Merci cher Canard

Jamais la vitalité du « quatrième pouvoir », la presse, n’a été aussi indispensable qu’aujourd’hui. Merci donc au Canard enchaîné d’avoir révélé au pays ce qu’étaient les pratiques réelles de celui qui prétendait donner des leçons de morale au reste de la classe politique. Quelle que soit l’issue judiciaire à laquelle nous assisterons, il est maintenant évident que l’homme politique François Fillon détournait à des fins personnelles les fonds publics qui lui étaient alloués pour accomplir son mandat.

Peut-être que Pénélope Fillon l’a quelque peu aidé dans différentes tâches comme cela se passe dans tous les couples. Moi-même, il est arrivé à maintes reprises que mon épouse me donne des idées, des informations, modifie des articles que j’avais rédigés, corrige des tracts que j’avais écrit, et tout cela bénévolement. Bénévolement parce que, moi-même acteur politique bénévole, j’aurais été bien en peine de lui attribuer un quelconque salaire.

Alors que Pénélope Fillon ait —  dans le meilleur des cas — touché des salaires mirobolants pour de potentielles tâches plus que légères, oui, c’est énormément choquant. Et quand ce scandale est le fait de quelqu’un qui voulait supprimer 500.000 emplois de fonctionnaires aux salaires souvent modestes au prétexte de redresser le pays, on mesure le cynisme de ces dirigeants sans aucun sentiment humain. Il n’y a plus qu’à souhaiter que ce soit le peuple qui désormais lui interdise toute responsabilité publique.

Adieu PS, je t’aimais bien…

En ces temps électoraux difficiles, on ne peut s’empêcher d’éprouver une certaine satisfaction à l’annonce des résultats de la primaire organisée par les socialistes : le fait que Manuel Valls, qui n’a jamais été de gauche, ne réunisse même pas un tiers des suffrages sur son nom et arrive derrière Benoît Hamon, a quelque chose de rassurant sur l’état réel de ce que j’ose encore appeler le « peuple de gauche ».

Cette primaire signe vraisemblablement l’acte de décès du PS et, vu ce qu’il est devenu, ce ne peut être que salvateur. Depuis 1905 le Parti socialiste a fait de grandes choses avec entre autres Léon Blum et le Front populaire, puis François Mitterrand avec l’abolition de la peine de mort et Michel Rocard avec les révolutions RMI et CSG, et jusqu’à Lionel Jospin qui a relancé le processus émancipateur de réduction du temps de travail et arrêté le surgénérateur nucléaire Superphénix. Mais, malgré les étiquettes, ce PS-là n’était plus au gouvernement.

Et si les cartes ont été brouillées au point qu’on ne distingue plus guère la différence entre la gauche et la droite, on peut quand même aujourd’hui distinguer deux catégories de responsables politiques : ceux qui font de la politique d’accompagnement — c’est-à-dire en fait qui laissent les puissances financières transnationales faire comme bon leur semble — et ceux qui, conscients de l’injustice sociale et de la finitude de la planète, mettent toutes leurs forces à faire de la politique de transformation.

Dans la catégorie de ceux qui font de la politique d’accompagnement les nuances sont infimes entre Valls, Macron ou Fillon. De l’autre côté, et c’est pour ça que le PS a fini d’exister, se trouvent Hamon, Montebourg, Mélenchon et nous-mêmes à EELV. Nous avons certes des sujets de désaccord. Mais nous avons conscience des vrais problèmes et nous parlons la même langue, donc l’avenir n’est pas forcément complètement noir pour les générations futures.

 

2017, l’année où on arrête les choses absurdes ?

20170105_145945En ce début d’année où sont prises de bonnes résolutions, je suggère à notre bonne ville de Soisy-sous-Montmorency d’arrêter les réglementations absurdes, qui sont symbolisées par l’implantation récente de ces deux panneaux rue de Montmorency : panneau « fin de zone 30 » pour, 10 mètres plus loin, mettre un panneau « zone 30 ». Le maire veut-il nous inciter à rouler à 50 juste pour la traversée du carrefour protégé par un stop ?

De plus, s’il fallait effectivement prendre des mesures pour réduire la vitesse sur cette voie, ce n’est pas la bonne solution qui a été choisie. Il aurait été beaucoup plus judicieux, efficace et moins contraignant de mettre des passages piétons à chaque intersection et de rappeler la priorité à droite, qui n’est jamais respectée dans le sens de la descente.

