C’est ce gouvernement qui est dangereux, c’est ce gouvernement qu’il faut interdire

Non content d’exploiter de façon particulièrement indigne les dégradations lors des dernières manifestations — alors que de nombreux observateurs dont des syndicats policiers s’étonnent de certaines consignes données aux forces de l’ordre —, ce gouvernement franchit un pas de plus dans l’ignominie en osant interdire une manifestation déclarée par les plus grandes organisations syndicales.

Comme y appelle la Ligue des droits de l’homme c’est donc maintenant — sous un gouvernement prétendûment de gauche — la liberté de manifester qu’il faut défendre et bien sûr j’y serai. Tout en sachant que, tant que ce Premier ministre pyromane sera à Matignon, le pays ne pourra retrouver la paix.

Évidemment Nicolas Hulot

Je ne vais pas faire moi aussi mon « appel du 18 juin » mais maintenant que le congrès de mon parti, Europe Ecologie Les Verts, est passé, il est utile de s’occuper de l’étape suivante, l’élection présidentielle.

Je pense toujours autant de mal de cette élection qui est la clé de voûte d’un système reposant sur un seul homme qui peut si facilement s’affranchir des engagements qu’il a pris devant ceux qui lui ont fait confiance. Toutefois, ce n’est pas encore la dictature, et autant essayer d’utiliser au mieux les outils qui sont à notre disposition, l’élection présidentielle en étant une parmi d’autres.

Quelle que soit l’estime que j’ai pour Eva Joly qui nous a apporté beaucoup, j’avais dès 2011 voté pour Nicolas Hulot à la primaire des écologistes parce qu’il était déjà par son action, par son évolution et par sa popularité, l’homme de la situation. Il l’est évidemment encore plus aujourd’hui alors que les partis de gauche et de droite ont fait preuve de leur impuissance face au monde de la finance, que la menace populiste se fait de plus en plus pesante et que les désastres écologistes risquent de nous atteindre de plus en plus rapidement.

Même si c’est dans une regrettable tradition de la Ve République, il faut bien reconnaître que lui seul peut réussir ce rendez-vous avec le peuple de France et engager les transformations que l’urgence écologique et sociale impose. C’est pourquoi, modestement, j’espère et soutiens la candidature de Nicolas Hulot à l’élection présidentielle.

Les leçons venues d’Autriche

La presse a fait ses gros titres sur le fait que, pour la première fois, un candidat d’extrême droite était arrivé en tête du premier tour de l’élection présidentielle en Autriche et a retenu comme fait marquant que les deux principaux partis traditionnels étaient éliminés du second tour.

Pourtant, en Autriche comme en France et dans la plupart des pays européens, il n’y a rien d’étonnant à ce que les partis socialistes et les partis conservateurs qui, quels que soient leurs discours, mènent de fait quasiment la même politique quand ils sont au pouvoir, soient complètement discrédités. Volontairement ou par manque de courage politique, tout le monde voit bien qu’ils ne sont que les jouets du monde de la finance, ce qui a pour effet que les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres.

Rien d’étonnant alors que les électeurs se tournent vers ceux qui apparaissent hors du système, le problème moral n’apparaissant plus aussi clairement vu la teneur de certains discours de la classe politique en place et les scandales qui frappent plusieurs de ses membres. Évidemment, les politiques populistes n’arrangeraient en rien la situation des peuples et poseraient beaucoup d’autres problèmes, mais nous sommes ainsi faits que souvent on a besoin de le voir pour le croire.

Mais ce que nous dit aussi cette élection autrichienne, c’est que la seule alternative crédible au national-populisme et au libéralisme ce sont les écologistes, qui posent les bonnes questions et qui ont les réponses pour organiser une vie harmonieuse entre tous les humains d’une part et entre les humains et leur environnement. Certes, les écologistes étant des humains comme les autres, ils sont également susceptibles de partir à la dérive et hélas discréditent les organisations dont ils font partie. Mais, qu’elle soit portée par quelqu’un issu de ses rangs ou par des femmes et des hommes venant d’ailleurs, l’écologie apparaîtra de plus en plus comme le seul recours contre le fascisme et le libéralisme.

