Un tramway pour la vallée de Montmorency !

La mise en service hier du tramway T5 entre Sarcelles et Saint-Denis est une occasion supplémentaire de constater à quel point ce moyen de transport est vraiment l’outil le plus adapté pour les déplacements dans nos banlieues denses. Après la période obscurantiste du milieu du XXe siècle qui a vu sa disparition dans la plupart des villes françaises, les autorités organisatrices de transport l’ont aujourd’hui bien compris et presque partout il y a d’audacieux programmes de développement.

Cependant, si les travaux en cours sur le T8 — baptisé aussi T Y en raison de ses deux branches — sont assurément une bonne chose, ils ne sont pas suffisants : bravo pour le tronçon reliant Saint-Denis à Epinay, très bien pour celui reliant Saint-Denis à Villetaneuse. Mais celui-ci ne doit pas s’arrêter là : il faut qu’il soit prolongé vers Saint-Leu, grosso modo sur le tracé de la D928. Cela permettrait de délester la ligne H qui pourrait mettre plus de trains directs, et ce serait particulièrement utile à tous ceux qui font du « cabotage », surtout si le tracé se rapproche au plus près des centres-villes.

Tout ça pour même pas la moitié du coût de la construction d’une Avenue du Parisis (BIP) ! Et si le département, en accord avec la région, se mettait à faire les bons choix ?

 

La Cavam avoue l’échec de la vidéosurveillance

Comme le rapporte le Parisien de ce matin, la communauté d’agglomération vient d’acter l’extension de son réseau de vidéodurveillance. « Acter » et non pas « décider » parce qu’en fait les élus du conseil communautaire n’ont fait que demander une participation financière à la ville de Soisy, en réponse au souhait qu’elle a exprimé d’installation de trois caméras supplémentaires sur son territoire.

Sauf que la ville de Soisy n’a jamais exprimé un tel souhait ! En tout cas, le conseil municipal de Soisy n’a jamais eu à se prononcer sur ce sujet. En fait il s’agit là juste d’un souhait que le maire a émis dans son for intérieur, ne doutant pas que sa majorité le lui accorderait à l’occasion d’un prochain conseil municipal. Cela ne fait guère de doute, mais il s’agit là encore d’un dévoiement des procédures démocratiques qui est facilité par le cumul des mandats (maire, président de la communauté d’agglomération, vice-président du conseil général) et qui empêche tout débat de fond.

Alors que justement, sur le fond, ce besoin d’ajouter encore des caméras supplémentaires montre bien l’échec du principe même du système : de 96 caméras installées en 2006 lors de la mise en place de la vidéosurveillance, on va donc passer maintenant à 114 ! Si cette    « protection » avait vraiment été aussi efficace que nous l’assuraient ses promoteurs de l’époque, y aurait-il besoin d’ajouter sans cesse de nouvelles caméras ? Mettre une nouvelle caméra avenue de Normandie n’empêchera aucune agression avenue d’Alsace, avenue de Bourgogne ou avenue de Touraine, ces rues qui lui sont parallèles, alors que, si agression il y a, c’est bien entendu là qu’elle va se dérouler. Y rajoutera-t-on des caméras l’année prochaine ?

De plus, plus on installe de caméras, moins leurs images seront diffusées sur les 30 écrans du centre de surveillance urbain où un ou deux agents s’abîment les yeux. La montée en puissance de cette inutile usine à gaz fait qu’apparaît de plus en plus clairement son absurdité !

 

 

Oui aux polices municipales, non à leur armement !

On apprend ce matin que le conseil municipal d’Argenteuil a voté une délibération pour demander que sa police municipale soit armée de flash-balls. Il est particulièrement consternant que ce soit une municipalité de gauche qui fasse une telle demande. De plus, la déclaration de Philippe Doucet comme quoi « il n’y a jamais eu d’incidents impliquant des policiers municipaux dans l’exercice de leur fonction avec des flash-balls » est révoltante dans son cynisme : peu importait au lycéen qui a perdu un oeil il y a deux ans à Montreuil que le flash-ball ait été tiré par un policier national ou municipal !

Mais en augmentant le nombre de porteurs de ces armes (tout comme les tasers) on augmente les risques de dérapage et on augmente le climat de violence. S’il y a bien un point sur lequel nous sommes tous d’accord à Europe Ecologie les Verts c’est que, lorsqu’il y a des polices municipales, celles-ci doivent avoir des missions différentes de la police nationale et assurer une police de proximité. Et pour être efficace une police de proximité  doit être à l’image de la population dans laquelle elle évolue, aussi bien dans sa composition que dans son équipement, ce qui n’est évidemment pas le cas quand elle a à sa disposition des armes aussi dangereuses.

A l’heure où Barack Obama essaye de limiter la prolifération des armes aux Etats-Unis, j’espère vivement que la France ne suivra pas le chemin inverse et que le préfet répondra négativement à cette demande.

