Faire barrage à la droite et l’extrême droite

La logique des scrutins à deux tours c’est qu’au premier tour on choisit et qu’au second tour on élimine. Et, pour éliminer la droite et l’extrême droite en Ile-de-France dimanche prochain il n’y a qu’une seule possibilité, c’est voter pour la liste conduite par Claude Bartolone, même quand on se demande comment quelqu’un qui soutient la politique de ce gouvernement peut encore se prétendre de gauche.

Dans le même temps il faut savoir reconnaître que le bilan de la majorité sortante du conseil régional est plutôt positif. Surtout, il faut avoir conscience que l’arrivée à la tête de la région de Valérie Pécresse — dont la démagogie laisse sans voix les politiciens les plus endurcis — avec son programme anti-écologique serait une catastrophe pour l’avenir de l’Ile-de-France.

Dans le Val-d’Oise nous aurons d’autant moins de mal à voter pour la liste de rassemblement de la gauche et des écologistes que la tête de liste départementale a été confiée à Pierre Serne, qui bénéficie d’un excellent bilan en tant que vice-président aux transports de la région. Et que nous savons que nous pourrons encore plus compter sur lui pour lutter contre les grands projets inutiles (BIP, Europacity) et construire ensemble des projets de vie alternatifs.

Interdiction de manifester mais pas de consommer

Que l’horreur des assassinats du 13 novembre amène le pouvoir à prendre des mesures policières et judiciaires exceptionnelles est une réponse normale et nécessaire. Mais la nature des mesures qui sont prises laisse dubitatif sur leur efficacité et sur le but qui est réellement poursuivi.

Pourquoi, par exemple, la manifestation prévue samedi dernier pour protester contre le choix du tracé du BHNS sur le Triangle de Gonesse a-t-elle été interdite ? Quelle est la raison profonde de l’interdiction de la grande manifestation qui était prévue dimanche 29 novembre à Paris à la veille de la COP21 ? Tout montre que le gouvernement ne veut pas qu’il soit visible  que la sauvegarde du climat est l’objet d’une grande mobilisation populaire, certainement plus sincère que celle des politiques en permanence sous influence des lobbies industriels et financiers.

Les rassemblements offriraient une cible aux terroristes ? Pourtant, les événements culturels, un temps suspendus, ont repris ; les événements sportifs n’ont jamais vraiment été arrêtés, alors que c’est eux qui ont été visés le 13 novembre. On découvre qu’il y avait aussi des projets d’attentats à La Défense, mais les centres commerciaux continuent à faire le maximum pour nous faire consommer.

Les manifestations de citoyens n’ont pas été visées, mais ce sont ces rassemblements-là que le gouvernement décide d’interdire. Alternatiba et de nombreuses personnalités remarquent que c’est une grande victoire de Daesh d’avoir provoqué la mise sous tutelle sécuritaire de la population tout entière et appellent à braver cette interdiction arbitraire. De qui auront le plus à craindre ceux qui répondront à cet appel ? Des terroristes ou de Manuel Valls ?

 

Qu’un sang impur…

En réponse aux abominables crimes du 13 novembre, de nombreux citoyennes et citoyens ont, spontanément, entonné ensemble La Marseillaise. Cette façon de réaffirmer notre unité et la défense des valeurs de la République est réconfortante. Mais il y a quand même un problème avec les paroles du chant national, qui ont été écrites dans un contexte bien différent de celui d’aujourd’hui. Plus que jamais, nous savons que répondre à la violence par la violence n’est pas la solution, et que la notion de « sang impur » n’est pas supportable. Il serait donc grand temps de modifier ces paroles. A titre d’exemple, voici celles que propose Graeme Allwright.

Pour tous les enfants de la terre
Chantons amour et liberté.
Contre toutes les haines et les guerres
L’étendard d’espoir est levé
L’étendard de justice et de paix.

Rassemblons nos forces, notre courage
Pour vaincre la misère et la peur
Que règnent au fond de nos cœurs
L’amitié la joie et le partage.

La flamme qui nous éclaire
Traverse les frontières
Partons, partons, amis, solidaires
Marchons vers la lumière.

