Pour lutter contre les nuisances aériennes, rassemblement le 10 novembre au ministère de l’Ecologie

Même si je trouve les revendications de la Convergence associative (coordination d’associations franciliennes luttant contre les nuisances aériennes) très minimalistes, je participerai au rassemblement auquel elle appelle ce mardi 10 novembre à 18 heures devant le ministère de l’Ecologie 246 boulevard Saint-Germain à Paris.

Il y a au moins une revendication à laquelle les Val-d’Oisiens ne doivent pas renoncer, celle de l’interdiction des vols nocturnes, comme c’est le cas à Orly et dans de nombreux grands aéroports européens.

Une fois encore, Hollande et Valls trahissent Jaurès

Incroyable que des gens qui se disent socialistes puissent parler de « violences inacceptables » et traitent de « voyous » ceux qui souffrent dans leur chair et sont exaspérés par le cynisme de plus en plus violent dont fait preuve le monde de la finance internationale. N’ont-ils pas lu Jaurès ?

Voici ce que déclarait Jean Jaurès devant la Chambre des députés il y a plus d’un siècle, le 19 juin 1906 :  « Le patronat n’a pas besoin, lui, pour exercer une action violente, de gestes désordonnés et de paroles tumultueuses ! Quelques hommes se rassemblent, à huis clos, dans la sécurité, dans l’intimité d’un conseil d’administration, et à quelques-uns, sans violence, sans gestes désordonnés, sans éclats de voix, comme des diplomates causant autour du tapis vert, ils décident que le salaire raisonnable sera refusé aux ouvriers ; ils décident que les ouvriers qui continuent la lutte seront exclus, seront chassés, seront désignés par des marques imperceptibles, mais connues des autres patrons, à l’universelle vindicte patronale. […] Ainsi, tandis que l’acte de violence de l’ouvrier apparaît toujours, est toujours défini, toujours aisément frappé, la responsabilité profonde et meurtrière des grands patrons, des grands capitalistes, elle se dérobe, elle s’évanouit dans une sorte d’obscurité. »

Il est vrai que, quand on a tourné le dos à ses engagements électoraux et berné le peuple de gauche, on n’en est plus à une trahison près.

Pourquoi je ne voterai pas EELV aux élections régionales

Au début de l’été, EELV a annoncé quels seraient ses candidats pour les élections régionales de décembre, du moins pour les premières places dans chaque département. Je ne voterai pas pour la liste présentée par mon parti, auquel j’appartiens depuis quinze ans. Pourquoi ?

Seul parmi les huit départements franciliens, le Val-d’Oise reste avec une tête de liste en blanc. Aucun militant ou militante écologiste du Val-d’Oise n’a été jugé digne d’occuper cette place par la direction et celle-ci a décidé de la réserver à une « personnalité d’ouverture ». Sauf qu’à ce jour cette personnalité d’ouverture n’a pas encore été trouvée, et les précédentes expériences en la matière n’incitent guère à l’optimisme.

L’affront aux militants n’étant pas suffisamment grand, cette même direction a décidé d’octroyer la deuxième place à Kader Bentahar, qui a peu de choses à voir avec le Val-d’Oise puisqu’il est vice-président au développement économique de la communauté d’agglomération de Clichy-sous-Bois-Montfermeil en Seine-Saint-Denis. Et, bien qu’il soit étiqueté EELV, la pauvreté de son blog, où ne figurent que quelques copiés-collés de communiqués de militants de Vaujours ou du national, montre de plus que ce n’est ni un militant ni un écologiste.

Alors pourquoi la direction nationale d’EELV lui donne cette place ? Parce que, face à la masse d’adhésions de complaisance opérées par le maire de Sevran, Kader Bentahar a réussi à faire mieux et à redonner une majorité en Seine-Saint-Denis au courant majoritaire Cosse-Duflot. Pareille performance méritait bien une récompense, et, les premières places en Seine-Saint-Denis étant déjà occupées par des incontournables, il a donc été décidé de l’envoyer ailleurs.

La direction du parti va se défendre de ces mauvais procédés en disant que ce n’est pas elle qui a décidé mais, comme le prévoient les statuts, le conseil politique régional (CPR) qui est le « parlement » du parti au niveau régional. Sauf que, en réalité, ce conseil politique régional est largement composé de personnes qui, directement ou indirectement, doivent leur emploi à des élus Verts et sont donc « naturellement » solidaires des choix opérés par leurs chefs. De fait, tout est complètement verrouillé dès que les chefs de courant, ne raisonnant plus qu’en termes de rapports de forces et de renvois d’ascenseurs, se sont répartis entre eux les postes de pouvoir.

