on nous présente comme issus de la société civile, ce sont tous des « managers » qui ont principal objectif de « libérer l’entreprise » pour améliorer la rentabilité, donc des personnes qui, sous une étiquette « apolitique », jouent en fait à fond le jeu du système capitaliste qui asservit les hommes et détruit la planète.

Le seul qui ne rentre pas dans ce moule est donc Nicolas Hulot… On peut se demander ce qu’il vient faire dans cette galère qui risque rapidement de se transformer en radeau de la Méduse.  Pour se rassurer, on notera que dans son titre il a pris le soin de faire mettre transition écologique et solidaire, montrant qu’il a bien compris que les problématiques environnementales et sociales sont intimement liées. Mais combien parmi ses collègues sont à même d’accepter cette évidence et d’agir en conséquence ? Si on peut penser que, en homme avisé, il a pris quelques garanties auprès du chef de l’Etat, le meilleur moyen de l’aider sera quand même qu’il y ait le maximum de voix sur les candidats EELV le 11 juin.

Jeune président, vieille politique

Si la cérémonie d’investiture d’Emmanuel Macron avait incontestablement plus d’allure que les précédentes, il est cependant à craindre qu’elle soit bien symptomatique de tous les faux-semblants qui ont émaillé la campagne du candidat d’En Marche.

En effet, ce mouvement n’a cessé de nous répéter qu’on entrait dans une nouvelle ère, qu’ils ne feraient pas de la « tambouille politique ». Mais, pourquoi donc la nomination du nouveau Premier ministre qu’on a attendue toute la matinée n’a finalement été annoncée que dans l’après-midi ? Évidemment parce qu’il y avait d’intenses négociations qui n’arrivaient pas à aboutir sur la place que pourraient avoir les élus de droite dans le gouvernement. Ces négociations n’ont d’ailleurs rien de honteux en elles-mêmes, c’est naturel, tous les groupes humains fonctionnent ainsi. Ce qui est grave c’est de vouloir faire croire qu’on fait différemment alors qu’on fait exactement comme avant.

Plus inquiétante encore a été la désignation des 400 premiers candidats d’En Marche, dont beaucoup ont été présentés sans expérience politique, mais ce qui en fait importe peu. Ce qui est important c’est leur mode de désignation. Dans toutes les structures démocratiques, il y a un vote d’un certain nombre d’individus qui choisissent l’un des leurs pour les représenter. Même si c’est souvent hélas théorique, ils doivent des comptes à cette base qui les a désignés. Là, à qui les candidats d’En Marche devront-ils des comptes ? A celui qui leur a fait le bonheur de les choisir, c’est-à-dire leur chef Emmanuel Macron. C’est dire à quel point on aura une armée de petits soldats incapables de penser par eux-mêmes, juste dévoués à leur chef. Et donc, sous les habits de la modernité, c’est un grand recul démocratique.

 

Blanc !

Après des quinquennats effectués par des camps opposés même s’ils ne remettaient pas en cause le libéralisme triomphant, le fait qu’un candidat dont les discours n’ont aucun contenu arrive en tête de l’élection présidentielle est un marqueur inquiétant de l’état de déliquescence de la démocratie française.

Mais pas seulement : cet alignement de mots à la mode vide de sens n’est pas neutre. François Fillon éliminé du fait de son amoralité, Emmanuel Macron  est à l’évidence le candidat qui convient le mieux au monde de la finance. Et ce n’est pas ce candidat, complètement soumis au pouvoir des lobbies, qui sera en mesure d’enclencher les urgentes mesures sociales et écologiques dont le pays a besoin.

Le candidat dont j’ai soutenu le programme de futur désirable, Benoît Hamon, appelle à voter Macron. Mais c’est Philippe Poutou qui a raison en disant qu’un vote Macron ne protège guère de Le Pen et que c’est maintenant dans les luttes sur le terrain que les choses vont se jouer. Je ne me referai pas avoir comme en 2002 avec le vote Chirac. Pour construire aujourd’hui quelque chose de nouveau il faut montrer que la Ve République et ses loteries électorales sont à bout de souffle. Seul un vote blanc massif montrera au vainqueur qu’il ne pas pourra continuer les politiques libérales destructrices, et ce sera mon vote.

L’élection importante c’est les législatives

La loterie de l’élection présidentielle, où les citoyens vont plus voter contre un candidat (en fonction de sondages incontrôlables) qu’en faveur d’un projet, va vraisemblablement déboucher sur un résultat calamiteux. La seule chose un peu réconfortante est que celui qui sera finalement élu n’aura vraisemblablement pas de majorité législative, ce qui permettra à l’Assemblée nationale d’enfin jouer son rôle d’assemblée, du jamais-vu sous la Ve République.

Il faudra tout faire à ce moment-là pour que soit défendu un programme de transformation sociale et de transition écologique tel que Benoît Hamon en a tracé les grandes lignes, de concert avec tous les militants de gauche sincères. En tant que candidat EELV sur la 6e circonscription du Val-d’Oise (Andilly, Deuil, Enghien, Margency, Montmagny, Saint-Gratien, Sannois, Soisy) j’y prendrai toute ma part, avec comme suppléante Nadine Lebreuilly, qui habite le quartier des Noëls à Soisy et qui est une militante associative de la cause animale.

