La parité est encore loin d’être assurée au conseil départemental

Dans la vie politique française les Verts ont été parmi les premiers à établir de réelles règles de parité hommes/femmes tant pour leurs instances internes que pour la désignation de leurs candidates et candidats. Il m’est arrivé de le déplorer parce que, poussé à l’extrême, le système peut parfois conduire à des aberrations ou à des injustices. Aujourd’hui on peut dire que cette égalité H/F fait partie de l’ADN des écologistes et que l’on va peut-être être amené à assouplir ces règles parce que, si jusqu’ici ce système a conduit parfois à écarter des hommes, il arrive maintenant qu’il conduise à écarter des femmes…

Mais c’est encore loin d’être le cas dans les institutions ! La dernière livraison du magazine du conseil départemental que l’on vient de déposer dans nos boîtes à lettres est à cet égard édifiante : si, en effet, on observe une alternance H/F dans les vice-présidences parce que c’est obligatoire de par la loi, l’existence d’une vice-présidence déléguée et le choix du premier vice-président font que les trois premiers postes sont occupés par des hommes : Arnaud Bazin, Luc Strehaiano, Philippe Sueur.

Et ce n’est pas tout ! Passées les vices-présidences où la parité est obligatoire, on observe qu’ont été élus six conseillers départementaux délégués, qui ont une responsabilité exécutive. Comme il n’y a plus d’obligation légale, on se retrouve avec 6 hommes sur 6 ! De même pour les commissions : sur 7 commissions, 1 présidence pour une femme, les 6 autres aux hommes…

Malgré tous ses défauts, on pouvait toutefois espérer que la réforme des conseils départementaux allait au moins amener la parité dans l’institution. Mais, dans les faits, on constate que c’est encore loin d’être le cas !

Pour la première fois, le conseil municipal est interrompu avant que toutes les questions soient traitées

Lors du conseil municipal du 7 mai, les membres du Parti socialiste ont continué leur harcèlement, intervenant à tout moment et souvent hors sujet. Si certaines de leurs récriminations ne sont sans doute pas sans fondement, la façon dont ils interviennent leur fait perdre toute crédibilité et toute efficacité. La lassitude de la quasi-totalité des conseillers municipaux devant tant d’échanges stériles était telle que, passé minuit, après trois heures de « débats », le maire a levé la séance et déclaré que les deux dernières questions seraient traitées le samedi matin, une première depuis que Luc Strehaiano est maire…

Pourtant, après avoir menacé des tribunaux, ils avaient obtenu que le vote me désignant pour faire partie du jury devant choisir les architectes pour la construction de l’espace culturel soit annulé, épisode qui permet de s’interroger sur ce que devrait être le bon fonctionnement d’un conseil municipal.

Mais l’essentiel n’était pas là : le plus important est que le programme de consultation de maîtrise d’œuvre pour la construction de l’espace culturel a été adopté, à l’unanimité. Pour ma part, j’ai d’autant plus volontiers voté « pour » qu’ont été repris dans le programme présenté deux souhaits que j’avais émis lors des débats précédents : d’une part que la bibliothèque (aujourd’hui appelée médiathèque) ne soit pas uniquement un lieu où l’on prête des livres mais aussi un lieu où on puisse étudier, en particulier pour les enfants qui n’ont pas les conditions requises chez eux ; d’autre part que l’implantation du bâti soit conçue de telle façon que le centre culturel constitue un trait d’union entre le quartier des Noëls — aujourd’hui un peu à l’écart — et le centre-ville.

Le coût prévisionnel de la construction de l’espace culturel s’élève à 19 millions d’euros hors taxes, les travaux devraient commencer début 2017 pour une inauguration fin 2018.

 

 

Le maire qui, tel M. Jourdain, fait de la politique sans le savoir

Depuis le début de l’année nous n’avons plus droit à la photo de notre maire en première page de la lettre mensuelle Soisy Infos. La raison en est qu’il craint que le juge administratif lui rappelle l’obligation de laisser un espace d’expression aux élus minoritaires dès lors que la commune édite des publications municipales. Pour se soustraire à cette obligation, il tente donc de faire croire que cette lettre mensuelle n’est qu’informative, complètement neutre politiquement, et que cette vision des choses aura plus de chances de passer s’il est en apparence moins omniprésent dans ces quatre pages.