Ces problèmes existaient déjà du temps des Verts, mais ont été largement amplifiés avec Europe Ecologie. A ce stade, et en particulier tant qu’il ne sera pas mis un coup d’arrêt au système des adhésions de complaisance, je ne vois pas ce qui peut sortir EELV de l’abîme dans lequel il est en train de s’enfoncer. A l’heure où il y a tant de choses importantes à défendre, c’est évidemment désastreux. D’où pourra venir le sursaut indispensable ?

 

Jeux de hasard : rien ne va plus !

Comme tous les habitants de Soisy et des environs, je suis un peu plus concerné par les problèmes liés aux jeux d’argent que la moyenne de nos concitoyens : quand un automobiliste s’arrête pour demander au piéton que vous êtes un renseignement, vous pouvez être à peu près sûr que c’est pour vous demander où se trouve le casino… et, quand je vais prendre le train à Champ-de-Courses et que je ne trouve pas à me garer, c’est bien sûr parce que les parkings gratuits ont été envahis par les turfistes se rendant à l’hippodrome.

En dehors de cette gêne ponctuelle, que des personnes se livrent à ce genre de passe-temps ne me dérange absolument pas — on a tous nos petites faiblesses — et il n’est pas question de les interdire. Cependant, j’observe que le jeu pratiqué au casino n’est pas une activité totalement neutre, puisque ceux-ci ne peuvent pas s’installer n’importe où et que la publicité leur est interdite.

Même si la potentialité d’addiction est sans doute un peu plus faible, comment cela se fait-il alors que l’on soit inondé de publicités incitant à jouer au PMU et à toutes les variantes de grattage-tirage de la FDJ ? Pourquoi les publicités pour l’alcool et le tabac sont interdites et pas celles pour le PMU et la FDJ, alors que les effets pour ceux qui s’y adonnent sont potentiellement aussi destructeurs ?

En dehors des taxes que cela rapporte à l’Etat, il y a une raison de fond au maintien de ce système : dans un pays où l’écrasante majorité de la population gagne juste de quoi vivre chichement voire de survivre et où les perspectives d’évolution sociale favorable sont quasi nulles, il est vital pour les tenants du pouvoir de maintenir parmi cette population un espoir de sortir de leur condition en touchant le « gros lot ». Même si les chances sont infinitésimales, le fait de maintenir cette hypothétique possibilité (« l’espoir fait vivre ») permet d’avoir quelque chose à se raccrocher et surtout d’éviter au bon peuple de s’interroger sur les inégalités et les injustices qui minent notre société et de se révolter. C’est toujours le pari que l’on peut s’en sortir individuellement, plutôt que de rechercher des solutions collectives.

C’est pourquoi, tout en laissant bien sûr à chacun la possibilité de pratiquer les activités de son choix, il est tout à fait amoral et choquant que, au pays des Lumières, on continue à laisser faire de la publicité encourageant les comportements visant à maintenir un ordre a-social. Avec une mesure simple, on pourrait initier un changement socio-culturel important. Ne serait-ce pas le rôle d’un gouvernement de gauche de porter ce changement?

 

Face au monde de la finance, la Grèce doit être aussi bien traitée que Soisy !

Il est particulièrement réjouissant que les « inventeurs » de la démocratie nous donnent aujourd’hui, en 2015, une salvatrice piqûre de rappel de ce que doit être la démocratie : le respect de la volonté exprimée par les citoyens et non pas la confiscation des leviers de décision par une poignée de froids technocrates. Certains disent, en particulier dans les milieux sociaux-démocrates, que, une fois au pouvoir, on ne peut plus gouverner en faveur de sa base électorale. Alexis Tsipras, son gouvernement et le peuple grec viennent de nous démontrer le contraire, chapeau !

Samedi, juste à la veille de cet éblouissant référendum, se tenait à Soisy un conseil municipal extraordinaire avec un seul point à l’ordre du jour : la restructuration d’un emprunt toxique qui avait été souscrit par la Ville en 2010. Ci-dessous l’intervention que j’y ai faite, avant de voter favorablement puisque cela permet de sauver relativement les meubles. Et, face à la folie de la finance internationale, il n’y a pas de raison que demain la Grèce ait un traitement plus dur que celui qu’ont réussi à obtenir la plupart des communes françaises !

