Le 25 février, le militant du Front de gauche Boualem Snaoui a passé 8 heures en garde à vue pour « dégradations commises en raison d’une appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ». Cette arrestation amène à se poser plusieurs questions inquiétantes sur l’état des libertés publiques dans notre pays.
Personnellement, tout en étant également très critique sur la politique menée par l’Etat d’Israël vis-à-vis des populations peuplant son territoire, je n’approuve pas l’action de Boualem Snaoui qui a consisté à coller des affichettes dénonçant cette politique sur les affiches du candidat PS aux élections municipales à Montmagny. Mais comment les services officiels ont-ils pu enregistrer une plainte pour « dégradations » s’agissant du recollage d’une affiche sur une autre affiche, pratique on ne peut plus courante pendant les périodes électorales ? Et comment les services de police peuvent-ils justifier 8 heures de garde à vue d’un militant politique qui n’a absolument pas cherché à nier les faits ?
Mais, au-delà de ce que l’on peut éventuellement considérer comme un dérapage ponctuel (sur lequel les responsabilités doivent être recherchées), je suis encore plus inquiet sur la procédure qui a permis le visionnage des vidéos du centre de vidéosurveillance pour des faits qui n’ont rien de répréhensible. Qui a donné le feu vert ? Au nom de quoi ? On s’aperçoit à cette occasion que ceux qui dénonçaient les dangers des dérives de la vidéosurveillance n’étaient pas dans le fantasme.