Résistance face au gouvernement de la honte

A Paris et partout en France il y avait du monde hier dans la rue pour protester contre le projet El Khomri de casse du Code du travail et ce n’est vraisemblablement qu’un début, tant le cynisme de ceux qui occupent les palais de la République est maintenant sans bornes. Que ce soit ceux qui se disent les héritiers du mouvement ouvrier qui, depuis presque deux siècles, a combattu pour défendre les droits des plus faibles contre les puissants est une trahison qui, hélas, sera au final payée par tout le monde.

Qu’ils trahissent ceux qui les ont élus est déjà terrible, mais qu’en plus ils les prennent pour des imbéciles est une insulte supplémentaire : qui peut croire, par exemple, que le fait d’abaisser le coût des heures supplémentaires peut inciter les patrons à embaucher ? Les heures supplémentaires coûtant moins cher, les patrons vont évidemment y avoir davantage recours, au détriment de ceux qui restent sans emploi.

La gauche a toujours été historiquement pour la baisse du temps de travail, pour le bien-être de tous. La seule politique efficace pour l’emploi ces 30 dernières années a été le passage aux 35 heures mis en place par Martine Aubry. Ce cycle historique a été arrêté par MM. Hollande et Valls, qui resteront la caricature de ce qui est le plus détestable en politique.

Le vélo à Soisy

Ce dimanche avait lieu dans les rues de Soisy la traditionnelle épreuve de duathlon (course à pied + vélo). Préalablement, les services techniques de la ville avaient fléché le parcours par des marques à la peinture orange sur le sol. Mais pas seulement : pour des raisons de sécurité, des marques à la peinture orange indiquaient aussi certains obstacles tels que plaques d’égout pas au même niveau que le bitume, rotondités en pierre censées ralentir le trafic automobile, bordures de trottoir un peu traitres…).

Ces précautions prises pour une compétition cycliste montrent bien que, à Soisy (même si ce n’est pas qu’à Soisy), rien n’est fait pour le vélo et pour ceux qui voudraient privilégier ce mode de déplacement non polluant. Et quand, par extraordinaire, il est décidé de faire un geste, la concrétisation de ce geste met du temps à se manifester : ce n’est que le 3 février 2016 que la commission environnement a commencé à examiner le projet de contresens cyclable chemin du Parc dont le maire avait accepté le principe, à ma demande, le 6 novembre 2014 ! Faudra-t-il encore attendre quinze mois avant que ces petits aménagements soient effectués ?

Consternation

Entre Jean-Luc Mélenchon qui, dans la plus pure tradition gaullienne, annonce sa candidature à la présidence de la République, et Emmanuelle Cosse qui accepte d’entrer dans un gouvernement liberticide et antisocial, il y a de quoi désespérer beaucoup plus loin que Billancourt…

Déjà, François Hollande avait fait perdre son sens au mot « socialiste », maintenant c’est le mot « gauche » qui ne veut plus rien dire. Que la France soit, comme de nombreux pays, mal gouvernée, est déjà préoccupant. Mais qu’il n’y ait quasiment plus d’entités politiques constituées représentant une véritable alternative pour affronter les drames écologiques et humanitaires qui nous attendent crée une situation qui risque de très mal finir.

D’où pourra venir le sursaut ? Pourtant, les forces travaillant sincèrement à la promotion d’une réelle harmonie sociale et environnementale existent, il faudrait qu’elles commencent à se libérer de celles et ceux qui  se servent de l’action collective pour leur intérêt propre. Pour ma part, je vais continuer à y travailler à EELV.

L’espace culturel a enfin un visage

Le plat de résistance du conseil municipal de ce 4 février était le choix entre les trois projets proposés pour la construction de l’espace culturel. Choix tout relatif puisque le présentateur ne masquait guère sa préférence pour le projet n° 2, qui correspondait d’ailleurs à la préférence exprimée par le jury ainsi que, majoritairement, par le public qui s’était déplacé pour voir l’exposition.

Il faut avouer, comme je l’ai déclaré pour expliquer mon vote, que celui-ci, tout en rondeurs, est celui qui paraît le plus accueillant, c’est celui qui donne envie d’y entrer, ce qui est capital pour un lieu de vie comme un centre culturel. Le vote final du conseil a été de 28 voix pour ce projet, 1 voix pour le projet n° 1, et 3 bulletins blancs.

espace culturelCependant la réalisation de celui-ci nécessitera une modification à la marge du PLU, et il ne reste plus qu’à espérer qu’il n’y aura pas de recours à ce sujet pour cause de rupture d’égalité comme l’a évoqué le groupe socialiste, l’édification de ce centre culturel, promis depuis plus de vingt ans, ne pouvant plus souffrir de nouveau retard.