Purement informative ? Mais le choix de ne parler que de choses non conflictuelles est déjà un choix politique. Et donc contestable comme tout choix politique. Mais ce n’est même pas le cas pour l’article « Voter est un droit, voter est un devoir » dans la rubrique « Repères » du numéro du mois de mars. Sans même remonter aux militants qui scandaient « élections piège à cons » avec une argumentation que je ne partage pas mais qui tenait la route, cette incitation à aller voter à ces élections départementales est de la propagande politique et donc à ce titre devrait ouvrir un espace à une argumentation contraire dans le journal municipal.

Car, même si EELV a décidé finalement de participer à ces élections, les raisons de les boycotter ne manqueraient pas, à commencer par le fait que, au moment où ils élaboraient leurs documents de campagne, les candidats ne connaissaient même pas l’étendue des compétences de la collectivité territoriale qu’ils auraient à gérer. Sans parler du fait que l’on vient juste de voter pour les municipales et les communautés d’agglomération qui vont changer de périmètre, que l’on vote dans des cantons entièrement redécoupés, qu’à la fin de l’année on va voter pour les régionales et que tout est fait pour embrouiller les citoyens qui à la fin ne savent plus qui est responsable de quoi.

Dans ces conditions, faire un article disant « voter est un droit, voter est un devoir » est un choix politique partisan qui devrait ouvrir un droit d’expression contraire dans cette même lettre mensuelle, et ce n’est qu’un exemple parmi bien d’autres.

 

 

Dix-neuf ans après, la construction d’un espace culturel est de nouveau votée par le conseil municipal

Il y a presque 20 ans, le 8 décembre 1995, le conseil municipal votait solennellement un plan quinquennal « concrétisant les engagements politiques de la liste majoritaire Soisy Avenir » et comprenant entre autres la mobilisation de 11 millions de francs pour la construction de la première tranche d’un centre culturel.

Bien que la liste majoritaire Soisy Avenir conduite par Luc Strehaiano ait été à chaque fois reconduite depuis, aucun centre culturel n’est pour autant sorti de terre, comme chaque Soiséen a pu le constater…

Rebelote au conseil municipal de ce jeudi 18 décembre, où le conseil municipal était invité à se prononcer sur une autorisation de programme de 24 millions d’euros courant de 2015 à 2018 pour la construction de l’espace culturel, ainsi que sur les demandes de subvention aux différents organismes susceptibles d’en accorder. Il semblerait cette fois que les intentions de Luc Strehaiano soient un peu plus solides, et j’ai évidemment voté pour cette autorisation de programme. En revanche, le groupe socialiste s’est abstenu sans donner aucune explication, absence de motivation qui laisse pantois sur leurs raisonnements et leur fonctionnement…

Par ailleurs, alors que nous sommes actuellement à un peu plus de 24 % de logements sociaux, nous avons appris que, avec le « conventionnement » d’un certain nombre de logements existants, Soisy ne serait pas réellement concernée par la loi Duflot prescrivant le taux de 25 % de logements sociaux par commune.

Ont également été votées lors de ce conseil des motions pour demander que ne soit pas réduite la taxe sur le transport aérien permettant de financer les travaux d’insonorisation des riverains et pour demander une interconnexion de la ligne H du Transilien avec les nouvelles lignes du Grand Paris Express à hauteur de Saint-Denis-Pleyel.

Une nouvelle communauté d’agglomération porteuse de tous les dangers

Suite à une loi imbécile (loi « Maptam » du 27 janvier 2014), la Communauté d’agglomération de la vallée de Montmorency (Cavam) à laquelle appartient Soisy va être obligée d’agrandir son territoire pour atteindre une population de 200.000 habitants, alors que nous sommes pour l’instant environ 125.000. Pour rendre cette contrainte la moins nocive possible, la logique aurait été de fusionner avec notre voisine Val-et-Forêt (comprenant entre autres Eaubonne et Ermont) puisque nous nous ressemblons et partageons déjà beaucoup de choses.

Le maire de Soisy — qui est également président de l’actuelle Cavam — a fait un tout autre choix, celui de la « complémentarité », en annexant des communes se trouvant de l’autre côté de la forêt de Montmorency (Bouffémont, Domont, Attainville…) ainsi que Montlignon et Saint-Prix. Etant donné qu’il est un fervent partisan du « développement économique » censé résoudre les problèmes d’emploi bien que ce soit de moins en moins vrai, il est à craindre qu’il ait des projets d’urbanisation sur les terres agricoles encore nombreuses dans ces communes au nord de la forêt. Les écologistes devront donc être vigilants, ce qui ne sera pas facile puisque nous n’aurons aucun représentant dans cette nouvelle structure politique à cause de la conception très particulière de la démocratie tant du PS que de l’UMP.