 

Le comité d’éthique de la vidéosurveillance trompe son monde

La loi a prévu que les collectivités territoriales qui s’équipent d’un système de vidéosurveillance doivent se doter d’un comité d’éthique chargé de garantir que ce système de surveillance si particulier ne donne pas lieu à des transgressions concernant la vie privée des personnes et que toutes les règles sont bien appliquées.

Le comité d’éthique de la communauté d’agglomération a tenu sa réunion annuelle jeudi dernier. Pris par d’autres activités, je n’ai pu m’y rendre, mais je sais que je n’ai pas perdu grand-chose : d’après un collègue socialiste présent, cette réunion a été semblable aux précédentes, c’est-à-dire un one-man-show du maire qui présente une batterie de statistiques qui tendent toutes à démontrer combien ce système est efficace.

Evidemment, les statistiques présentées ne démontrent rien du tout pour ceux qui savent les mettre en perspective. Mais ceux-là sont peu nombreux puisque, en dehors des trois élus représentant les élus minoritaires de la Cavam et le représentant de Montmorency, quasiment tous les participants sont des obligés d’une façon ou d’une autre de Luc Strehaiano (élus majoritaires bien sûr, mais aussi représentants de diverses administrations ou diverses associations) n’ayant aucun goût à exercer le moindre esprit critique.

Et, surtout, ce n’est normalement pas l’objet du comité d’éthique. Mais tant que les membres du comité d’éthique n’auront pas un réel pouvoir d’investigation permettant par exemple de se rendre à n’importe quel moment au centre de surveillance urbain pour y exercer des contrôles, il faut que les citoyens sachent que le respect de la loi ne tient qu’à la bonne foi de ceux qui y travaillent…

Peu rassurant, trouvez-vous ? Je ne vous le fais pas dire.

 

La cécité de l’Acnusa nous casse les oreilles

L’Autorité de contrôle des nuisances aériennes (Acnusa) vient paraît-il d’émettre des préconisations dans le rapport annuel qu’elle a remis au ministre des Transports. C’est ce qu’annonce la presse alors que, le rapport a beau être épais (116 pages), on n’y trouve aucune préconisation destinée à améliorer le quotidien des riverains de Roissy, juste une vague demande d’étude d’instauration d’un quota de bruit par plate-forme et compagnie, histoire sans doute de justifier les salaires des personnes qui siègent dans ces instances.

La seule chose précise qui y est dite c’est qu’il est irréaliste d’interdire les vols de nuit pour des raisons « juridiques et économiques ». On se demande bien quelles raisons juridiques ont pu trouver ces messieurs pour rendre impossible à Roissy ce qui est possible à Orly et dans d’autres aéroports européens ! Quant aux raisons économiques, c’est pour que Roissy ne soit pas condamné à renoncer au leadership et à des parts de marché !

Sauf que la perte (hypothétique) de quelques parts de marché ne chagrinerait que quelques actionnaires, alors que l’arrêt des vols de nuit permettrait que des centaines de milliers d’êtres humains retrouvent un sommeil réparateur. Tant que l’intérêt financier primera sur l’intérêt humain, cela ne tournera pas rond sur notre planète.

 

 

Confirmation de la coupure Est/Ouest pour l’Avenue du Parisis

Les craintes exprimées par Val-d’Oise Environnement lors du débat public se sont avérées fondées : lors de sa séance du 24 mai, le conseil général a entériné la coupure qui existe de fait entre les deux parties de l’Avenue du Parisis (BIP) qui restent à réaliser en autorisant le président à lancer l’enquête publique pour la partie Est (entre l’ex-N1 et Bonneuil-en-France), alors que pour la partie Ouest (entre Soisy et Groslay) il se contente de décider le lancement d’études complémentaires pour que « le projet puisse être modifié et amélioré en concertation avec les collectivités sur le territoire de la Cavam ».

C’est-à-dire qu’Arnaud Bazin continue la politique du « saussissonnage » inaugurée par ses prédécesseurs pour amener des populations qui refusaient le projet dans sa globalité à finir par l’accepter du fait des nuisances apportées par le début de réalisation. C’est une méthode particulièrement sournoise mais qui ne donne pour autant aucune pertinence à ce projet d’un autre siècle.

Dans cette configuration de réalisation par petits bouts, le TCSP (transport collectif en site propre) trouve évidemment encore moins sa place. On peut même parier que cet alibi aura été complètement oublié le jour où sera inauguré ce bout de tronçon, en admettant que celle-ci intervienne un jour.

 

Le Conseil val-d’oisien du développement durable pédale dans le vide

Tout en émettant un auto-satisfecit quant à son action, le président du Conseil val-d’oisien du développement durable (CVDD), Michel Montaldo, a regretté « le manque d’intérêt de la presse et le manque d’intérêt des étudiants » pour les travaux de ce conseil lors de la présentation du rapport d’étape de son activité lors de la séance plénière du conseil général de la semaine dernière.