Consommer local ?

L’association représentant les artisans et commerçants de Soisy vient de distribuer dans nos boîtes à lettres le petit fascicule 2016 répertoriant les membres de leur association.

Nos artisans et commerçants ont compris que le discours écologique était porteur, puisqu’ils mettent en exergue l’assertion « Mieux consommer, c’est consommer local », ce avec quoi je suis parfaitement d’accord. En effet, il est toujours mieux d’aller à pied avec son cabas faire ses courses quotidiennes chez les commerçants de proximité avec lesquels on entretient souvent un lien de convivialité, plutôt que de prendre sa voiture pour aller remplir son Caddie dans un hypermarché froid et déshumanisé.

Il ne reste donc plus qu’à les convaincre que « consommer local » ce n’est pas seulement faire les courses en bas de chez soi, mais aussi et surtout acheter des produits qui ne viennent pas de l’autre bout de la planète pour des raisons financières comme c’est encore trop souvent le cas. S’il n’y a pas de raisons de se priver de fruits qui ne peuvent pousser en métropole (oranges, bananes), il est aberrant de faire faire des milliers de kilomètres à des fruits (cerises, framboises) que l’on peut consommer abondamment en saison.

Le Val-d’Oise toujours solidaire du terroir de Notre-Dame-des-Landes

20160109_110654Ce samedi 9 janvier était une journée nationale de mobilisation pour protester contre la procédure d’expropriation des paysans vivant à Notre-Dame-des-Landes lancée par Vinci qui veut toujours y construire son aéroport inutile. Une audience se tiendra le 13 janvier, alors que François Hollande s’était engagé à ce qu’il n’y ait aucun travaux ni aucune expulsion tant que les recours juridiques ne seraient pas épuisés.

Pour dénoncer cette nouvelle trahison, les écologistes du collectif Notre-Dame-des-Landes 95 ont posé des banderoles sur les passerelles du boulevard du Port à Cergy et ont distribué, dans une ambiance bon enfant, des tracts aux automobilistes qui allaient faire les soldes au centre commercial.

Echos du conseil municipal du 17 décembre

Après l’installation de Chantal Louison au conseil municipal en remplacement d’Alain Ananian qui a été déclaré inéligible (sans qu’on en connaisse la raison), le maire a fort judicieusement proposé que la question numéro 9 soit traitée en premier, par égard à la vingtaine de personnes dans le public qui s’étaient déplacées pour cette question.

Celle-ci concernait l’achat d’une maison au 49 de la rue Jean-Mermoz, avec l’intention d’y installer l’antenne locale des Restos du cœur. Tant pour les bénéficiaires que pour le voisinage, ce projet n’était pas bon, ce qui  expliquait la mobilisation des habitants du quartier. Le fait que le maire fasse cette proposition de changement de l’ordre dans l’ordre était de bon augure et, effectivement, les interventions de Soisy pour Tous et moi-même ont été inutiles, le maire ayant déjà pris la décision — en se ménageant une porte de sortie honorable sans avoir l’air de céder sous la pression — de renoncer à ce projet. Cette maison servira finalement à loger du personnel communal.

Le gros morceau de ce conseil était en fait l’adoption du budget 2016, au sujet duquel le PS a jugé utile de poser plein de questions techniques d’un intérêt très relatif. La démarche est d’autant plus étonnante que, finalement, ils se sont abstenus sans explications au moment du vote, alors que normalement le vote « contre » le budget est un des principaux actes constitutifs de l’opposition. De ce vote on pourrait conclure que je suis la seule réelle opposition à Soisy, ce qui, sur les problèmes de fond, paraît de plus en plus évident.

En revanche j’ai été suivi par Chantal Louison et Soisy pour Tous quand je me suis abstenu sur le calendrier d’agenda d’accessibilité programmée pour l’accessibilité aux bâtiments communaux en faisant le constat — semblant donc partagé — que la ville de Soisy n’a jamais été à la pointe en matière d’adaptation aux handicaps.