Dénoncer le cynisme du plan d’actions sur la prévention de la radicalisation

« S’ils n’ont pas de pain qu’ils mangent de la brioche », j’ai cité cette phrase prêtée à Marie-Antoinette au conseil municipal de ce 15 décembre au moment d’une délibération portant sur un plan d’actions sur la prévention de la radicalisation. C’était pour montrer le complet décalage qu’il y avait — comme en 1789 — entre la classe dirigeante et la réalité du pays.

En effet, ce « plan d’actions » fait plusieurs fois référence aux valeurs de la République. Mais quel crédit accorder à ce discours alors que les valeurs de la République sont bafouées par ceux-là mêmes qui s’en gargarisent ? La République dit que les hommes naissent libres et égaux en droits, mais depuis plusieurs décennies nous vivons dans un monde où les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Les jeunes les plus défavorisés n’ont souvent plus aucun espoir d’améliorer leur situation et, dans ce contexte, n’ayant plus aucun horizon, il n’est pas étonnant qu’ils se tournent vers la radicalité religieuse.

Et ce n’est certainement pas avec un discours moralisateur qui, forcément, est perçu comme un tissu de mensonges, que l’on va arranger les choses, bien au contraire. J’ai donc voté contre ce plan d’actions concocté par une classe politique impuissante devant le monde de la finance, en appelant à une révolution citoyenne de la même ampleur que celle de 1789.

Le « vivre ensemble » ne progresse pas avec l’annonce de mesures gadgets

Le bureau national d’Europe Ecologie Les Verts a publié un communiqué concernant les événements qui viennent de se dérouler à Beaumont-sur-Oise suite au tragique décès d’Adama Traoré survenu le 19 juillet. Je suis évidemment complètement d’accord avec ce communiqué à une petite, mais importante, exception près.

Jamais nous n’avons mis dans nos propositions l’instauration du récépissé du contrôle d’identité quand j’étais coresponsable du groupe de travail « sécurité publique » de la commission justice des Verts de 2008 à 2011. Ce n’est que plus tard, alors que le groupe de travail s’était de fait dissous, que certains candidats EELV se sont laissés influencer par diverses associations mais sans mener une réflexion globale sur le sujet et ont cru bon d’ajouter cette mesure à nos propositions.

Mais la mise en place d’un tel dispositif n’aurait que pour effet de rajouter de l’huile sur le feu et de gêner les policiers dans leur travail. Alors que, pour mettre fin au harcèlement dont certains jeunes peuvent, à bon droit, se sentir victimes, les solutions passent évidemment par le renforcement des polices de proximité au détriment des forces d’intervention et par la valorisation des bons comportements par la hiérarchie, ce qui est loin actuellement d’être le cas. Tout cela suppose un travail de fond dans la durée, certes plus difficile que le recours à des gadgets, mais combien plus efficace !

Quelle est l’utilité de l’hippodrome pour les Soiséens ?

Lors du dernier conseil municipal le maire a également proposé le vote d’une motion « contre la suppression des courses de galop sur l’hippodrome d’Enghien-Soisy », puisqu’il semblerait que la direction de la société France Galop a décidé de supprimer les courses d’obstacles à Enghien l’année prochaine, ne laissant continuer que les courses de trot. J’ai été le seul à ne pas la voter, en développant les arguments suivants.

D’abord d’ordre général : le concept d’amélioration de la race chevaline, qui est un des buts déclarés de la société France Galop, est éminemment suspect, je trouve qu’il est toujours dangereux d’avancer de tels concepts d’amélioration de race. De plus le bizness généré par le monde des courses n’est pas exemplaire, il est entre autres scandaleux que le PMU soit autorisé à faire de la publicité pour inciter les gens à jouer (tout comme les autres jeux de hasard d’ailleurs).

Ensuite d’ordre local : l’hippodrome est considéré au plan local d’urbanisme (PLU) comme un espace vert, mais un espace vert bien triste, qui a vraisemblablement un recours massif aux produits phytosanitaires les plus nocifs. C’est un espace privé et les Soiséens n’y ont pas librement accès (même si le maire s’est efforcé d’y organiser un certain nombre d’événements ouverts à tous). Il est utilisé un faible nombre de jours dans l’année ce qui n’est pas une utilisation rationnelle, mais quand il fonctionne il gêne les Soiséens qui ne peuvent plus se garer avant de prendre le train. Il est un obstacle à l’application du plan d’aménagement et de développement durables (PADD) et du PLU qui ont été votés par le conseil municipal, alors qu’on pourrait construire des logements à la place du terrain vague qui sert occasionnellement de parking.

