Le comité d’éthique de la vidéosurveillance trompe son monde

La loi a prévu que les collectivités territoriales qui s’équipent d’un système de vidéosurveillance doivent se doter d’un comité d’éthique chargé de garantir que ce système de surveillance si particulier ne donne pas lieu à des transgressions concernant la vie privée des personnes et que toutes les règles sont bien appliquées.

Le comité d’éthique de la communauté d’agglomération a tenu sa réunion annuelle jeudi dernier. Pris par d’autres activités, je n’ai pu m’y rendre, mais je sais que je n’ai pas perdu grand-chose : d’après un collègue socialiste présent, cette réunion a été semblable aux précédentes, c’est-à-dire un one-man-show du maire qui présente une batterie de statistiques qui tendent toutes à démontrer combien ce système est efficace.

Evidemment, les statistiques présentées ne démontrent rien du tout pour ceux qui savent les mettre en perspective. Mais ceux-là sont peu nombreux puisque, en dehors des trois élus représentant les élus minoritaires de la Cavam et le représentant de Montmorency, quasiment tous les participants sont des obligés d’une façon ou d’une autre de Luc Strehaiano (élus majoritaires bien sûr, mais aussi représentants de diverses administrations ou diverses associations) n’ayant aucun goût à exercer le moindre esprit critique.

Et, surtout, ce n’est normalement pas l’objet du comité d’éthique. Mais tant que les membres du comité d’éthique n’auront pas un réel pouvoir d’investigation permettant par exemple de se rendre à n’importe quel moment au centre de surveillance urbain pour y exercer des contrôles, il faut que les citoyens sachent que le respect de la loi ne tient qu’à la bonne foi de ceux qui y travaillent…

Peu rassurant, trouvez-vous ? Je ne vous le fais pas dire.

 

La cécité de l’Acnusa nous casse les oreilles

L’Autorité de contrôle des nuisances aériennes (Acnusa) vient paraît-il d’émettre des préconisations dans le rapport annuel qu’elle a remis au ministre des Transports. C’est ce qu’annonce la presse alors que, le rapport a beau être épais (116 pages), on n’y trouve aucune préconisation destinée à améliorer le quotidien des riverains de Roissy, juste une vague demande d’étude d’instauration d’un quota de bruit par plate-forme et compagnie, histoire sans doute de justifier les salaires des personnes qui siègent dans ces instances.

La seule chose précise qui y est dite c’est qu’il est irréaliste d’interdire les vols de nuit pour des raisons « juridiques et économiques ». On se demande bien quelles raisons juridiques ont pu trouver ces messieurs pour rendre impossible à Roissy ce qui est possible à Orly et dans d’autres aéroports européens ! Quant aux raisons économiques, c’est pour que Roissy ne soit pas condamné à renoncer au leadership et à des parts de marché !

Sauf que la perte (hypothétique) de quelques parts de marché ne chagrinerait que quelques actionnaires, alors que l’arrêt des vols de nuit permettrait que des centaines de milliers d’êtres humains retrouvent un sommeil réparateur. Tant que l’intérêt financier primera sur l’intérêt humain, cela ne tournera pas rond sur notre planète.

 

 

Je vais faire mon marché au Cap-Vert

Ce dimanche, c’était la fête au marché de Soisy. Et le marché c’est un endroit important dans une ville puisque, outre sa fonction nourricière, c’est aussi un lieu de rencontre et d’échange, c’est là que, souvent, on sent battre le cœur de la ville. C’est donc une bonne chose que les commerçants essayent de rendre ce lieu attractif, et c’est normal que la municipalité les aide dans cet effort.

Mais quelle est la bonne façon de rendre un marché attractif ? Il y a quelques années, l’Association des commerçants du marché invitait les clients à participer à un tirage au sort dont le gros lot était une voiture, voiture qui était fièrement exhibée devant l’hôtel de ville plusieurs jours auparavant. En pensant aux gens qui économisent pendant des années pour  s’acheter une voiture et qui pouvaient voir un de leurs voisins — éventuellement plus riche qu’eux — en gagner une comme ça sans rien faire, j’avais fait part de mon indignation au conseil municipal, d’autant qu’il se trouvait que le montant de la subvention municipale à l’association de commerçants correspondait à peu près à la valeur de la voiture offerte en gros lot ! Autrement dit les Soiséens, à travers leurs impôts, se cotisaient pour que l’un d’eux gagne une voiture !

