Un peu plus de brouillard dans le millefeuille administratif

Le ministère de l’Intérieur vient de rendre public son projet de redécoupage des cantons pour les élections départementales de 2015. Comme on pouvait s’y attendre, la droite crie au charcutage éléctoral tandis que le PS trouve des arguments pour le justifier, chacun ne regardant le problème qu’à l’aune de ses chances de victoire électorale.

Et si on allait un peu plus au fond du problème ? Il y a quelques décennies, on s’est aperçu qu’il fallait créer des régions pour vivre à l’échelle européenne. Puis, ces dernières années, on s’est aperçu que les communes étaient trop petites pour répondre aux défis de notre temps, et on a créé des communautés de communes ou d’agglomération, aujourd’hui obligatoires. Très bien. Mais à chaque fois on a rajouté un étage à l’empilement sans supprimer celui qui était devenu inutile, générant des lourdeurs qui coûtent cher au contribuable et faisant que le citoyen ne sait plus qui est responsable de quoi. Sans parler de l’échelon européen, qui parfois peut intervenir au niveau local…

Les Belges, qui avaient hérité de la Révolution française le même découpage que nous, ont su il y a déjà longemps effectuer les regroupements nécessaires. Pourquoi est-ce impossible en France ? EELV avait fait des propositions en ce sens, qui n’ont guère été entendues. Et, même en admettant qu’il faille garder quelque temps l’échelon « département », il aurait été possible d’organiser un scrutin sur le même mode que les municipales et les régionales, scrutin qui donne satisfaction à tout le monde en garantissant la parité et la représentation des divers courants de pensée.

Au lieu de cela, le ministère de l’intérieur propose de nouveaux cantons qui ne correspondent à aucune réalité humaine ou géographique, déstructurant les cantons là où ils correspondaient encore à une certaine réalité comme dans le Vexin et ne tenant aucun compte des communautés d’agglomération en train de se construire. Notre système de représentation politique devient de plus en plus une usine à gaz au fonctionnement opaque,  avec des risques d’implosion qui ne pourront qu’augmenter.

 

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