 

 

Résistance face au gouvernement de la honte

A Paris et partout en France il y avait du monde hier dans la rue pour protester contre le projet El Khomri de casse du Code du travail et ce n’est vraisemblablement qu’un début, tant le cynisme de ceux qui occupent les palais de la République est maintenant sans bornes. Que ce soit ceux qui se disent les héritiers du mouvement ouvrier qui, depuis presque deux siècles, a combattu pour défendre les droits des plus faibles contre les puissants est une trahison qui, hélas, sera au final payée par tout le monde.

Qu’ils trahissent ceux qui les ont élus est déjà terrible, mais qu’en plus ils les prennent pour des imbéciles est une insulte supplémentaire : qui peut croire, par exemple, que le fait d’abaisser le coût des heures supplémentaires peut inciter les patrons à embaucher ? Les heures supplémentaires coûtant moins cher, les patrons vont évidemment y avoir davantage recours, au détriment de ceux qui restent sans emploi.

La gauche a toujours été historiquement pour la baisse du temps de travail, pour le bien-être de tous. La seule politique efficace pour l’emploi ces 30 dernières années a été le passage aux 35 heures mis en place par Martine Aubry. Ce cycle historique a été arrêté par MM. Hollande et Valls, qui resteront la caricature de ce qui est le plus détestable en politique.

Consternation

Entre Jean-Luc Mélenchon qui, dans la plus pure tradition gaullienne, annonce sa candidature à la présidence de la République, et Emmanuelle Cosse qui accepte d’entrer dans un gouvernement liberticide et antisocial, il y a de quoi désespérer beaucoup plus loin que Billancourt…

Déjà, François Hollande avait fait perdre son sens au mot « socialiste », maintenant c’est le mot « gauche » qui ne veut plus rien dire. Que la France soit, comme de nombreux pays, mal gouvernée, est déjà préoccupant. Mais qu’il n’y ait quasiment plus d’entités politiques constituées représentant une véritable alternative pour affronter les drames écologiques et humanitaires qui nous attendent crée une situation qui risque de très mal finir.

D’où pourra venir le sursaut ? Pourtant, les forces travaillant sincèrement à la promotion d’une réelle harmonie sociale et environnementale existent, il faudrait qu’elles commencent à se libérer de celles et ceux qui  se servent de l’action collective pour leur intérêt propre. Pour ma part, je vais continuer à y travailler à EELV.

Faire barrage à la droite et l’extrême droite

La logique des scrutins à deux tours c’est qu’au premier tour on choisit et qu’au second tour on élimine. Et, pour éliminer la droite et l’extrême droite en Ile-de-France dimanche prochain il n’y a qu’une seule possibilité, c’est voter pour la liste conduite par Claude Bartolone, même quand on se demande comment quelqu’un qui soutient la politique de ce gouvernement peut encore se prétendre de gauche.

Dans le même temps il faut savoir reconnaître que le bilan de la majorité sortante du conseil régional est plutôt positif. Surtout, il faut avoir conscience que l’arrivée à la tête de la région de Valérie Pécresse — dont la démagogie laisse sans voix les politiciens les plus endurcis — avec son programme anti-écologique serait une catastrophe pour l’avenir de l’Ile-de-France.

Dans le Val-d’Oise nous aurons d’autant moins de mal à voter pour la liste de rassemblement de la gauche et des écologistes que la tête de liste départementale a été confiée à Pierre Serne, qui bénéficie d’un excellent bilan en tant que vice-président aux transports de la région. Et que nous savons que nous pourrons encore plus compter sur lui pour lutter contre les grands projets inutiles (BIP, Europacity) et construire ensemble des projets de vie alternatifs.

Interdiction de manifester mais pas de consommer

Que l’horreur des assassinats du 13 novembre amène le pouvoir à prendre des mesures policières et judiciaires exceptionnelles est une réponse normale et nécessaire. Mais la nature des mesures qui sont prises laisse dubitatif sur leur efficacité et sur le but qui est réellement poursuivi.

Pourquoi, par exemple, la manifestation prévue samedi dernier pour protester contre le choix du tracé du BHNS sur le Triangle de Gonesse a-t-elle été interdite ? Quelle est la raison profonde de l’interdiction de la grande manifestation qui était prévue dimanche 29 novembre à Paris à la veille de la COP21 ? Tout montre que le gouvernement ne veut pas qu’il soit visible  que la sauvegarde du climat est l’objet d’une grande mobilisation populaire, certainement plus sincère que celle des politiques en permanence sous influence des lobbies industriels et financiers.