Sachant de plus que les hippodromes sont en surnombre en France, je pense donc qu’il serait de l’intérêt général d’aller vers une disparition de celui d’Enghien-Soisy afin d’y créer des réalisations utiles aux Soiséens : espace vert digne de ce nom, logements et parkings proches de la gare. Celle-ci pouvant malgré tout, en souvenir des hobbies de la bourgeoisie du XIXe siècle, garder son nom de « Champ-de-Courses ».

La sécurité publique au conseil municipal du 17 novembre

L’ordre du jour initial du conseil municipal du 17 novembre était bien mince, quasiment que des points techniques n’appelant pas vraiment débat. A la notable exception d’une modification du règlement intérieur du conseil municipal, où les socialistes de Soisy pour Tous se sont déchaînés pour arriver à réduire l’expression des autres groupes minoritaires dans la nouvelle formule de Soisy Infos.

C’est pourquoi, regrettant que des sujets aussi importants que la sécurité publique ne soient jamais débattus en conseil municipal, j’ai utilisé l’actualité pour poser une question diverse au maire : je lui ai demandé ce qu’il pensait de l’armement des polices municipales parce que c’est une éventualité qui revient de plus en plus souvent dans les débats, et quelle était sa position sur le phénomène des « Voisins vigilants » dont il semblerait que quatre communautés se soient créées à Soisy.

Une fois n’est pas coutume, je dois avouer que j’ai été plutôt rassuré : Luc Strehaiano a déclaré entre autres que, depuis la création de la police municipale il y a une quinzaine d’années, il avait étudié tous les rapports des incidents qu’avait eus à traiter la police municipale et qu’il n’y en avait eu aucun où son armement éventuel aurait arrangé les choses, et de même avec tout ce qu’il a eu à connaître en temps que président de la Cavam puis de Plaine Vallée. Tout en nous informant que cette position n’était pas forcément partagée par tous les maires de la communauté d’agglomération, entre autres Montmagny et Saint-Brice, et que ces différences étaient un réel problème.

De même concernant les « Voisins vigilants » : à sa demande il a reçu une de ses représentantes, mais il a décliné son offre d’acheter le kit proposé par cette société. Car, comme il l’a fait remarquer, il s’agit là d’une société — donc à but lucratif — et non d’une association, et il pense que c’est le devoir de chaque citoyen responsable de signaler tout événement anormal à la police nationale ou à la police municipale, ce avec quoi je suis bien d’accord.

 

C’est un martyr, et les martyrs sont des bienheureux*

Tout assassinat est horrible et condamnable et je condamne évidemment sans réserve celui du père Jacques Hamel le 26 juillet à Saint-Etienne-du-Rouvray. J’avais toutefois été surpris, dans les jours qui ont suivi, de constater que celui-ci faisait presque plus de bruit médiatique que celui quelques jours auparavant à Nice de 86 de nos concitoyens.

D’abord parce que 86 personnes ce n’est quand même pas la même chose que 1 personne. Ensuite parce que, au risque de paraître anormal, la mort injuste d’une personne âgée me traumatise quand même moins que celle d’un jeune adulte et a fortiori que celle d’un enfant comme cela a été le cas à Nice.

De plus, pour un catholique, la mort physique c’est quand même la promesse d’aller au Paradis (tout comme pour les musulmans pratiquant le djihad d’ailleurs), endroit qui semble un peu plus agréable et facile à vivre que notre terre de souffrances, alors que les athées tombés à Nice n’ont même pas cette « consolation ». Surtout, dès ce moment, je n’ai pu m’empêcher de penser que le père Jacques Hamel rejoignait la « glorieuse » lignée de tous les saints martyrs du christianisme tués à cause de leur foi, à la suite de sainte Blandine dévorée par les lions ou de saint Sébastien percé de flèches par exemple.