« Pour parler un peu du fond, je voudrais savoir quelle leçon, Monsieur le Maire, vous tirez de cet épisode pour les emprunts que la Ville sera amenée à faire pour nos investissements futurs. Parce que vous avez dit ici il y a quelques mois que tous les experts financiers pensaient, à l’époque où la Ville a souscrit cet emprunt toxique, que c’était une excellente affaire. Or ce n’est pas vrai, déjà à l’époque il y avait des économistes comme Bernard Maris — auquel nous avons rendu hommage ici même au mois de février dernier — qui dénonçaient ces montages mortifères, et dont la situation en Grèce aujourd’hui est une autre illustration. De qui écouterez-vous les conseils à l’avenir ? »

Sa seule réponse a été que la Ville ne souscrirait plus que des emprunts à taux fixe ou à taux variable « capé ». Evidemment, je ne m’attendais pas à ce qu’il déclare la guerre au monde de la finance qui pourtant aurait pu sans vergogne dépouiller Soisy. Mais lui, au moins, n’a jamais caché qu’il soutenait l’économie libérale.

 

Beau temps pour la Convergence francilienne

Ce dimanche 7 juin se déroulait la Convergence francilienne, grand « rassemblement manifestif » comme la qualifie l’association Mieux se déplacer à bicyclette (MDB). Soisy était de nouveau une ville étape pour la branche violette qui rassemblait les cyclistes de la banlieue Nord, et la ville avait aimablement installé un barnum avec des rafraîchissements devant l’hippodrome, point de rassemblement pour les Soiséens.

Ce geste symbolique envers les cyclistes est toujours apprécié, mais il serait encore plus apprécié que soit menée une vraie politique municipale et communautaire pour faciliter les déplacements à vélo. A cet égard, je ne peux que regretter que les engagements qui avaient été pris par le maire lors du conseil municipal du 6 novembre 2014 n’aient toujours pas été suivis d’effets.

Arrivée du peloton de Taverny au champ de courses

La facture du nucléaire s’alourdit chaque jour

Sans même parler de la sécurité qui reste aléatoire et du stockage des déchets qui reste insoluble — problèmes qui pourtant devraient être suffisants pour sortir de l’énergie nucléaire dans les meilleurs délais —, la fable qui consistait à nous faire croire que l’énergie nucléaire était une énergie bon marché perd un peu plus de crédibilité chaque jour.

En effet, outre le fait que le coût faramineux du démantèlement des centrales obsolètes n’a jamais été pris en compte (une des raisons pour lesquelles François Hollande ne tient pas sa promesse de fermeture de Fessenheim ?), les problèmes techniques rencontrés par l’EPR de Flamanville font que celui-ci est en passe de devenir le fiasco industriel du siècle ! L’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN) vient d’émettre de sérieux doutes sur la fiabilité de la cuve principale devant accueillir le cœur du réacteur et se demande s’il n’est pas opportun d’arrêter le chantier en attendant d’y voir plus clair.

Quand on pense qu’on nous avait vendu cet EPR comme le nec plus ultra de la nouvelle génération de réacteurs nucléaires mais qu’il a déjà trois ans de retard et que son budget a triplé pour avoisiner aujourd’hui 10 milliards d’euros… Qui au final paiera la facture ?

 

Les responsables politiques ont-ils vraiment tout fait pour éviter la montée du terrorisme ?

Porté par l’immense émotion qu’ont manifestée la quasi-totalité des habitants du pays suite à l’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo et des policiers, le président de la République a décrété une journée de deuil national et il a eu raison de le faire. Quelques heures après ce terrible événement, il est malgré tout rassurant de constater que tous les partis politiques démocratiques se retrouvent ensemble pour dire que nous ne laisserons pas porter atteinte à notre liberté de penser et à notre liberté d’expression, fondements du vivre-ensemble de la République.

Pour autant, cet unanimisme républicain ne doit pas être un moyen pour la classe politique de s’exonérer de la responsabilité qu’elle a dans la survenue de ce genre d’actes barbares : quand on vit dans un pays où, depuis 30 ans, les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres, fatalement il y a un moment où cela explose d’une façon ou d’une autre. Des jeunes de plus en plus nombreux, quelle que soit leur origine, simplement parce qu’ils ne sont pas nés au bon endroit, s’aperçoivent qu’ils n’ont d’autres perspectives que de vendre leur force de travail dans des conditions de plus en plus difficiles et dégradantes juste pour pouvoir survivre. Ceci dans un des pays les plus riches du monde où des gens propres sur eux leur expliquent à longueur de temps qu’il faut aller encore plus loin dans cette politique libérale mortifère pour sortir de la « crise ». Et où ils s’aperçoivent que l’usage du bulletin de vote et l’alternance démocratique ne changent rien au discours dominant et aux politiques menées. Comment s’étonner après que cette injustice, ce cynisme n’alimentent pas ensuite les actes les plus fous et les plus criminels ?