Mais, malgré la qualité de la plupart des personnalités participant à ce conseil, comment s’intéresser à ses travaux vu les contraintes définies par l’autorité politique ? D’une part, on ne lui demande pas de s’occuper des problèmes d’aujourd’hui, mais de faire des projections à l’horizon 2030 ; d’autre part, on ne lui demande pas quelles mesures il serait nécessaire de prendre pour cesser de contribuer au réchauffement climatique, mais quelles mesures il faudra prendre pour s’adapter au changement climatique ! Autrement dit, on ne veut surtout pas que le CVDD puisse avoir une influence sur la politique menée par le conseil général !

M. Montaldo, prenez la décision que le CVDD doit proposer les mesures qu’il faut prendre tout de suite pour répondre à l’urgence écologique, et vous verrez que de nombreux Val-d’Oisiens s’intéresseront à vos travaux…

 

Dimanche 2 juin, les cyclistes val-d’oisiens convergent sur Paris

Pour la première fois depuis six ans que la Convergence cycliste existe, Soisy Infos du mois de mai annonce l’événement. Voilà sans doute un signe que les mentalités sont en train d’évoluer, même du côté de la mairie de Soisy ! Alors, pourquoi accompagner cette prise de conscience par une série de petits mensonges ?

En effet, on se demande bien quelles initiatives « visant à développer le vélo comme moyen de transport au quotidien » la municipalité a pu prendre puisque, depuis 1995, elle n’a pas réalisé un seul mètre d’aménagements cyclables. Les rares réalisations qui ont eu lieu sur le territoire de la commune l’ont été par le département. La création de l’abri vélos sécurisé au Champ-de-Courses est certes une bonne chose, mais pourquoi a-t-il fallu attendre une dizaine d’années entre son annonce et sa réalisation ? Et, dans la mesure où il n’est pas alimenté par un réseau cyclable lui-même sécurisé, il est évidemment sous-utilisé et sert plus d’alibi au maire que d’équipement pour les cyclistes.

De même, on se demande bien quelle a été la participation de la municipalité à l’événement l’année dernière car, bien que le rendez-vous avait été fixé devant la mairie, il n’y avait aucun représentant de la municipalité présent… Allons, espérons qu’ils feront mieux cette fois-ci, le rendez-vous est donc dimanche 2 juin à 9 h 30 à la gare du Champ-de-Courses. Mais peut-être ne savaient-ils pas, quand ils ont publié l’info, que c’était moi le “capitaine” pour ce tronçon !

Plus d’infos sur le site du MDB Vallée de Montmorency qui est en lien ci-dessous.

Quand le président du conseil général prend en compte l’avis des réunions publiques

Le Parisien de ce matin nous apprend que « Arnaud Bazin s’insurge contre la décision du ministre ». La décision contre laquelle s’insurge Arnaud Bazin, c’est celle de valider la liaison TGV Roissy-Picardie en choisissant le tracé central parmi les deux hypothèses envisagées. C’est un choix qui peut effectivement se discuter, mais le plus savoureux réside dans l’argumentation d’Arnaud Bazin : il déclare que « ce choix est surprenant lorsqu’on sait que le 2 juillet 2012, élus et habitants ont rappelé leur hostilité au projet lors d’une réunion publique ».

Les habitants de Soisy, Montmorency, Groslay et Deuil sont donc rassurés, maintenant qu’ils savent qu’il est important pour le président du conseil général de tenir compte de l’avis exprimé lors des réunions publiques. Celui-ci, qui a pu constater lors des quatre réunions publiques de l’automne dernier l’hostilité des élus et des habitants à son projet d’Avenue du Parisis, va donc y renoncer !

 

 

Des subventions régionales pour les aménagements cyclables

Pierre Serne, vice-président aux transports et à la mobilité de la région Ile-de-France, était hier soir à Mériel pour une réunion publique. S’il a bien sûr parlé des projets « lourds» comme la future gare d’interconnexion à Pleyel qui sera capitale pour notre département, il a aussi évoqué une multitude de mesures de nature à améliorer notre mobilité au quotidien.

Par exemple, la Région souhaite développer les circulations douces. Mais comme, en tant qu’institution, elle n’a pas de maîtrise de la voirie en direct, elle subventionne de 40 à 60 % les projets d’aménagements cyclables qui lui sont présentés par les collectivités locales, en particulier les communautés d’agglomération. Jusqu’à 60 %, c’est un taux de subvention exceptionnel ! Si Luc Strehaiano, maire de Soisy et président de la Cavam, pourtant habituellement très habile à décrocher les subventions, n’a rien fait en ce domaine, c’est donc bien parce qu’il préfère que continuent à se développer les moyens de transport les plus polluants.

Mais nous sommes au XXIe siècle et il faudra bien, tôt ou tard, nous adapter. 2014, avec les élections municipales et aux conseils communautaires, sera la bonne occasion de renouveler les élus afin de pouvoir mettre en place des politiques répondant aux problèmes de notre temps.