Lutter contre le chômage en payant les bénévoles ?

La façon dont François Hollande s’accroche à son leitmotiv d’inversion de la courbe du chômage a quelque chose de pathétique. Parce que, même s’il finit par y parvenir éventuellement avec l’aide de quelques artifices, la réalité de notre pays sera toujours celle d’un chômage de masse et, surtout, d’un mal-être social grandissant.

Ne comprend-il donc pas que le monde financier a besoin d’un chômage de masse pour fonctionner suivant son bon plaisir ? Et tant que le monde financier arrivera à imposer ses règles et son système de valeurs nous ne sortirons jamais de ce marasme, quelle que soit la bonne volonté des dirigeants nationaux.

Et si on reprenait le problème à zéro ? Le travail, l’argent, ont-ils vraiment un intérêt en eux-mêmes ? L’important n’est-il pas plutôt que nos besoins en logement, en nourriture, en santé, en déplacements, en culture, puissent être satisfaits ? Si le but de la société était plutôt de pourvoir à tous ces besoins pour chacun plutôt que de viser un plein-emploi qui n’apporte rien en lui-même, ne serait-on pas débarrassé de ce fléau qui pèse si lourd sur le mental des citoyens ?

Pour illustrer de façon un peu provocatrice cette proposition, on peut prendre l’exemple des bénévoles : ils sont des centaines de milliers en France à donner régulièrement quelques heures de leur temps pour accomplir des tâches que tout le monde trouve socialement utiles, que ce soit dans une paroisse, un club sportif, à la Croix-Rouge ou aux Restos du cœur. S’ils peuvent s’adonner à ces activités bénévoles, c’est qu’ils ont des revenus par ailleurs, un emploi rémunéré. On peut donc imaginer un système où ils laisseraient une part de leur emploi rémunéré à un chômeur et où leur activité bénévole serait payée par les Assedic…

Compliqué, direz-vous ? Bien sûr. Mais c’est un raisonnement par l’absurde pour montrer que la création de richesses ne se fait plus par l’application des lois du marché, et que si l’on raisonnait collectivement en satisfaction de la demande et non pas en offre qui cherche des débouchés à coups de communication, l’on pourrait s’occuper des vrais problèmes plutôt que de chercher des solutions à ceux qui ont été artificiellement créés.

 

 

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