Cette nouvelle configuration a été adoptée par la majorité municipale de Soisy jeudi dernier, nul doute qu’elle sera adoptée par les autres communes dans les semaines qui viennent puis validée par le préfet, pour entrer en vigueur le 1er janvier 2016.

 

Faits et gestes au conseil municipal du 18 septembre

Comme il en a pris maintenant l’habitude, le PS a voulu se montrer très offensif lors du conseil municipal du 18 septembre. Mais il est surtout intervenu sur des questions de procédure, étant de fait plutôt absent sur les problèmes de fond. Il est vrai que les problèmes de fond sont rarement abordés au conseil municipal mais, à travers les sujets inscrits officiellement à l’ordre du jour, il y a quand même souvent moyen de les évoquer.

Comme par exemple sur le point qui consistait à approuver le cahier des charges pour la démolition des pavillons aux 8 et 10 avenue du Général-de-Gaulle et la construction d’un immeuble dans la continuité du n° 12. Si cette opération d’urbanisme relève du bon sens, il est cependant regrettable que la volonté municipale soit de faire encore un immeuble « de standing » et qu’il n’y ait aucune réflexion sur la mixité sociale. Pour ma part, je suis intervenu pour rappeler les contraintes énergétiques et demander que celles-ci soient rajoutées au cahier des charges imposées aux constructeurs. Le maire a accepté d’intégrer que le bâtiment devrait être « basse consommation » (BBC) mais a jugé que c’était trop compliqué de réaliser un bâtiment à énergie positive.

Autre sujet dont on parle peu mais qui va pourtant avoir un impact important sur les années à venir : le changement de périmètre de la communauté d’agglomération à laquelle doit appartenir Soisy. Il a fallu que je pose une question orale (à présenter par écrit au moins 48 heures à l’avance !) demandant au maire comment il pensait organiser ce débat pour que le sujet soit abordé. En réponse, celui-ci a annoncé qu’il convoquerait un conseil municipal extraordinaire le 13 octobre consacré à l’information et à la réflexion, avec un vote lors du conseil municipal du 6 novembre. Même si l’on peut craindre que les choses aient déjà été largement ficelées entre le préfet et les grands barons locaux, ce sera une opportunité pour que nos concitoyens s’intéressent à cette question qui les concerne au premier chef : « A quelle communauté de vie avez-vous le sentiment d’appartenir ? »

 

 

 

Inquiétante dérive

La Ve République, avec la personnalité du général de Gaulle et les réformes institutionnelles qu’il a menées, a beaucoup fait pour la personnalisation de la vie politique française. Mais, au moins à gauche, restait l’idée qu’on se rassemblait pour défendre un projet collectif et que, ensuite, on décidait de la personne qui était la mieux placée à l’intérieur du groupe pour porter ces idées devant le reste de la population. Mais c’était toujours le projet collectif qui était mis en avant.

L’évolution, à l’américaine, des mœurs politiques a fait que c’était de plus en plus le porteur du projet que le projet-lui-même qui était sous le feu des projecteurs. Mais, quand il s’agissait de personnalités comme Michel Rocard ou Lionel Jospin, dont les importantes contributions au débat politique étaient largement connues, ce n’était pas trop gênant. Il en est de même à l’échelle locale, où par exemple l’action du maire François Balagéas est suffisamment connue des Eaubonnais pour qu’il n’y ait rien de choquant à ce qu’il mette son nom et sa photo en gros sur des affiches, et il en est évidemment de même pour nous à Soisy avec Luc Strehaiano.

Mais qu’une inconnue qui n’a jamais rien fait dans sa vie politique, qui n’a jamais rien produit ni mené aucune action comme Laura Bérot fasse le même type de campagne est proprement hallucinant. Juste un nom sur une photo sans aucun message de fond. Si encore figurait le logo d’un parti politique, on pourrait admettre que cette personne ne soit rien en elle-même parce qu’elle serait la représentante d’un parti dont les orientations sont connues. Mais là, rien, le néant complet.

Ces pratiques de communication tendent à ramener le débat politique à un jeu de téléréalité où on tape 1, 2 ou 3 selon le look du candidat. C’est une inquiétante dérive, et ce n’est pas pour arriver à un tel résultat que des générations et des générations de militants de gauche se sont battus.