Pour lutter contre les nuisances aériennes, rassemblement le 10 novembre au ministère de l’Ecologie

Même si je trouve les revendications de la Convergence associative (coordination d’associations franciliennes luttant contre les nuisances aériennes) très minimalistes, je participerai au rassemblement auquel elle appelle ce mardi 10 novembre à 18 heures devant le ministère de l’Ecologie 246 boulevard Saint-Germain à Paris.

Il y a au moins une revendication à laquelle les Val-d’Oisiens ne doivent pas renoncer, celle de l’interdiction des vols nocturnes, comme c’est le cas à Orly et dans de nombreux grands aéroports européens.

Une fois encore, Hollande et Valls trahissent Jaurès

Incroyable que des gens qui se disent socialistes puissent parler de « violences inacceptables » et traitent de « voyous » ceux qui souffrent dans leur chair et sont exaspérés par le cynisme de plus en plus violent dont fait preuve le monde de la finance internationale. N’ont-ils pas lu Jaurès ?

Voici ce que déclarait Jean Jaurès devant la Chambre des députés il y a plus d’un siècle, le 19 juin 1906 :  « Le patronat n’a pas besoin, lui, pour exercer une action violente, de gestes désordonnés et de paroles tumultueuses ! Quelques hommes se rassemblent, à huis clos, dans la sécurité, dans l’intimité d’un conseil d’administration, et à quelques-uns, sans violence, sans gestes désordonnés, sans éclats de voix, comme des diplomates causant autour du tapis vert, ils décident que le salaire raisonnable sera refusé aux ouvriers ; ils décident que les ouvriers qui continuent la lutte seront exclus, seront chassés, seront désignés par des marques imperceptibles, mais connues des autres patrons, à l’universelle vindicte patronale. […] Ainsi, tandis que l’acte de violence de l’ouvrier apparaît toujours, est toujours défini, toujours aisément frappé, la responsabilité profonde et meurtrière des grands patrons, des grands capitalistes, elle se dérobe, elle s’évanouit dans une sorte d’obscurité. »

Il est vrai que, quand on a tourné le dos à ses engagements électoraux et berné le peuple de gauche, on n’en est plus à une trahison près.

Pourquoi je ne voterai pas EELV aux élections régionales

Au début de l’été, EELV a annoncé quels seraient ses candidats pour les élections régionales de décembre, du moins pour les premières places dans chaque département. Je ne voterai pas pour la liste présentée par mon parti, auquel j’appartiens depuis quinze ans. Pourquoi ?

Seul parmi les huit départements franciliens, le Val-d’Oise reste avec une tête de liste en blanc. Aucun militant ou militante écologiste du Val-d’Oise n’a été jugé digne d’occuper cette place par la direction et celle-ci a décidé de la réserver à une « personnalité d’ouverture ». Sauf qu’à ce jour cette personnalité d’ouverture n’a pas encore été trouvée, et les précédentes expériences en la matière n’incitent guère à l’optimisme.

L’affront aux militants n’étant pas suffisamment grand, cette même direction a décidé d’octroyer la deuxième place à Kader Bentahar, qui a peu de choses à voir avec le Val-d’Oise puisqu’il est vice-président au développement économique de la communauté d’agglomération de Clichy-sous-Bois-Montfermeil en Seine-Saint-Denis. Et, bien qu’il soit étiqueté EELV, la pauvreté de son blog, où ne figurent que quelques copiés-collés de communiqués de militants de Vaujours ou du national, montre de plus que ce n’est ni un militant ni un écologiste.

Alors pourquoi la direction nationale d’EELV lui donne cette place ? Parce que, face à la masse d’adhésions de complaisance opérées par le maire de Sevran, Kader Bentahar a réussi à faire mieux et à redonner une majorité en Seine-Saint-Denis au courant majoritaire Cosse-Duflot. Pareille performance méritait bien une récompense, et, les premières places en Seine-Saint-Denis étant déjà occupées par des incontournables, il a donc été décidé de l’envoyer ailleurs.

