Échos du conseil municipal du 26 mai 2016

Pas d’événement saillant à ce conseil municipal du 26 mai qui est dans la continuité des précédents. Les socialistes de Soisy pour Tous ont bataillé pendant une heure sur des modifications mineures du règlement intérieur du conseil municipal. Si j’ai apporté mon soutien à leur demande qu’un conseiller municipal minoritaire puisse faire inscrire une question à l’ordre du jour, le reste n’était que pinaillages difficilement compréhensibles.

Les modifications apportées aux plans du futur espace culturel ont été validées à l’unanimité par le conseil. La principale nouvelle information est qu’il est prévu de créer un café-bar faisant de la restauration rapide à proximité, sur l’emplacement de l’actuelle miroiterie, ce qui paraît judicieux.

Le conseil s’est également inscrit dans la mode actuelle d’installer des ruches municipales, par convention avec un apiculteur. C’est évidemment une excellente chose, ne serait-ce que du point de vue pédagogique. Mais il conviendrait aussi que, dans le même temps, il ne soit pas continué à autoriser l’épandage des produits néonicotinoïdes tueurs d’abeilles. Or, sur les cinq sénateurs du Val-d’Oise, seul Hugues Portelli a voté pour l’interdiction, l’abstention des trois sénateurs « de gauche » étant particulièrement pitoyable.

Et, en fin de conseil, nous avons appris que les socialistes locaux avaient engagé depuis le début du mandat neuf procédures en contentieux contre la Ville. Ça donne toujours du travail aux avocats…

Les limites du débat public sur Europacity

La loi de 1995 instituant la Commission nationale du débat public (CNDP) a été incontestablement un progrès démocratique puisqu’elle a permis que les grands projets d’aménagement ne se négocient plus discrètement entre élus déconnectés et promoteurs intéressés mais soient débattus au grand jour. De plus, la loi de 2002 relative à la démocratie de proximité garantissant l’indépendance de la Commission est appliquée et il n’y a pas lieu de mettre en cause la neutralité des membres qui animent, du 15 mars au 30 juin, le débat public sur le projet Europacity porté par le groupe Auchan.

Toutefois, on ne peut pas dire que tous les participants soient à égalité dans ce débat : si, effectivement, n’importe quel citoyen lambda peut s’exprimer lors des réunions publiques et lors des ateliers thématiques, tout le monde ne bénéficie pas des mêmes conditions. Exemple avec l’atelier sur « l’offre culturelle et de loisirs et l’attractivité touristique » qui s’est tenu le 11 mai à Villiers-le-Bel : il y a les « experts » qui sont face à la salle, qui utilisent l’écran pour passer leurs diapositives et qui disposent jusqu’à 20 minutes, et il y a le public dans la la salle qui a droit à 1 minute pour poser une question ou 3 minutes pour faire une intervention.

Cette inégalité entre « experts » et public ne serait pas gênante si la parole des experts était réellement neutre. Or, si l’on peut considérer que c’était le cas de l’intervention du directeur de l’Observatoire des politiques culturelles, ce ne fut plus vrai pour les suivants. Après la présentation, logiquement sous son meilleur jour, par le maître d’ouvrage de son projet, les interventions du représentant de la Réunion des musées nationaux et de celle d’Universciences — qui ont noué des « partenariats » avec le maître d’ouvrage mais ne seront pas forcément opérateurs — visaient à montrer tout l’intérêt du projet. Encore plus avec les interventions d’un membre du conseil scientifique de l’Atelier international du Grand Paris et d’un de ses partenaires qui avançaient des données et des chiffres complètement invérifiables pour arriver à la conclusion que le projet d’Immochan était vraiment une bonne chose pour le  tourisme.

La vraie égalité de traitement, ce serait que les opposants à Europacity puissent disposer des mêmes conditions d’exposé de leurs arguments avec appel à des experts et projection de documents audiovisuels. Tout en sachant que, si cela pourrait avoir un effet sur les citoyens venus de bonne foi s’informer, cela n’aurait guère d’influence sur le maître d’ouvrage qui reste libre de sa décision…

 

Les leçons venues d’Autriche

La presse a fait ses gros titres sur le fait que, pour la première fois, un candidat d’extrême droite était arrivé en tête du premier tour de l’élection présidentielle en Autriche et a retenu comme fait marquant que les deux principaux partis traditionnels étaient éliminés du second tour.

Pourtant, en Autriche comme en France et dans la plupart des pays européens, il n’y a rien d’étonnant à ce que les partis socialistes et les partis conservateurs qui, quels que soient leurs discours, mènent de fait quasiment la même politique quand ils sont au pouvoir, soient complètement discrédités. Volontairement ou par manque de courage politique, tout le monde voit bien qu’ils ne sont que les jouets du monde de la finance, ce qui a pour effet que les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres.