La démonstration a dû finir par toucher un certain nombre d’élus de la majorité car cette voiture a peu après cédé la place à des lots d’apparence plus raisonnable, comme cette année avec un voyage au Cap-Vert, un scooter, des I-Pads, même si au final les sommes engagées doivent être équivalentes.

Mais le principe de ces gains dus au seul fait du hasard reste toujours aussi choquant. Il n’est pas question d’interdire aux gens qui en ont envie de s’adonner aux jeux de hasard, cela doit être la liberté de chacun. Mais cela devient moralement choquant quand la puissance publique encourage ces pratiques alors qu’on connaît les risques d’addiction, et politiquement douteux quand on sait que toutes ces loteries et divers cartons de la Française des Jeux sont aussi un moyen pour que les gens évitent de lutter contre les injustices sociales en se disant que eux, peut-être, ils auront la chance de… C’est là une tentative de conditionnement des citoyens contre laquelle il convient de lutter.

N’y aurait-il donc pas d’autres moyens de rendre le marché de Soisy attractif ? Des fois il y a de la musique, ce qui est déjà plus sympathique, mais pas forcément du goût de tout le monde. Les commerçants ne peuvent-ils pas faire valoir d’autres atouts ? En mettant par exemple en avant que les produits qu’ils vendent sont bio ou au maximum issus de la production locale ?  Que leurs melons viennent de Charente et non pas par avion de Guadeloupe comme je l’ai vu hier ? Pour nous qui subissons les nuisances aériennes, ne serait-ce pas là une campagne de promotion qui aurait de l’allure ? Et qui rapporterait ses fruits ?

 

Confirmation de la coupure Est/Ouest pour l’Avenue du Parisis

Les craintes exprimées par Val-d’Oise Environnement lors du débat public se sont avérées fondées : lors de sa séance du 24 mai, le conseil général a entériné la coupure qui existe de fait entre les deux parties de l’Avenue du Parisis (BIP) qui restent à réaliser en autorisant le président à lancer l’enquête publique pour la partie Est (entre l’ex-N1 et Bonneuil-en-France), alors que pour la partie Ouest (entre Soisy et Groslay) il se contente de décider le lancement d’études complémentaires pour que « le projet puisse être modifié et amélioré en concertation avec les collectivités sur le territoire de la Cavam ».

C’est-à-dire qu’Arnaud Bazin continue la politique du « saussissonnage » inaugurée par ses prédécesseurs pour amener des populations qui refusaient le projet dans sa globalité à finir par l’accepter du fait des nuisances apportées par le début de réalisation. C’est une méthode particulièrement sournoise mais qui ne donne pour autant aucune pertinence à ce projet d’un autre siècle.

Dans cette configuration de réalisation par petits bouts, le TCSP (transport collectif en site propre) trouve évidemment encore moins sa place. On peut même parier que cet alibi aura été complètement oublié le jour où sera inauguré ce bout de tronçon, en admettant que celle-ci intervienne un jour.

 

Le Conseil val-d’oisien du développement durable pédale dans le vide

Tout en émettant un auto-satisfecit quant à son action, le président du Conseil val-d’oisien du développement durable (CVDD), Michel Montaldo, a regretté « le manque d’intérêt de la presse et le manque d’intérêt des étudiants » pour les travaux de ce conseil lors de la présentation du rapport d’étape de son activité lors de la séance plénière du conseil général de la semaine dernière.

Mais, malgré la qualité de la plupart des personnalités participant à ce conseil, comment s’intéresser à ses travaux vu les contraintes définies par l’autorité politique ? D’une part, on ne lui demande pas de s’occuper des problèmes d’aujourd’hui, mais de faire des projections à l’horizon 2030 ; d’autre part, on ne lui demande pas quelles mesures il serait nécessaire de prendre pour cesser de contribuer au réchauffement climatique, mais quelles mesures il faudra prendre pour s’adapter au changement climatique ! Autrement dit, on ne veut surtout pas que le CVDD puisse avoir une influence sur la politique menée par le conseil général !