 

 

L’endormissement mortifère des mandats qui se succèdent

Même si nul n’en doutait, dans un tract distribué cette semaine Luc Strehaiano nous annonce qu’il sera candidat à sa succession pour un 4e mandat de maire. Le tract est sobre, bien écrit, et réussit le tour de force de ne rien dire de concret, et même de ne rien dire du tout. Rien que des phrases bien tournées destinées à bercer les électeurs.

Avec quand même quelques mensonges qui ne dérangent que ceux pour qui le mot « engagement » veut dire quelque chose, puisque par exemple l’engagement de construction de centre culturel du candidat Strehaiano de 1995 n’a été tenu ni au cours du 1er mandat, ni du 2e, ni du 3e…

Mais le plus grave ne serait presque pas là — ce qui est fait est fait et ce qui n’a pas été fait n’a pas été fait… Le plus grave est que M. Strehaiano nous propose de continuer comme avant alors que cela fait 20 ans que M. Strehaiano a 20 ans de retard sur les problèmes de notre temps, quand l’accélération de la marche du monde nécessiterait d’avoir 20 ans d’avance : et ceci aussi bien en matière financière où son incapacité à anticiper l’inévitable éclatement de la bulle des subprimes l’a conduit à souscrire en 2009 un emprunt toxique de 4 millions d’euros, qu’en matière écologique où Soisy est en queue de peloton parmi le groupe des communes franciliennes qui n’est pourtant pas lui-même à la pointe.

Ce n’est certes pas M. Strehaiano qui a créé le gouffre qui s’annonce devant nous. Mais, tout ce qu’il nous propose, c’est de nous tenir la main pour nous y emmener plus sûrement… Il est temps de changer de guide !

 

Impôts à Soisy : la théorie selon Luc Strehaiano, la pratique selon les habitants

Il y a une antienne que nous répète le maire de Soisy chaque année à l’occasion du vote des taux des impôts locaux, c’est que « à Soisy les taux sont parmi les plus bas des villes de même strate ». Or, le tableau publié hier par le Parisien concernant les impôts locaux des 34 villes du Val-d’Oise de plus 10.000 habitants apporte un tout autre éclairage.

Pour la taxe d’habitation — qui est celle qui est payée par tout le monde —, le taux est effectivement assez bas : 13,69 %. Encore que l’on trouve cinq villes dans le département où le taux est encore plus bas : Saint-Ouen-l’Aumône, Vauréal, Jouy-le-Moutier, Cergy et notre voisine Saint-Gratien.

Mais là où cela devient beaucoup plus intéressant, c’est lorsqu’on examine le montant moyen, en euros sonnants et trébuchants, payé par chaque foyer fiscal : 776 €. Et là c’est un des montants les plus élevés du département, seules Montmorency et L’Isle-Adam ramenant une somme plus élevée dans leurs caisses !

Comment cela peut-il se faire ? Cela tient évidemment à l’estimation de la valeur locative des biens qui est donc très élevée, malgré la proportion de 24 % d’habitat social. Qui est responsable de cette estimation, qui paraît disproportionnée ? Peut-être pas le maire, mais c’est quand même dans les caisses de la Ville que rentre tout cet argent qui sort du porte-monnaie des Soiséens.

Alors, il y a au moins une légende qui aura fait son temps : nous savons maintenant que Soisy est une ville où la taxe d’habitation est particulièrement élevée, pour en plus des prestations municipales minimales.

 

 

Que va-t-il pousser sur le terrain Filloux ?

Malgré le vote négatif des élus de gauche tant les conditions de cette acquisition ne sont pas claires, le conseil municipal du 19 septembre a donc décidé d’acquérir les terrains de l’ex-entreprise Filloux situés à l’angle de l’avenue du Général-de-Gaulle et de l’avenue du Général-Leclerc.

Plus précisément, le vote du conseil municipal portait sur l’octroi d’une indemnité de    1,250 M€ à la société Paris Ouest Immobilier, ce qui porte le coût total de l’acquisition        à 5 millions d’euros. En effet, celle-ci avait contesté devant la justice la préemption exercée par le maire en 2009 et a gagné tous ses procès, le tribunal administratif estimant que « le projet de la ville n’avait aucune réalité », jugement confirmé en appel et en cassation.

Il est normal que le maire ait préempté des terrains situés dans un endroit stratégique, à l’entrée du centre-ville. Ce qui est inquiétant en revanche c’est que, pas plus que devant le tribunal, il n’a pu expliquer au conseil municipal ce qu’il projetait de faire sur ce terrain. Y aurait-il un rapport avec l’avenue du Parisis (BIP) qu’il prévoit de faire passer pas loin ?