Patronat/syndicats : un accord à côté de la plaque

Il est particulièrement désolant que certains à gauche se félicitent de l’accord national interprofessionnel intervenu vendredi entre le patronat et trois syndicats sur l’organisation du travail. Le simple fait que patronat et syndicats discutent ensemble plutôt que de s’invectiver n’est pas un motif de réjouissance quand, de fait, les syndicats négocient dos au mur.

Le rapport de forces, tant idéologique que sur le terrain, leur étant de plus en plus défavorable, les syndicats essayent d’obtenir de maigres compensations en échange de l’acceptation d’une flexibilité et d’une fragilisation de plus en plus grande des travailleurs. Les modalités techniques pour y arriver sont de plus en plus nombreuses et sophistiquées mais toutes vont dans le même sens, et leur complexité même est un élément qui dessert le salarié lambda face aux services RH des patrons. Les compensations (chômage, formation) sont illusoires, voire scandaleuses s’agissant des complémentaires santé qui vont surtout enrichir les sociétés d’assurance.

Il est des droits imprescriptibles, comme celui d’avoir accès à des soins de qualité sans condition de ressources, qui ne devraient pas faire l’objet de marchandages mais devraient être garantis par l’Etat. Pour cela, il faut mettre un coup d’arrêt à la marchandisation du monde, et entre autres du monde du travail. Le simple terme de « marché du travail » devrait être banni. Si le travail servait à produire les choses utiles aux hommes et non pas à enrichir les uns en exploitant les autres, les bonnes questions seraient posées et les bonnes réponses viendraient alors naturellement.

 

 

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