M. Montaldo, prenez la décision que le CVDD doit proposer les mesures qu’il faut prendre tout de suite pour répondre à l’urgence écologique, et vous verrez que de nombreux Val-d’Oisiens s’intéresseront à vos travaux…

 

Dimanche 2 juin, les cyclistes val-d’oisiens convergent sur Paris

Pour la première fois depuis six ans que la Convergence cycliste existe, Soisy Infos du mois de mai annonce l’événement. Voilà sans doute un signe que les mentalités sont en train d’évoluer, même du côté de la mairie de Soisy ! Alors, pourquoi accompagner cette prise de conscience par une série de petits mensonges ?

En effet, on se demande bien quelles initiatives « visant à développer le vélo comme moyen de transport au quotidien » la municipalité a pu prendre puisque, depuis 1995, elle n’a pas réalisé un seul mètre d’aménagements cyclables. Les rares réalisations qui ont eu lieu sur le territoire de la commune l’ont été par le département. La création de l’abri vélos sécurisé au Champ-de-Courses est certes une bonne chose, mais pourquoi a-t-il fallu attendre une dizaine d’années entre son annonce et sa réalisation ? Et, dans la mesure où il n’est pas alimenté par un réseau cyclable lui-même sécurisé, il est évidemment sous-utilisé et sert plus d’alibi au maire que d’équipement pour les cyclistes.

De même, on se demande bien quelle a été la participation de la municipalité à l’événement l’année dernière car, bien que le rendez-vous avait été fixé devant la mairie, il n’y avait aucun représentant de la municipalité présent… Allons, espérons qu’ils feront mieux cette fois-ci, le rendez-vous est donc dimanche 2 juin à 9 h 30 à la gare du Champ-de-Courses. Mais peut-être ne savaient-ils pas, quand ils ont publié l’info, que c’était moi le “capitaine” pour ce tronçon !

Plus d’infos sur le site du MDB Vallée de Montmorency qui est en lien ci-dessous.

Bas les armes !

Lors de son congrès qui s’est tenu hier à Gonesse, le Syndicat de défense de la police municipale (SDPM) a émis des positions en faveur de l’armement des policiers municipaux. Inutile de dire à quel point je suis catastrophé par une telle annonce puisque, parmi les raisons, il est invoqué le fait que la délinquance est en hausse, « notamment les cambriolages ». Si nos policiers municipaux pensent que les armes sont un moyen de lutter contre les cambriolages, cela nourrit de fortes inquiétudes sur la façon dont ils conçoivent leur mission…

Bien sûr, il convient de différencier les différents types d’armes : les armes de 6e catégorie, comme les bombes lacrymogènes, ne posent guère de souci. En revanche, on passe dans une tout autre dimension avec la 4e catégorie qui comprend les armes de poing et que réclame la communauté d’agglomération Roissy Porte de France ou bien le maire de Saint-Brice, Alain Lorand, pour qui le crédit et la confiance reposent sur l’armement ! (1)

Pourtant on voit bien, aux Etats-Unis par exemple, où conduit cette escalade dans l’armement : une augmentation des morts violentes. Alors qu’il faut, tout au contraire, profiter de l’opportunité qui est donnée par l’existence des polices municipales pour mettre en place une autre façon de faire de la police, une police de proximité en osmose avec les habitants de leur quartier.

Et, tout comme une étude a montré qu’un policier en voiture ou à moto donne un sentiment d’insécurité alors qu’un policier à pied ou à vélo donne un sentiment de sécurité à la population dans laquelle il évolue, il ne faut surtout pas créer de la distance avec celle-ci en le transformant en Rambo !

(1) Source Le Parisien Val-d’Oise du 24 mai.

A propos d’un débat qui, à juste titre, n’intéresse personne

Le Parisien de ce matin va un peu vite en besogne quand il dit que, à Soisy, « l’opposition demande des excuses au maire », puisque je ne fais pas partie de ceux qui ont fait cette demande. Il est vrai que l’expression de Luc Strehaiano à l’égard de Laura Bérot n’était pas très heureuse, mais celle-ci lui a répondu ensuite au même niveau et il aurait été préférable pour tout le monde que les choses en restent là.