Rien d’étonnant alors que les électeurs se tournent vers ceux qui apparaissent hors du système, le problème moral n’apparaissant plus aussi clairement vu la teneur de certains discours de la classe politique en place et les scandales qui frappent plusieurs de ses membres. Évidemment, les politiques populistes n’arrangeraient en rien la situation des peuples et poseraient beaucoup d’autres problèmes, mais nous sommes ainsi faits que souvent on a besoin de le voir pour le croire.

Mais ce que nous dit aussi cette élection autrichienne, c’est que la seule alternative crédible au national-populisme et au libéralisme ce sont les écologistes, qui posent les bonnes questions et qui ont les réponses pour organiser une vie harmonieuse entre tous les humains d’une part et entre les humains et leur environnement. Certes, les écologistes étant des humains comme les autres, ils sont également susceptibles de partir à la dérive et hélas discréditent les organisations dont ils font partie. Mais, qu’elle soit portée par quelqu’un issu de ses rangs ou par des femmes et des hommes venant d’ailleurs, l’écologie apparaîtra de plus en plus comme le seul recours contre le fascisme et le libéralisme.

 

 

Résistance face au gouvernement de la honte

A Paris et partout en France il y avait du monde hier dans la rue pour protester contre le projet El Khomri de casse du Code du travail et ce n’est vraisemblablement qu’un début, tant le cynisme de ceux qui occupent les palais de la République est maintenant sans bornes. Que ce soit ceux qui se disent les héritiers du mouvement ouvrier qui, depuis presque deux siècles, a combattu pour défendre les droits des plus faibles contre les puissants est une trahison qui, hélas, sera au final payée par tout le monde.

Qu’ils trahissent ceux qui les ont élus est déjà terrible, mais qu’en plus ils les prennent pour des imbéciles est une insulte supplémentaire : qui peut croire, par exemple, que le fait d’abaisser le coût des heures supplémentaires peut inciter les patrons à embaucher ? Les heures supplémentaires coûtant moins cher, les patrons vont évidemment y avoir davantage recours, au détriment de ceux qui restent sans emploi.

La gauche a toujours été historiquement pour la baisse du temps de travail, pour le bien-être de tous. La seule politique efficace pour l’emploi ces 30 dernières années a été le passage aux 35 heures mis en place par Martine Aubry. Ce cycle historique a été arrêté par MM. Hollande et Valls, qui resteront la caricature de ce qui est le plus détestable en politique.

Le vélo à Soisy

Ce dimanche avait lieu dans les rues de Soisy la traditionnelle épreuve de duathlon (course à pied + vélo). Préalablement, les services techniques de la ville avaient fléché le parcours par des marques à la peinture orange sur le sol. Mais pas seulement : pour des raisons de sécurité, des marques à la peinture orange indiquaient aussi certains obstacles tels que plaques d’égout pas au même niveau que le bitume, rotondités en pierre censées ralentir le trafic automobile, bordures de trottoir un peu traitres…).

Ces précautions prises pour une compétition cycliste montrent bien que, à Soisy (même si ce n’est pas qu’à Soisy), rien n’est fait pour le vélo et pour ceux qui voudraient privilégier ce mode de déplacement non polluant. Et quand, par extraordinaire, il est décidé de faire un geste, la concrétisation de ce geste met du temps à se manifester : ce n’est que le 3 février 2016 que la commission environnement a commencé à examiner le projet de contresens cyclable chemin du Parc dont le maire avait accepté le principe, à ma demande, le 6 novembre 2014 ! Faudra-t-il encore attendre quinze mois avant que ces petits aménagements soient effectués ?

Consternation

Entre Jean-Luc Mélenchon qui, dans la plus pure tradition gaullienne, annonce sa candidature à la présidence de la République, et Emmanuelle Cosse qui accepte d’entrer dans un gouvernement liberticide et antisocial, il y a de quoi désespérer beaucoup plus loin que Billancourt…

Déjà, François Hollande avait fait perdre son sens au mot « socialiste », maintenant c’est le mot « gauche » qui ne veut plus rien dire. Que la France soit, comme de nombreux pays, mal gouvernée, est déjà préoccupant. Mais qu’il n’y ait quasiment plus d’entités politiques constituées représentant une véritable alternative pour affronter les drames écologiques et humanitaires qui nous attendent crée une situation qui risque de très mal finir.

D’où pourra venir le sursaut ? Pourtant, les forces travaillant sincèrement à la promotion d’une réelle harmonie sociale et environnementale existent, il faudrait qu’elles commencent à se libérer de celles et ceux qui  se servent de l’action collective pour leur intérêt propre. Pour ma part, je vais continuer à y travailler à EELV.

L’espace culturel a enfin un visage

Le plat de résistance du conseil municipal de ce 4 février était le choix entre les trois projets proposés pour la construction de l’espace culturel. Choix tout relatif puisque le présentateur ne masquait guère sa préférence pour le projet n° 2, qui correspondait d’ailleurs à la préférence exprimée par le jury ainsi que, majoritairement, par le public qui s’était déplacé pour voir l’exposition.