La direction du parti va se défendre de ces mauvais procédés en disant que ce n’est pas elle qui a décidé mais, comme le prévoient les statuts, le conseil politique régional (CPR) qui est le « parlement » du parti au niveau régional. Sauf que, en réalité, ce conseil politique régional est largement composé de personnes qui, directement ou indirectement, doivent leur emploi à des élus Verts et sont donc « naturellement » solidaires des choix opérés par leurs chefs. De fait, tout est complètement verrouillé dès que les chefs de courant, ne raisonnant plus qu’en termes de rapports de forces et de renvois d’ascenseurs, se sont répartis entre eux les postes de pouvoir.

Ces problèmes existaient déjà du temps des Verts, mais ont été largement amplifiés avec Europe Ecologie. A ce stade, et en particulier tant qu’il ne sera pas mis un coup d’arrêt au système des adhésions de complaisance, je ne vois pas ce qui peut sortir EELV de l’abîme dans lequel il est en train de s’enfoncer. A l’heure où il y a tant de choses importantes à défendre, c’est évidemment désastreux. D’où pourra venir le sursaut indispensable ?

 

Jeux de hasard : rien ne va plus !

Comme tous les habitants de Soisy et des environs, je suis un peu plus concerné par les problèmes liés aux jeux d’argent que la moyenne de nos concitoyens : quand un automobiliste s’arrête pour demander au piéton que vous êtes un renseignement, vous pouvez être à peu près sûr que c’est pour vous demander où se trouve le casino… et, quand je vais prendre le train à Champ-de-Courses et que je ne trouve pas à me garer, c’est bien sûr parce que les parkings gratuits ont été envahis par les turfistes se rendant à l’hippodrome.

En dehors de cette gêne ponctuelle, que des personnes se livrent à ce genre de passe-temps ne me dérange absolument pas — on a tous nos petites faiblesses — et il n’est pas question de les interdire. Cependant, j’observe que le jeu pratiqué au casino n’est pas une activité totalement neutre, puisque ceux-ci ne peuvent pas s’installer n’importe où et que la publicité leur est interdite.

Même si la potentialité d’addiction est sans doute un peu plus faible, comment cela se fait-il alors que l’on soit inondé de publicités incitant à jouer au PMU et à toutes les variantes de grattage-tirage de la FDJ ? Pourquoi les publicités pour l’alcool et le tabac sont interdites et pas celles pour le PMU et la FDJ, alors que les effets pour ceux qui s’y adonnent sont potentiellement aussi destructeurs ?

En dehors des taxes que cela rapporte à l’Etat, il y a une raison de fond au maintien de ce système : dans un pays où l’écrasante majorité de la population gagne juste de quoi vivre chichement voire de survivre et où les perspectives d’évolution sociale favorable sont quasi nulles, il est vital pour les tenants du pouvoir de maintenir parmi cette population un espoir de sortir de leur condition en touchant le « gros lot ». Même si les chances sont infinitésimales, le fait de maintenir cette hypothétique possibilité (« l’espoir fait vivre ») permet d’avoir quelque chose à se raccrocher et surtout d’éviter au bon peuple de s’interroger sur les inégalités et les injustices qui minent notre société et de se révolter. C’est toujours le pari que l’on peut s’en sortir individuellement, plutôt que de rechercher des solutions collectives.

C’est pourquoi, tout en laissant bien sûr à chacun la possibilité de pratiquer les activités de son choix, il est tout à fait amoral et choquant que, au pays des Lumières, on continue à laisser faire de la publicité encourageant les comportements visant à maintenir un ordre a-social. Avec une mesure simple, on pourrait initier un changement socio-culturel important. Ne serait-ce pas le rôle d’un gouvernement de gauche de porter ce changement?

 

Face au monde de la finance, la Grèce doit être aussi bien traitée que Soisy !

Il est particulièrement réjouissant que les « inventeurs » de la démocratie nous donnent aujourd’hui, en 2015, une salvatrice piqûre de rappel de ce que doit être la démocratie : le respect de la volonté exprimée par les citoyens et non pas la confiscation des leviers de décision par une poignée de froids technocrates. Certains disent, en particulier dans les milieux sociaux-démocrates, que, une fois au pouvoir, on ne peut plus gouverner en faveur de sa base électorale. Alexis Tsipras, son gouvernement et le peuple grec viennent de nous démontrer le contraire, chapeau !