Les rassemblements offriraient une cible aux terroristes ? Pourtant, les événements culturels, un temps suspendus, ont repris ; les événements sportifs n’ont jamais vraiment été arrêtés, alors que c’est eux qui ont été visés le 13 novembre. On découvre qu’il y avait aussi des projets d’attentats à La Défense, mais les centres commerciaux continuent à faire le maximum pour nous faire consommer.

Les manifestations de citoyens n’ont pas été visées, mais ce sont ces rassemblements-là que le gouvernement décide d’interdire. Alternatiba et de nombreuses personnalités remarquent que c’est une grande victoire de Daesh d’avoir provoqué la mise sous tutelle sécuritaire de la population tout entière et appellent à braver cette interdiction arbitraire. De qui auront le plus à craindre ceux qui répondront à cet appel ? Des terroristes ou de Manuel Valls ?

 

Qu’un sang impur…

En réponse aux abominables crimes du 13 novembre, de nombreux citoyennes et citoyens ont, spontanément, entonné ensemble La Marseillaise. Cette façon de réaffirmer notre unité et la défense des valeurs de la République est réconfortante. Mais il y a quand même un problème avec les paroles du chant national, qui ont été écrites dans un contexte bien différent de celui d’aujourd’hui. Plus que jamais, nous savons que répondre à la violence par la violence n’est pas la solution, et que la notion de « sang impur » n’est pas supportable. Il serait donc grand temps de modifier ces paroles. A titre d’exemple, voici celles que propose Graeme Allwright.

Pour tous les enfants de la terre
Chantons amour et liberté.
Contre toutes les haines et les guerres
L’étendard d’espoir est levé
L’étendard de justice et de paix.

Rassemblons nos forces, notre courage
Pour vaincre la misère et la peur
Que règnent au fond de nos cœurs
L’amitié la joie et le partage.

La flamme qui nous éclaire
Traverse les frontières
Partons, partons, amis, solidaires
Marchons vers la lumière.

Pour lutter contre les nuisances aériennes, rassemblement le 10 novembre au ministère de l’Ecologie

Même si je trouve les revendications de la Convergence associative (coordination d’associations franciliennes luttant contre les nuisances aériennes) très minimalistes, je participerai au rassemblement auquel elle appelle ce mardi 10 novembre à 18 heures devant le ministère de l’Ecologie 246 boulevard Saint-Germain à Paris.

Il y a au moins une revendication à laquelle les Val-d’Oisiens ne doivent pas renoncer, celle de l’interdiction des vols nocturnes, comme c’est le cas à Orly et dans de nombreux grands aéroports européens.

Une fois encore, Hollande et Valls trahissent Jaurès

Incroyable que des gens qui se disent socialistes puissent parler de « violences inacceptables » et traitent de « voyous » ceux qui souffrent dans leur chair et sont exaspérés par le cynisme de plus en plus violent dont fait preuve le monde de la finance internationale. N’ont-ils pas lu Jaurès ?

Voici ce que déclarait Jean Jaurès devant la Chambre des députés il y a plus d’un siècle, le 19 juin 1906 :  « Le patronat n’a pas besoin, lui, pour exercer une action violente, de gestes désordonnés et de paroles tumultueuses ! Quelques hommes se rassemblent, à huis clos, dans la sécurité, dans l’intimité d’un conseil d’administration, et à quelques-uns, sans violence, sans gestes désordonnés, sans éclats de voix, comme des diplomates causant autour du tapis vert, ils décident que le salaire raisonnable sera refusé aux ouvriers ; ils décident que les ouvriers qui continuent la lutte seront exclus, seront chassés, seront désignés par des marques imperceptibles, mais connues des autres patrons, à l’universelle vindicte patronale. […] Ainsi, tandis que l’acte de violence de l’ouvrier apparaît toujours, est toujours défini, toujours aisément frappé, la responsabilité profonde et meurtrière des grands patrons, des grands capitalistes, elle se dérobe, elle s’évanouit dans une sorte d’obscurité. »

Il est vrai que, quand on a tourné le dos à ses engagements électoraux et berné le peuple de gauche, on n’en est plus à une trahison près.