Craignant que cela ne soit jugé comme politiquement pas correct, j’avais alors gardé ces pensées pour moi. Mais quand j’apprends aujourd’hui que le Vatican entreprend une procédure de béatification accélérée du père Jacques Hamel, je ne peux m’empêcher de penser « Chapeau l’Église ! voilà une belle opération politique ! ». Tout en m’inclinant devant le bienheureux père Jacques Hamel.

(*) Homélie du pape François.

Conseil municipal de rentrée agité

Dans les annonces faites par le maire en début de conseil, nous avons appris que, suite à une action judiciaire du groupe Soisy pour tous, il y aurait désormais une tribune des élus minoritaires dans Soisy Infos, la lettre mensuelle de la mairie. C’est un aboutissement logique, j’avais moi-même entamé cette procédure en 2008, dont j’avais été débouté uniquement pour des raisons de forme. Je m’interroge toutefois sur ce désir ardent des socialistes à s’exprimer, alors qu’ils n’ont absolument donné aucune information sur leur blog pendant deux ans…

Mais le sujet qui a cristallisé toutes les tensions fut le point 6, où il s’agissait de vendre le terrain Filloux (à l’angle des avenues du Général-de-Gaulle et du Général-Leclerc) à la société Demathieu et Bard Immobilier pour y construire une résidence de services haut de gamme pour seniors. Tous les groupes minoritaires ont dénoncé le manque de concertation autour d’un projet d’une telle importance : les convocations aux commissions urbanisme et environnement ont été envoyées dans des conditions très critiquables, il n’y avait aucun document disponible à la commission des finances, et les premiers éléments concrets ont été dévoilés cinq jours avant la tenue du conseil municipal, alors que tout était déjà ficelé. J’ai déposé un amendement pour que l’examen de ce projet soit reporté au prochain conseil municipal, amendement qui a évidemment été repoussé. Il y aura certainement prochainement beaucoup à dire, sur le fond, à propos de ce projet.

Outre le problème de fond posé par la construction de ce type de résidence, on se désole de cette esthétique tape-à-l'oeil peu adaptée au centre-ville de Soisy
Outre le problème de fond posé par la construction de ce type de résidence, on se désole de cette esthétique tape-à-l’oeil peu adaptée au centre-ville de Soisy

Enfin, j’avais évidemment usé de mon droit de poser une question au maire lors du conseil municipal, afin d’avoir une réponse officielle sur les dépôts sauvages qui se sont produits sur les terrains de la plâtrière Vieujot. Le maire déclare ne rien pouvoir faire d’autre que saisir la préfecture, ce qu’il a fait. Même si je trouve ça un peu minimaliste comme action, la bonne nouvelle c’est que ces dépôts sauvages avec leur va-et-vient incessant de camions ont cessé vers la mi-septembre. C’est donc la preuve que les explications données par le propriétaire comme quoi il s’agissait de remblayer des galeries ne sont pas crédibles. Et la question de la remise en état de la zone avec le remplacement de la végétation détruite reste entière, qu’il faudra donc suivre avec la préfecture, en lien avec Val-d’Oise Environnement et les Amis de la Terre.

Scandale à la plâtrière Vieujot : le site en zone naturelle classée sert de décharge industrielle

Alerté par un riverain, j’ai constaté qu’il y avait un trafic important de camions se rendant sur les terrains de l’ancienne plâtrière Vieujot, rue Saint-Paul. Et j’ai pu voir qu’un certain nombre de camions déversaient des déchets de déconstruction tandis que d’autres déversaient d’importantes quantités de sable.

Camion déchargeantPourtant, au plan local d’urbanisme (PLU) de la ville de Soisy, cette zone est classée Na, c’est-à-dire qu’y sont interdites non seulement les constructions, mais aussi les décharges et les dépôts de toute nature.

Par un courrier du 4 septembre, j’avertissais officiellement le maire de Soisy de ce qui se passait et lui demandais ce qu’il comptait faire pour stopper au plus vite ces activités délictueuses. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’a mis aucun empressement à me répondre et ce n’est qu’en insistant que son cabinet m’a fait savoir que, « s’agissant d’une installation classée, [il a] pris contact avec les services préfectoraux compétents et que l’enquête est donc en cours ».

Je dois avouer que, alors que s’accélère la destruction de zones boisées, j’espérais une réaction plus énergique du maire, et entre autres qu’il use de son pouvoir de police.

L'état de la zone naturelle classée se dégrade chaque jour...
L’état de la zone naturelle classée se dégrade chaque jour…