Samedi, juste à la veille de cet éblouissant référendum, se tenait à Soisy un conseil municipal extraordinaire avec un seul point à l’ordre du jour : la restructuration d’un emprunt toxique qui avait été souscrit par la Ville en 2010. Ci-dessous l’intervention que j’y ai faite, avant de voter favorablement puisque cela permet de sauver relativement les meubles. Et, face à la folie de la finance internationale, il n’y a pas de raison que demain la Grèce ait un traitement plus dur que celui qu’ont réussi à obtenir la plupart des communes françaises !

« Pour parler un peu du fond, je voudrais savoir quelle leçon, Monsieur le Maire, vous tirez de cet épisode pour les emprunts que la Ville sera amenée à faire pour nos investissements futurs. Parce que vous avez dit ici il y a quelques mois que tous les experts financiers pensaient, à l’époque où la Ville a souscrit cet emprunt toxique, que c’était une excellente affaire. Or ce n’est pas vrai, déjà à l’époque il y avait des économistes comme Bernard Maris — auquel nous avons rendu hommage ici même au mois de février dernier — qui dénonçaient ces montages mortifères, et dont la situation en Grèce aujourd’hui est une autre illustration. De qui écouterez-vous les conseils à l’avenir ? »

Sa seule réponse a été que la Ville ne souscrirait plus que des emprunts à taux fixe ou à taux variable « capé ». Evidemment, je ne m’attendais pas à ce qu’il déclare la guerre au monde de la finance qui pourtant aurait pu sans vergogne dépouiller Soisy. Mais lui, au moins, n’a jamais caché qu’il soutenait l’économie libérale.

 

Beau temps pour la Convergence francilienne

Ce dimanche 7 juin se déroulait la Convergence francilienne, grand « rassemblement manifestif » comme la qualifie l’association Mieux se déplacer à bicyclette (MDB). Soisy était de nouveau une ville étape pour la branche violette qui rassemblait les cyclistes de la banlieue Nord, et la ville avait aimablement installé un barnum avec des rafraîchissements devant l’hippodrome, point de rassemblement pour les Soiséens.

Ce geste symbolique envers les cyclistes est toujours apprécié, mais il serait encore plus apprécié que soit menée une vraie politique municipale et communautaire pour faciliter les déplacements à vélo. A cet égard, je ne peux que regretter que les engagements qui avaient été pris par le maire lors du conseil municipal du 6 novembre 2014 n’aient toujours pas été suivis d’effets.

Arrivée du peloton de Taverny au champ de courses

La facture du nucléaire s’alourdit chaque jour

Sans même parler de la sécurité qui reste aléatoire et du stockage des déchets qui reste insoluble — problèmes qui pourtant devraient être suffisants pour sortir de l’énergie nucléaire dans les meilleurs délais —, la fable qui consistait à nous faire croire que l’énergie nucléaire était une énergie bon marché perd un peu plus de crédibilité chaque jour.

En effet, outre le fait que le coût faramineux du démantèlement des centrales obsolètes n’a jamais été pris en compte (une des raisons pour lesquelles François Hollande ne tient pas sa promesse de fermeture de Fessenheim ?), les problèmes techniques rencontrés par l’EPR de Flamanville font que celui-ci est en passe de devenir le fiasco industriel du siècle ! L’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN) vient d’émettre de sérieux doutes sur la fiabilité de la cuve principale devant accueillir le cœur du réacteur et se demande s’il n’est pas opportun d’arrêter le chantier en attendant d’y voir plus clair.

Quand on pense qu’on nous avait vendu cet EPR comme le nec plus ultra de la nouvelle génération de réacteurs nucléaires mais qu’il a déjà trois ans de retard et que son budget a triplé pour avoisiner aujourd’hui 10 milliards d’euros… Qui au final paiera la facture ?