De tous temps les fanatismes politiques et religieux ont prospéré sur ces situations de désespérance. Bien sûr, la police et la justice doivent faire leur travail pour châtier les assassins, mais cela ne sera jamais suffisant. Le travail de fond qu’il faut faire maintenant, sur le long terme, c’est d’ôter toute raison aux jeunes de notre pays de s’en remettre à des manipulateurs sanguinaires et que la devise liberté-égalité-fraternité gravée au fronton de nos mairies ne soit pas bafouée en permanence par les valets de la finance internationale.

 

« Bref essai de thérapie économique de groupe »

Exceptionnellement, petite note de lecture, tant cela fait du bien d’avoir entre les mains un livre qui démonte le moteur qui fait fonctionner la finance internationale, finance internationale qui pille les ressources de la planète et appauvrit 99 % de ses habitants.

Cela s’appelle Bref essai de thérapie économique de groupe mais ça se lit comme un roman. L’auteur y rappelle ce que tout le monde sait mais que chacun veut continuer à ignorer, à savoir que l’ingénierie financière fabrique un arsenal d’armes de destruction massive contre l’économie réelle, celle dont nous avons besoin pour produire les biens et les services que nous consommons.

Cette ingénierie financière nous a fabriqué des produits dérivés (moyens pour les prêteurs de se garantir des risques encourus) de plus en plus sophistiqués qui se livrent entre eux à une espèce de course à l’échalote. Résultat, en quelques années cette « industrie » a produit l’équivalent de 40 années du PIB de l’ensemble de la planète ! C’est évidemment du virtuel, mais ce virtuel a le pouvoir de détruire le réel.

L’auteur trace quelques pistes pour essayer de désamorcer cette bombe à retardement, comme l’introduction d’une TVA sur marge frappant les échanges de produits dérivés et de réassurance, TVA qui aurait la vertu de rééquilibrer les finances publiques sans impacter ni le pouvoir d’achat ni le comportement des producteurs et des consommateurs.

Là où j’ai un peu plus de mal à suivre l’auteur, c’est quand il semble considérer que la somme de nos comportements individuels pourrait être un début de solution, comme de sortir de nos contrats d’assurance-vie. Pour ma part, j’aurais plutôt tendance à miser sur une réelle alternance politique dans un grand pays européen comme la France. Il est vrai que, après le retournement de veste du parti qui fut socialiste, il faut vraiment avoir la foi du charbonnier pour espérer que nous viendrons à bout de ce système mortifère autrement que par une crise comme celle de 1929.

En tout cas, lecture indispensable avant d’aller voter !

Denis Consigny, Bref essai de thérapie économique de groupe, Le Pré du Plain, 2014.  http://www.lepreduplain.com/

 

Ce gouvernement libéral a maintenant besoin de la violence meurtrière pour imposer ses projets nocifs

Après les ministres de l’Intérieur Marcellin, Poniatowski et Bonnet, tristement célèbres pour leur conception musclée du maintien de l’ordre, j’avais noté, en 1981 avec l’arrivée de la gauche au pouvoir et Gaston Defferre au ministère de l’Intérieur, une nette baisse de tension lors des manifestations.

Mais aujourd’hui la mort tragique de Rémi Fraisse, tombé alors qu’il manifestait pacifiquement contre le projet de barrage de Sivens destiné à accroître les profits de l’industrie agro-alimentaire et menaçant 94 espèces protégées, apporte une preuve supplémentaire que ce gouvernement n’est pas de gauche.

Cela fait maintenant des années que tous les démocrates dénoncent l’utilisation par les forces de police d’armes prétendument non létales (flash-balls, tasers) mais qui ont quand même des morts à leur actif. Ce gouvernement ne les a pas supprimées, il les utilise et, après le drame, s’essaie à des manipulations politiciennes. Manuel Valls avait déjà montré ce dont il était capable le 22 février lors de la manifestation à Nantes contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, on frémit en pensant au prochain degré que sa logique libérale ne manquera pas de lui faire franchir. Le libéralisme est un système intrinsèquement violent, et encore plus quand de plus en plus de monde s’aperçoit que ces gens nous mentent et nous envoient dans le mur.