Préférable en tout cas pour la qualité du débat démocratique, car il y a bien d’autres choses à discuter à Soisy qu’à monter en épingle un léger écart de langage, surtout sur un sujet qui risque de n’apparaître que comme des querelles internes aux yeux de nos concitoyens : le débat portait sur le nombre de représentants de chaque commune au conseil de la communauté d’agglomération après les élections municipales de mars 2014.

Actuellement chaque commune, quelle que soit sa taille, envoie 7 représentants au conseil de la Cavam. La loi prévoit que, dorénavant, la représentation sera en fonction  du nombre d’habitants de chaque commune, sauf accord particulier. Ce système conduisait à ce qu’Andilly et Margency n’aient plus qu’un seul représentant chacune, quand Deuil par exemple passait à 9 et que Soisy restait à 7, ce qui, on peut le comprendre, était un peu dur à avaler pour les « petites » communes. Car, s’il est normal de prendre en compte la démographie, il ne serait pas juste de rayer d’un trait de plume plusieurs siècles d’histoire des groupes constituant cette nouvelle entité.

Que Luc Strehaiano ait un peu forcé la dose sur les deux petites communes du canton dont il est par ailleurs conseiller général et qui sont quasiment assurées de rester à droite ne fait guère de doute. Trois représentants pour ces communes paraissait être le bon équilibre, mais de toutes façons il ne s’agit là que de mesures transitoires en attendant une simplification radicale de nos structures administratives et politiques. Alors finalement le plus triste c’est que, lorsque l’on fait de la mousse autour de tout ça, on ne parle pas de la politique sociale du maire qui est injuste, de sa politique sécuritaire qui est dispendieuse et inefficace, ou de sa perception des problématiques écologistes qui est inexistante…

 

Le boulevard d’Andilly refait à la mode du XXe siècle

Je ne m’étendrai pas aujourd’hui sur les tours de passe-passe qui consistent à financer des travaux pour Soisy en augmentant les impôts que devront payer les Soiséens par l’intermédiaire de structures où le maire de Soisy a un rôle déterminant tout en claironnant partout que la ville de Soisy n’augmente pas les impôts. Il s’agissait du conseil général hier pour la rue de Montmorency, il s’agit du syndicat intercommunal Siereig aujourd’hui pour le boulevard d’Andilly.

Non, le plus gênant dans la délibération qui a été votée hier soir au conseil municipal c’est bien que, une fois de plus, des travaux de requalification d’une voie de notre ville seront menés au mépris de la loi sur l’air du 30 décembre 1996 (loi Lepage) qui édicte, quand de tels travaux sont entrepris, de prendre en compte les circulations douces, en particulier de prévoir des pistes ou des bandes cyclables.

Rien de tel n’a été prévu, et donc le boulevard d’Andilly rejoindra la triste liste de toutes les voies que le maire a refaites au mépris de la loi depuis qu’il est en place : l’avenue Kellermann, l’avenue du Général-Leclerc, la rue Carnot, la rue Jean-Mermoz, la rue du Regard, sans parler de toutes les rues du Clos-Giffier. Les quelques mètres qui ont été réalisés à Soisy depuis 1995 (rue Bleury, rue du Docteur-Schweitzer) l’ont été par le département. C’est triste, en 2013, d’avoir un maire qui raisonne comme si on était encore au XXe siècle…

Pas de place pour des pistes cyclables, vraiment ?

 

Que vivent les landes de Notre-Dame !

Pour se rendre compte de l’inutilité du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, il suffit d’étudier un peu le dossier et d’écouter les arguments des deux parties.  Mais quand on a l’occasion de se rendre sur place, on se dit en plus que ce serait vraiment criminel de saccager ce magnifique morceau de bocage breton à cause des lubies de quelques élus locaux en mal de grandeur.

Je suis donc particulièrement heureux d’avoir fait partie des 30.000 humains qui, ce samedi 11 mai par un beau soleil printanier, sont allés étendre pacifiquement leurs bras pour former la chaîne humaine destinée à protéger la zone à défendre des appétits vinciesques !