Il faut avouer, comme je l’ai déclaré pour expliquer mon vote, que celui-ci, tout en rondeurs, est celui qui paraît le plus accueillant, c’est celui qui donne envie d’y entrer, ce qui est capital pour un lieu de vie comme un centre culturel. Le vote final du conseil a été de 28 voix pour ce projet, 1 voix pour le projet n° 1, et 3 bulletins blancs.

espace culturelCependant la réalisation de celui-ci nécessitera une modification à la marge du PLU, et il ne reste plus qu’à espérer qu’il n’y aura pas de recours à ce sujet pour cause de rupture d’égalité comme l’a évoqué le groupe socialiste, l’édification de ce centre culturel, promis depuis plus de vingt ans, ne pouvant plus souffrir de nouveau retard.

Consommer local ?

L’association représentant les artisans et commerçants de Soisy vient de distribuer dans nos boîtes à lettres le petit fascicule 2016 répertoriant les membres de leur association.

Nos artisans et commerçants ont compris que le discours écologique était porteur, puisqu’ils mettent en exergue l’assertion « Mieux consommer, c’est consommer local », ce avec quoi je suis parfaitement d’accord. En effet, il est toujours mieux d’aller à pied avec son cabas faire ses courses quotidiennes chez les commerçants de proximité avec lesquels on entretient souvent un lien de convivialité, plutôt que de prendre sa voiture pour aller remplir son Caddie dans un hypermarché froid et déshumanisé.

Il ne reste donc plus qu’à les convaincre que « consommer local » ce n’est pas seulement faire les courses en bas de chez soi, mais aussi et surtout acheter des produits qui ne viennent pas de l’autre bout de la planète pour des raisons financières comme c’est encore trop souvent le cas. S’il n’y a pas de raisons de se priver de fruits qui ne peuvent pousser en métropole (oranges, bananes), il est aberrant de faire faire des milliers de kilomètres à des fruits (cerises, framboises) que l’on peut consommer abondamment en saison.

Le Val-d’Oise toujours solidaire du terroir de Notre-Dame-des-Landes

20160109_110654Ce samedi 9 janvier était une journée nationale de mobilisation pour protester contre la procédure d’expropriation des paysans vivant à Notre-Dame-des-Landes lancée par Vinci qui veut toujours y construire son aéroport inutile. Une audience se tiendra le 13 janvier, alors que François Hollande s’était engagé à ce qu’il n’y ait aucun travaux ni aucune expulsion tant que les recours juridiques ne seraient pas épuisés.

Pour dénoncer cette nouvelle trahison, les écologistes du collectif Notre-Dame-des-Landes 95 ont posé des banderoles sur les passerelles du boulevard du Port à Cergy et ont distribué, dans une ambiance bon enfant, des tracts aux automobilistes qui allaient faire les soldes au centre commercial.

Echos du conseil municipal du 17 décembre

Après l’installation de Chantal Louison au conseil municipal en remplacement d’Alain Ananian qui a été déclaré inéligible (sans qu’on en connaisse la raison), le maire a fort judicieusement proposé que la question numéro 9 soit traitée en premier, par égard à la vingtaine de personnes dans le public qui s’étaient déplacées pour cette question.

Celle-ci concernait l’achat d’une maison au 49 de la rue Jean-Mermoz, avec l’intention d’y installer l’antenne locale des Restos du cœur. Tant pour les bénéficiaires que pour le voisinage, ce projet n’était pas bon, ce qui  expliquait la mobilisation des habitants du quartier. Le fait que le maire fasse cette proposition de changement de l’ordre dans l’ordre était de bon augure et, effectivement, les interventions de Soisy pour Tous et moi-même ont été inutiles, le maire ayant déjà pris la décision — en se ménageant une porte de sortie honorable sans avoir l’air de céder sous la pression — de renoncer à ce projet. Cette maison servira finalement à loger du personnel communal.

Le gros morceau de ce conseil était en fait l’adoption du budget 2016, au sujet duquel le PS a jugé utile de poser plein de questions techniques d’un intérêt très relatif. La démarche est d’autant plus étonnante que, finalement, ils se sont abstenus sans explications au moment du vote, alors que normalement le vote « contre » le budget est un des principaux actes constitutifs de l’opposition. De ce vote on pourrait conclure que je suis la seule réelle opposition à Soisy, ce qui, sur les problèmes de fond, paraît de plus en plus évident.

En revanche j’ai été suivi par Chantal Louison et Soisy pour Tous quand je me suis abstenu sur le calendrier d’agenda d’accessibilité programmée pour l’accessibilité aux bâtiments communaux en faisant le constat — semblant donc partagé — que la ville de Soisy n’a jamais été à la pointe en matière d’adaptation aux handicaps.

Enfin, suite à la question que j’avais fait rajouter sur le syndicat Emeraude, il semble que nous pourrons avoir à partir de l’année prochaine en zone pavillonnaire une collecte séparée des déchets fermentiscibles, ce qui est une bonne nouvelle à condition que ceux-ci soient traités correctement par le futur prestataire.