Non aux jeux Olympiques pour que vive le sport !

Certains médias voudraient nous faire croire que tout le peuple de France est derrière Anne Hidalgo pour soutenir la candidature de Paris aux jeux Olympiques 2024. Or, aussi bien à la lumière des derniers Jeux organisés que pour des raisons de fond, de plus en plus de Franciliens sont opposés à cette candidature et il faut le faire savoir !

D’abord, comment continuer à croire aux valeurs prônées par Pierre de Coubertin alors que ces jeux depuis longtemps exacerbent tous les nationalismes avec toutes les dérives que cela entraîne en dopage de plus en plus sophistiqué et en affairisme débridé ?

Alors, pourquoi chez nous, alors que cela va obliger à construire une multitude d’équipements surdimensionnés qui ne seront jamais rentables et jamais adaptés à une pratique sportive de proximité par les citoyens ordinaires ? C’est pourtant bien ces citoyens qui, au final, vont payer la facture des sommes colossales engagées. Et même les générations suivantes, du fait de l’artificialisation de sols pour des équipements inutiles à la collectivité.

Est également posée l’intérêt de la pratique du sport de haut niveau. Y en a-t-il un, à part un intérêt financier pour quelques-uns ? La pratique sportive, que ce soit dans les sports individuels ou dans les sports collectifs, doit aider à se sentir bien dans son corps et dans la société. Pour cela, la pratique du sport en compétition a aussi à un rôle à jouer : cela aide à se surpasser, à voir où on est, à se motiver dans le désir de progresser. Mais il faut que cela reste à un échelon raisonnable, de rencontres régionales par exemple. Quel sens cela a-t-il de faire 10 heures d’entraînement par jour pendant plusieurs années pour gagner quelques centièmes de seconde sur quelqu’un qui habite à l’autre bout de la Terre ?

Si quelques individus y trouvent leur compte, grand bien leur fasse ! Mais ils sont surtout une nouvelle chair à canon d’intérêts financiers qui les dépassent et des gouvernements humanistes ne devraient pas chercher à nous imposer de tels spectacles. Pour que, enfin, vive réellement le sport dans toute sa noblesse et sa bienfaisance, il faut commencer par supprimer les jeux Olympiques, et que plus aucune ville ne soit candidate !

Le dopage dans le sport n’est pas une fatalité

Le rapport d’enquête sénatoriale sur le dopage qui vient d’être rendu public met au grand jour ce que tout le monde savait confusément sans vouloir se l’avouer : plus on monte dans l’élite sportive, plus le dopage fait des ravages, et ce dans quasiment toutes les disciplines. Le rapport sénatorial fait des propositions, qui vont classiquement de la prévention à la répression en passant par le contrôle, mais est-ce que cela sera suffisant dans un monde où les tricheurs ont presque toujours une technologie d’avance sur les contrôleurs ?

Ne vaudrait-il pas mieux s’attaquer aux sources du mal ? Ces sources sont connues : d’une part tout le business, avec des sommes colossales en jeu, qui se fait avec le sport de haut niveau. La professionnalisation elle-même pose question : à partir du moment où le sportif n’a que cette activité-là pour vivre, il a une obligation de résultat, ce qui rend les dérives quasi inévitables. On a bien vu, par exemple, les changements de pratiques et d’état d’esprit depuis que le rugby s’est professionnalisé.

L’on pourrait s’interroger aussi sur la notion même de compétition. La compétition fait partie de l’activité sportive, se mesurer et se comparer aux autres est un réflexe humain, et cela permet de progresser dans sa pratique. Mais jusqu’à quel point faut-il aller ? Normal de se mesurer à l’intérieur de son club et ensuite avec les clubs de la région. Mais après, pourquoi vouloir être le meilleur du pays, du continent, de la planète ? Hormis l’argent, qu’est-ce que cela apporte à l’individu qui est obligé de faire ça à plein temps pour rester au top niveau ? Et est-ce que le spectacle qu’il offre est vraiment supérieur à celui que peuvent offrir de bons amateurs ?

Il y a au moins un sport qui échappe à tous ces problèmes : l’aïkido. L’entraînement est exigeant et peut durer toute une vie, mais il n’y a pas de compétition avec des adversaires, il y a stimulation avec des partenaires. La seule compétition est avec soi-même dans la recherche de perfection et d’harmonie. Tout n’est pas forcément transposable dans d’autres disciplines, mais ne pourrait-on pas au moins s’inspirer de cet état d’esprit ?