Benoît Hamon est dans la vraie tradition de gauche en développant des idées nouvelles

Dimanche 26 mars au marché de Soisy
Dimanche 26 mars au marché de Soisy

En ces temps où de nombreux citoyens sont plus que perplexes face à la configuration que prend cette élection présidentielle, il est normal que je fasse part publiquement de mon choix. Réservé sur le fait que les écologistes présentent cette fois encore un candidat à l’élection présidentielle, je me suis évidemment réjoui de l’accord entre Yannick Jadot et Benoît Hamon.

En effet, l’heure n’est plus pour les écologistes de témoigner comme nous le faisons depuis 40 ans, mais de changer radicalement la société. Pour cela, le meilleur levier est bien sûr d’avoir un candidat porteur de nos idées qui soit en mesure de remporter le second tour, et pour la première fois nous en avons un en la personne de Benoît Hamon.

Porteur de nos idées, Benoît Hamon l’est indiscutablement comme le montrent la campagne qu’il a faite lors de la primaire socialiste ainsi que le texte de l’accord signé avec Yannick Jadot. Et si l’accord conclu en 2012 avec François Hollande n’était qu’un tiède compromis fait au nom de la raison, il en va tout autrement aujourd’hui : le rôle de la gauche a toujours été d’être porteuse d’idées nouvelles profitant à l’intérêt général comme la réduction du temps de travail, les congés payés ou le principe même de la protection sociale. Benoît Hamon s’inscrit pleinement dans cette tradition en proposant le revenu universel, proposition qui répond pleinement aux problématiques de notre temps et qui est dans la logique exactement contraire de celle que le monde capitaliste veut nous imposer.

Les pays européens ont largement les moyens de mettre en œuvre une telle mesure. Sa mise en place aura des effets secondaires bénéfiques dont nous soupçonnons à peine l’ampleur. Et nous serons fiers si c’est la France, avec Benoît Hamon, qui aura été la première à montrer la voie.

 

Les abus de quelques-uns ne doivent pas conduire à mal légiférer

Il est inquiétant de constater que l’évidente amoralité du sieur François Fillon risque de conduire à interdire aux parlementaires d’employer des membres de sa famille, ce qui est complètement absurde, voire dangereux.

De nombreux conjoints d’artisans et de commerçants travaillent pour leur époux ou leur épouse, de nombreux enfants commencent à travailler avec leurs parents avant de reprendre l’entreprise familiale, il n’y a rien de plus naturel. Alors, certes, le « métier » de politique n’est pas un métier comme les autres et il n’est pas choquant qu’il fasse l’objet de dispositions particulières. Mais, par exemple, tout le monde sait que la deuxième épouse de Nicolas Sarkozy a eu un rôle actif dans la carrière politique de son mari, je ne sais pas si ça a été le cas mais il n’y aurait rien de choquant à ce qu’elle ait reçu un salaire pour cela.

Surtout, jusqu’où va-t-on considérer que va la famille ? Oncles et tantes, cousins et même petits-cousins ? Va-t-on aller, comme sous l’Ancien Régime, jusqu’au 8e degré civil où il fallait une dispense de l’évêque pour se marier ? Et, s’il est facile de déterminer ce qu’est un couple légitime, quel sera le sort des pacsés et de ceux qui vivent en union libre, que ce soit au grand jour ou de façon plus discrète ? Mènera-t-on des enquêtes de police pour savoir quelle est la nature de leur lien ?

Et puis, alors que l’on sait que de nombreuses personnes trouvent leur futur-e conjoint-e dans leur milieu professionnel, cela voudrait dire qu’à un député et son attaché parlementaire il serait par définition interdit d’avoir une relation affective poussée ? Parce que cette relation tomberait sous le coup de la loi ? Qu’avant toute concrétisation du lien il faudrait licencier, ce qui poserait d’autres problèmes par rapport au droit du travail ?

Il faut arrêter les délires. Les problèmes posés par les pratiques de François Fillon ne sont pas de nature légale, ils sont de nature morale. Et la loi n’a pas forcément vocation à régir la morale.

Merci cher Canard

Jamais la vitalité du « quatrième pouvoir », la presse, n’a été aussi indispensable qu’aujourd’hui. Merci donc au Canard enchaîné d’avoir révélé au pays ce qu’étaient les pratiques réelles de celui qui prétendait donner des leçons de morale au reste de la classe politique. Quelle que soit l’issue judiciaire à laquelle nous assisterons, il est maintenant évident que l’homme politique François Fillon détournait à des fins personnelles les fonds publics qui lui étaient alloués pour accomplir son mandat.

Peut-être que Pénélope Fillon l’a quelque peu aidé dans différentes tâches comme cela se passe dans tous les couples. Moi-même, il est arrivé à maintes reprises que mon épouse me donne des idées, des informations, modifie des articles que j’avais rédigés, corrige des tracts que j’avais écrit, et tout cela bénévolement. Bénévolement parce que, moi-même acteur politique bénévole, j’aurais été bien en peine de lui attribuer un quelconque salaire.

Alors que Pénélope Fillon ait —  dans le meilleur des cas — touché des salaires mirobolants pour de potentielles tâches plus que légères, oui, c’est énormément choquant. Et quand ce scandale est le fait de quelqu’un qui voulait supprimer 500.000 emplois de fonctionnaires aux salaires souvent modestes au prétexte de redresser le pays, on mesure le cynisme de ces dirigeants sans aucun sentiment humain. Il n’y a plus qu’à souhaiter que ce soit le peuple qui désormais lui interdise toute responsabilité publique.