Enfin, suite à la question que j’avais fait rajouter sur le syndicat Emeraude, il semble que nous pourrons avoir à partir de l’année prochaine en zone pavillonnaire une collecte séparée des déchets fermentiscibles, ce qui est une bonne nouvelle à condition que ceux-ci soient traités correctement par le futur prestataire.

 

Faire barrage à la droite et l’extrême droite

La logique des scrutins à deux tours c’est qu’au premier tour on choisit et qu’au second tour on élimine. Et, pour éliminer la droite et l’extrême droite en Ile-de-France dimanche prochain il n’y a qu’une seule possibilité, c’est voter pour la liste conduite par Claude Bartolone, même quand on se demande comment quelqu’un qui soutient la politique de ce gouvernement peut encore se prétendre de gauche.

Dans le même temps il faut savoir reconnaître que le bilan de la majorité sortante du conseil régional est plutôt positif. Surtout, il faut avoir conscience que l’arrivée à la tête de la région de Valérie Pécresse — dont la démagogie laisse sans voix les politiciens les plus endurcis — avec son programme anti-écologique serait une catastrophe pour l’avenir de l’Ile-de-France.

Dans le Val-d’Oise nous aurons d’autant moins de mal à voter pour la liste de rassemblement de la gauche et des écologistes que la tête de liste départementale a été confiée à Pierre Serne, qui bénéficie d’un excellent bilan en tant que vice-président aux transports de la région. Et que nous savons que nous pourrons encore plus compter sur lui pour lutter contre les grands projets inutiles (BIP, Europacity) et construire ensemble des projets de vie alternatifs.

Interdiction de manifester mais pas de consommer

Que l’horreur des assassinats du 13 novembre amène le pouvoir à prendre des mesures policières et judiciaires exceptionnelles est une réponse normale et nécessaire. Mais la nature des mesures qui sont prises laisse dubitatif sur leur efficacité et sur le but qui est réellement poursuivi.

Pourquoi, par exemple, la manifestation prévue samedi dernier pour protester contre le choix du tracé du BHNS sur le Triangle de Gonesse a-t-elle été interdite ? Quelle est la raison profonde de l’interdiction de la grande manifestation qui était prévue dimanche 29 novembre à Paris à la veille de la COP21 ? Tout montre que le gouvernement ne veut pas qu’il soit visible  que la sauvegarde du climat est l’objet d’une grande mobilisation populaire, certainement plus sincère que celle des politiques en permanence sous influence des lobbies industriels et financiers.

Les rassemblements offriraient une cible aux terroristes ? Pourtant, les événements culturels, un temps suspendus, ont repris ; les événements sportifs n’ont jamais vraiment été arrêtés, alors que c’est eux qui ont été visés le 13 novembre. On découvre qu’il y avait aussi des projets d’attentats à La Défense, mais les centres commerciaux continuent à faire le maximum pour nous faire consommer.

Les manifestations de citoyens n’ont pas été visées, mais ce sont ces rassemblements-là que le gouvernement décide d’interdire. Alternatiba et de nombreuses personnalités remarquent que c’est une grande victoire de Daesh d’avoir provoqué la mise sous tutelle sécuritaire de la population tout entière et appellent à braver cette interdiction arbitraire. De qui auront le plus à craindre ceux qui répondront à cet appel ? Des terroristes ou de Manuel Valls ?

 

Qu’un sang impur…

En réponse aux abominables crimes du 13 novembre, de nombreux citoyennes et citoyens ont, spontanément, entonné ensemble La Marseillaise. Cette façon de réaffirmer notre unité et la défense des valeurs de la République est réconfortante. Mais il y a quand même un problème avec les paroles du chant national, qui ont été écrites dans un contexte bien différent de celui d’aujourd’hui. Plus que jamais, nous savons que répondre à la violence par la violence n’est pas la solution, et que la notion de « sang impur » n’est pas supportable. Il serait donc grand temps de modifier ces paroles. A titre d’exemple, voici celles que propose Graeme Allwright.

Pour tous les enfants de la terre
Chantons amour et liberté.
Contre toutes les haines et les guerres
L’étendard d’espoir est levé
L’étendard de justice et de paix.

Rassemblons nos forces, notre courage
Pour vaincre la misère et la peur
Que règnent au fond de nos cœurs
L’amitié la joie et le partage.

La flamme qui nous éclaire
Traverse les frontières
Partons, partons, amis, solidaires
Marchons vers la lumière.